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sur 827 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un jour de printemps, lors d'une randonnée pagnolesque vers le Garlaban, un ami m'a dit: "si tu n'as pas lu Giono, tu ne peux rien connaître de la Provence, il est le plus grand". Je crois qu'il avait raison, même si quelquefois il peut être difficile à suivre. Ce n'est pas le cas dans Colline où il a donné la vie à un hameau au pied de la Lure. Les paysans, la source, les forces de la nature, le feu, cette "bête souple", toutes les allégories provençales sont réunies. On respire thym, romarin et autres simples de Provence sous une plume d'où coule l'encre magique de Giono "le plus grand".
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J’ai entendu parler de Jean Giono chez Nicole Lombard, chez Jean Carrière. Il était difficile de ne pas y venir.

L’écriture est saisissante. Tirée au cordeau. Les mots sont précis, on devine la concentration et la méticulosité de l’auteur. Esquirol, sangliot, sauvagine, tout un vocabulaire qu’on peut choisir d’aller définir ou de garder dans l’imagination. Un écureuil peut-il bondir une noix dans la main ? Je n’en suis pas si sûre… Je m’attendais aux cailloux, aux arbres, à une connaissance du pays, mais pas du tout à cette imbrication du fantastique dans le récit. Le ciel et la terre se répondent en jeu de miroir. Les corps se dessinent sous les draps comme des sillons. Les mains ont des mouvement de végétaux. Jean Giono est en fait un chamane !

« Mais le malheur est-il obligé de passer par les routes ? » (70)

S’il suffisait de faire le guet… le malaise est fort dans ce pesant huis-clos. L’histoire se passe dans une campagne ouverte, en plein air, mais c’est dans cet air justement que plane la menace qui enclot les esprits. Et dans les collines. « Le cœur tout chaviré, d’inquiétude, de mystère, de peur. » J’y trouve – et ce n’est pas là que je l’aurai cherché – un écho troublant avec les temps actuels. Paranoïa, délire collectif ou danger réel ? Seul le chat noir sera finalement dédouané avec certitude de tout trafic avec le surnaturel.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Premier tome de la trilogie de Pan. Un hameau, les Bastides, que forment quatre maisons dans lesquelles vivent douze personnes. Janet, le plus âgé, se meurt. Il sait la nature, dans le temps il avait trouvé l'eau. Mais sur son lit de mort, Janet parle et ce qu'il dit fait peur aux gens. Des évènements graves surviennent et il n'y a qu'un pas à faire pour penser que ce serait peut-être sa faute.
Dans ce roman, c'est la nature l'héroïne et Jean Giono s'y entend pour la mettre en scène. L'écriture est poétique, à la fois douce et cruelle. Les descriptions sont magnifiques ! Un petit roman que j'ai dévoré d'une traite car le suspense y est latent pour une fin bien ambigüe. L'homme doit-il revenir à la nature ou s'en détourner, la martyriser et se retrouver seul avec lui-même ? Bien que cette histoire ait été écrite en 1929, je trouve qu'elle porte l'Ecologie, enfin c'est comme ça que je l'ai ressentie. Une bien belle découverte pour moi !
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Une belle évocation de la Provence à laquelle Giono était tant attachée. C'est peut-être l'un des écrivains dits régionalistes qui écrivait le mieux. Son roman est un hymne à la nature, celle qui survit aux hommes qui pourtant la maltraitent et oublient de la respecter. C'est presque un roman écologiste avnt l'heure. Il y a de la poésie dans les descriptions et de l'absolu dans la folie des personnages. Un beau roman, qui fait voyager.
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Au début du siècle dernier, en Provence, un hameau perché sur une colline, les Bastides Blanches, regroupe une petite communauté. Des hommes, des femmes, des enfants, un vieillard et un simplet. Des paysans qui vivent rudement et simplement en autonomie, du labour, de l'élevage et de la chasse.

La petite communauté rurale vit en symbiose avec la nature, environnement bienveillant et fructueux. Jusqu'au jour où la fontaine se tarit. le vieillard mourant ayant le plus d'expérience dans la connaissance de la nature aurait-il, par pure méchanceté, retourné les puissances telluriques contre la petite assemblée des Bastides ou les crimes que les hommes du village ont commis contre la terre doivent-ils être expiés ?

Dans ces paysages, la vie se niche dans la faune et la flore mais aussi dans les dérèglements naturels comme un immense incendie. le récit qui semble offrir une vision panoramique est tour à tour poétique, amer et cruel. Jean Giono, par ce récit à la mémoire de son père, nous rappelle ce qu'à été le lien organique entre l'homme et la nature dans notre pays, mieux comprendre la terre pour mieux la respecter et en profiter.
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Giono, ça me rappelle les lectures scolaires imposées. Je me souviens d'avoir dû lire Regain avec plus ou moins de plaisir et d'enthousiasme.
Des années plus tard, confinement oblige, je puise dans les réserves de ma bibliothèque à la recherche de lecture et je tombe sur Colline.

Les Bastides, un hameau dans le sud de la France, habité par quelques paysans voit sa tranquillité basculer. Il y a le vieux Janet qui se meurt, une enfant qui tombe malade, ce chat annonciateur de malheurs et puis, la colline, mauvaise.

Je m'attendais à un roman pastoral et c'en est un, mais je ne m'attendais pas à un texte qui finalement flirte aussi avec le fantastique. Les images sont fortes et évocatrices, le rapport des hommes à la nature central, et le tout donne un classique de la littérature française.
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Bien sûr je connaissais Jean Giono, comme beaucoup de gens, j'avais même vu des films adaptés de son oeuvre : Regain, il y a très longtemps, en noir et blanc, (une grande émotion) ; le Hussard sur le toit, plus récemment en couleurs (plutôt bien réussi) …
Mais l'avais-je lu ? J'en étais de moins en moins sûr !
Forcément en lisant Pierre Magnan (que je vénère - littérairement) je me devais de vérifier à quel point Giono l'avait influencé comme il le disait lui-même. Sur les conseils d'un lecteur avisé (luc_mul@live) j'ai commencé la Trilogie de Pan, par Colline.

Au coeur des Basses-Alpes, niché le long de la montagne de Lure, un hameau recensant quelques treize âmes va se trouver confronté aux caprices de la nature, peut-être dus à la malédiction d'un vieux qui commence à « déparler », arrivé qu'il est au bout du chemin de sa vie.
En quelques mots, il s'agit de la lutte entre l'homme et la nature, et de l'homme face à lui-même, car au long de ce récit, il va prendre conscience des conséquences des actes qu'il commet sur cette nature qui par essence est indomptable et ne donne que ce qu'elle veut bien lui céder.
Comme beaucoup d'autres lecteurs j'ai été littéralement happé par cette écriture drue, directe et ramassée, ne perdant pas de temps en circonlocutions inutiles mais préférant la description précise à l'extrême, grâce à un vocabulaire d'une variété inouïe, et qui donne à voir des images tellement claires, qu'il ne semble même pas nécessaire de le porter au cinéma ou la télévision. Il faut lire ces passages où l'incendie progresse tel un dragon, griffant et dévorant tout sur son passage, où les arbres s'embrasent d'un coup, se transformant en « candélabres d'or », une féerie formidable et destructrice que la colline semble vouloir faire payer aux hommes qui l'habitent.
Les hommes, parlons-en ; durs à la tâche, taillés du même bois que leur forêt, souvent taiseux et économes de leurs sentiments. Mais quand ils prennent conscience de ce qu'il font à leur mère-nature c'est comme des enfants qu'ils se sentent écorchés. Et pour partager leurs sentiments avec les autres, c'est quand ils sont à bout de ressources qu'ils osent enfin se parler, et envisager l'impensable, punir celui par qui tout semble arriver.

Les lecteurs férus de mythologie trouveront nombre de références et seront récompensés de leurs connaissances. Les autres se contenteront de goûter un immense plaisir à cette lecture si forte et sombre à la fois.

En préliminaire, une préface se veut une aide à la lecture, pourquoi pas ? Personnellement au-delà de deux pages j'évite ce genre de pré-digestion, J'ai toujours hâte de rentrer dans le récit que je veux découvrir moi-même. Je préfère à la limite un addenda qui me précise quand, comment et pourquoi l'auteur a écrit son livre, et surtout avec ses propres mots. Je me méfie toujours des interprétations que les autres veulent me faire admettre au risque de me faire passer pour un mal-comprenant. Hors, ici encore, on double la mise avec un « dossier » : comment « lire » cet ouvrage. C'est peu ou prou la même chose qu'au début, et hormis les références mythologiques, cela apporte peu à l'oeuvre elle-même, à moins de vouloir en faire une exégèse ce qui est loin d'être mon cas quand j'ouvre un livre. En bref c'est le seul bémol que je mettrai dans cette « critique » d'un roman aussi fort.
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Quand on pense à Jean Giono on entend forcément les cigales. Giono c'est l'amour du Sud mais aussi, et surtout, l'amour de la nature.

Les Bastides Blanches, petit hameau d'une douzaine d'âmes. le vieux Janet se meurt. Paralysé, il "déparle" et finit par effrayé son entourage. Puis la fontaine se tarit, une petite fille tombe malade... Les évènements terribles qui surviennent seraient-ils de la faute de ce vieux fou ?

Personne n'écrit la Nature (oui avec une majuscule) comme Giono. Parce que chez Giono elle est un personnage à part entière, le plus important d'ailleurs.
Et Colline résonne encore plus fort aujourd'hui. Il va falloir respecter celle qui nous porte et nous nourrit.

On ne peut qu'être happé par cette histoire, cette montée en puissance, cette atmosphère de plus en plus étouffante...
Le roman est très court mais infiniment intense.
Il y a les superstitions des paysans, leurs perversions, mais il y a surtout la Nature, belle, envoûtante et cruelle parfois quand les Hommes ne la respectent pas.

Le texte de Giono est plein de poésie, je me suis délectée de chaque page.

Un roman entre clair et obscur, fable, conte ou cri d'alarme, Giono enchante par ses mots d'une grande puissance.
A lire.
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Raconte la vie quotidienne de la Bastide, en
Provence. Se lit très bien.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, indigeste pour la plupart. Je l'ai lu en plusieurs petites partie, très poétique et agréable. Il ne se passe pas grand chose car ce n'est pas l'essentiel de l'ouvrage. La nature est là, présente, et elle prend la place qu'elle pense utile pour nous expliquer son importance. Giono l'a très bien retranscrit, pour ma part, c'est ce que j'ai ressenti !
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