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EAN : 9782221075616
271 pages
Robert Laffont (21/10/1993)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Le Vieux de la montagne et les ismaéliens. Les templiers, technocrates occultistes. Les nestoriens, ambassadeurs du prêtre Jean. Opération Jeanne d'Arc - Saint-Germain et Cagliostro. La folie du baron Ungern - La synarchie. Les fourriers occultistes du nazisme. Et aujourd'hui ? ...
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
À Crotone, Pythagore fonda une société secrète limitée à 300 membres. Elle comportait trois niveaux d'initiation : au sommet, on y trouvait les mathématiciens-philosophes, au centre, les nomothèques, chargés d'enseigner la doctrine et à la base, les politiques responsables de sa mise en pratique. Et le tout, uniquement sur cooptation… À Jérusalem, l'ordre des Templiers, appelés également « les pauvres chevaliers Du Temple » qui se rendirent indispensables lors de la conquête de la Terre Sainte, sut s'y maintenir en profitant des rivalités entre Arabes et Turcs et même en s'alliant avec les Ismaéliens du « Vieux de la Montagne » en lutte contre les mêmes. Ne dépendant que du Pape et établis dans toute l'Europe, ils devinrent rapidement de grands propriétaires terriens et même les plus importants banquiers de l'époque (grâce à la mise en place des lettres de change) au point de faire de l'ombre aux rois eux-mêmes, ce qui précipitera leur chute… Et que sait-on vraiment du royaume chrétien secret des Nestoriens, établi quelque part aux confins de l'Iran et de l'Inde, et de leur fondateur le prêtre Jean ? Légende ou réalité historique ?
« L'occultisme dans la politique » est un essai historique sur un thème qui ne peut que laisser songeur. Secrets, conjurations, complots, pratiques occultes, magie blanche ou noire n'ont en effet cessé de marquer de leur sceau un grand nombre de séquences historiques. le couple de Sède en a sélectionné quelques-unes depuis la plus lointaine antiquité grecque jusqu'à nos jours. le lecteur y croisera nombre de personnages célèbres comme Saint Louis, Jeanne d'Arc, Louis XIV, le comte de Saint-Germain, Cagliostro (Joseph Balsamo), le baron Ungern, etc. Il découvrira plusieurs évènements peu connus ou présentés différemment par l'Histoire « officielle », comme cette improbable alliance ratée entre Saint Louis et les Mongols pour une reprise de Jérusalem et des révélations un peu sujettes à caution comme l'origine royale de Jeanne d'Arc qui aurait été une demi-soeur bâtarde de Charles VII ou comme celle de Louis XIV, l'enfant du « miracle », qui serait en fait celui de Mazarin et d'Anne d'Autriche. L'ouvrage est intéressant, mais on peut lui reprocher de ne pas avoir suffisamment approfondi le chapitre sur l'occultisme nazi. La société de Thulé, la secte du Vril, l'Aggartha ne sont évoquées qu'assez superficiellement. Quant à celui qui clôture le livre en traitant de notre époque où il y aurait tant à dire, il ne fait qu'évoquer encore plus superficiellement la secte Moon, la loge P2, l'affaire Gladio et l'Opus Déi. Conclusion : on se trouve plus dans la vulgarisation et l'ouvrage de divertissement que dans la recherche historique approfondie. Utile juste comme première approche de ce phénomène.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Une enrichissante étude transversale (des pythagoriciens en Italie jusqu'au mouvement européen, en passant par les Assassins, les Templiers, Jeanne d'Arc ou Hitler!) sur le balcon "occultiste" fixant son oeil quant aux décisions des grandes politiques des différentes aires (et ères) civilisationnelles - un trait permanent aura été que tout mouvement "idéologique" majeur, selon l'auteur, a eu pour assises un individu (le Roi du Monde de René Guénon) ou un groupe d'individu dans les coulisses inscrivant ledit mouvement dans un ensemble plus "méta-historique".
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
...les synarques n'ont participé directement au pouvoir politique que sous le régime de Vichy et, même alors, que pendant une période assez brève. Mais il ne faut jamais oublier que pour la Synarchie, le pouvoir politique n'est qu'un instrument conjoncturel au service de I'Autorité avec un grand A, autorité à la fois économique, idéologique et métapolitique qui seule procure la véritable puissance. Pour les synarques, il ne suffit pas d'agir dans l'ombre des palais officiels, et toujours par personnes interposées: il faut encore et surtout pénétrer par capillarité tous les rouages et tous les étages de la société. Saint-Yves d'Alveydre rejoint ici saint Ignace de Loyola, tous deux précurseurs du lobbying.

Que la puissance de la Synarchie se fasse sentir encore de nos jours, il suffit, pour s'en persuader, d'évoquer, parmi beaucoup d'autres, les noms de quelques synzrrques ou même d'ex-cagoulards qui, après avoir servi l'État vichyssois (comme Raoul de Vitry d'Avaucourt ou Gabriel Le Roy-Ladurie) ou dans la Résistance (comme Loustaunau-Lacau, Louis Vallon ou Ghislain de Bénouville) se retrouvèrent en selle sous les Quatrième et Cinquième Républiques, soit dans la grande industrie, la finance ou les allées du pouvoir.

Mais parmi ces noms, celui qui domine de très haut tous les autres est Jean Monnet.

Né en 1888, fils d'un négociant en cognac, le personnage n'a jamais occupé que des fonctions officielles de « brillant second », et pourtant sa carrière est une ascension continue en termes de pouvoir réel.

En 19L4, il se fait réformer et envoyer en mission à Londres par Clémentel, synarque qui est alors ministre du Commerce et de I'Industrie, pour s'occuper du ravitaillement de la France en produits stratégiques. Clemenceau, Président du Conseil, que cette sinécure irrite, menace de le mobiliser ou de le déclarer insoumis, mais le Tigre, qui n'était pourtant pas de papier, doit s'incliner devant les protections occultes dont jouit déjà ce jeune homme de vingt-sept ans.

Quatre ans plus tard, Monnet est secrétaire général adjoint de la Société des Nations à Genève. Ce poste lui permet de nouer de fructueuses relations avec des personnalités du monde entier, jusqu'en Chine où il se lie à T. V. Soong, président de la Banque centrale, et plus étroitement encore à la sœur de celui-ci, épouse de Chiang Kai-Schek.

En 1922, comme nous l'avons vu, Jean Monnet inspire la création du Comité synarchique central ; en même temps, il s'active au sein d'une autre société secrète, le Mouvement synarchique international auquel, aux côtés du comte hungaro-belge Coudenhove- Kalergi, il donne une façade légale sous le nom de Mouvement paneuropéen.

Pendant, et aussitôt après la Seconde Guerre mondiale, il joue les éminences grises auprès du général de Gaulle, puis conçoit et met en pratique le fameux Plan Monnet destiné à rajeunir et moderniser le capitalisme français ; il n'a alors d'autre profession que celle de banquier, mais son influence internationale est proprement tentaculaire. Il meurt en avril 1979, àgé de quatre-vingt-onze ans, après une vie, comme on le voit, bien remplie. C'est alors que le grand public découvre en cet homme de I'ombre qu'on a pu appeler « le plus américain des hommes d'affaires français » le « père de l'Europe » , de cette Europe technocratique qui, en petits comités, sans aucun contrôle des citoyens, se construit avec des hauts et des bas sous nos yeux. De ce synarque des premiers jours, aussi efficace et intelligent que discret, Henry Kissinger a pu écrire : « Peu d'hommes ont joué un tel rôle dans l'histoire du monde. »

L'Union européenne née dans les derniers mois de 1993 et qui fut l'idée-force de Jean Monnet, de Coudenhove-Kalergi et de I'archiduc Otto de Habsbourg, est par bien de ses aspects un rêve synarchique. Dans le nom du Mouvement synarchique d'empire, le mot « empire », en effet, ne concernait qu'accessoirement I'Empire colonial français: il devait plutôt être entendu dans le sens latin d'imperium qui signifie « pouvoir, autorité », à la fois matérielle et spirituelle, et dont le modèle fut jadis fourni par le Saint Empire romain germanique. (pp. 208-210)
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...tel était en effet le vrai nom de cet Ordre si terrible que les Occidentaux l‘appelèrent l'Ordre des Assassins.

Mieux, le mot même « assassin » est tiré du nom de l'Ordre créé par Hasan Sâbbah. Tous les dictionnaires étymologiques expliquent en effet que ce mot provient de haschischim, c'est-à-dire « fumeurs de haschisch », parce que les hommes de main auxquels l'Ordre confiait l'exécution des adversaires agissaient sous l'empire du haschisch.

L'on peut néanmoins se demander si les dictionnaires sont dans le vrai, et si, à l'insu de ceux qui le forgèrent, le mot « assassin » n'a pas une autre origine et une explication plus profonde.

En effet, dans la langue iranienne, le mot asas signifie « fondement. » Or, nous apprend Henri Corbin, il servait à désigner I'imâm fondamental, c'est-à-dire le premier imâm d'une ère nouvelle, celui qui inaugurait un cycle et présidait à celui-ci, et qu'il fallait s'efforcer d'imiter en tous points. Ainsi, au second degré, le terme « assassins » semble bien être le synonyme de « fondamentalistes. » Peut-être Hasan, comme tous les mystiques, a-t-il vraiment eu la vision qu'il raconte. Ce qui est sûr, c'est que son récit donnait des lettres de noblesse à l'Ordre secret qu'il s'apprêtait à fonder : toutes les sociétés initiatiques reposent sur un mythe d'origine rassemblant les thèmes symboliques qu'elles propagent. Or, dans le récit de Hasan, les symboles ont de curieuses résonances.

La coupe pleine d'un sang mystérieux qu'on l'invite à rechercher ne diffère guère du Graal, coupe contenant quelques gouttes du sang du Christ, et qui doit faire l'objet d'une « queste. » Quant au poignard ayant le pouvoir de guérir les blessures qu'il a données, il partage cette propriété avec la Sainte Lance qui perça le flanc de Jésus crucifié, dont le sang fut recueilli dans le Graal. La légende ismaélienne annonce ainsi la légende chrétienne qui n'apparut qu'au siècle plus tard avec Chrétien de Troyes et Wolfram von Eschenbach. Chacun sait que pour ce dernier, le chevalier appelé à trouver le Graal était Parzifal. Dès lors, un autre rapprochement saute aux yeux : les adeptes de la religion zoroastrienne portaient le nom de Parsis. Hasan Sâbbâh a pu puiser cette légende à deux sources: la tradition iranienne selon laquelle les Parsis buvaient dans une coupe le haoma, breuvage d'immortalité, et l'évangile apocryphe de Nicodème où l'on trouve pour la première fois l'histoire du Graal et de la Sainte Lance.

Quant à la tenue de l'Ordre réformé des ismaéliens d'Alamut - robe blanche, ceinture rouge et poignard -, elle est très semblable à celle de I'Ordre des Templiers, fondé à Jérusalem en 1118, dont les membres portaient robe blanche, croix rouge et épée. Ces Templiers dont Wolfram von Eschenbach fait les gardiens du Graal, et qui allaient avoir avec les moines-soldats de Hasan d'étranges relations... (pp. 33-34)
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Ce qu'il faut souligner fortement, c'est que ces apparitions [mariales] en série n'étaient pas sans liens avec la politique du trône et de l'autel. Rue du Bac, la Vierge avait pleuré à chaudes larmes sur le renversement de Charles X, devenu bigot sur le tard. Les prédictions et les menaces qu'elle avait proférées à La Salette furent présentées par le clergé comme une mise en garde anticipée contre la révolution de 1848 qui avait instauré la Deuxième République. A Lourdes, enfin, la Vierge avait opportunément déclaré à Bernadette : « Je suis I'Immaculée Conception », quatre ans à peine après que Pie IX eut proclamé ce dogme sans même convoquer un concile, ce qui ne s'était encore jamais vu dans l'histoire de l'Église, et dix ans tout juste avant que ce pape se fasse proclamer infaillible, ainsi que ses successeurs, en matière de dogme. C'était vraiment pour lui une aubaine que la Vierge de Lourdes en personne fût venue certifier en quatre mots cette infaillibilité. De plus, l'apparition avait eu lieu au moment où Pie IX, monarque absolu, résistait, avec l'aide de l'Autriche, à l'unification de l'Italie sous une monarchie constitutionnelle, entreprise qui exigeait l'absorption des États pontificaux.

Tout comme ses prédécesseurs immédiats Léon XII et Grégoire XVI, Pie IX était bien résolu à « ne pas transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne », ainsi qu'il l'écrivit en toutes lettres dans son fameux Syllabus. On peut donc dire que, par-delà les motifs politiques mais en parfaite cohérence avec ceux-ci, la promotion d'un occultisme bien encadré fut pour l’Église du XIX siècle une riposte à l'essor de la culture rationaliste. (pp. 161-162)
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 Le sommeil de la raison engendre des monstres. 
(Goya)
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En politique ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai. 
(Talleyrand)
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