Un tome centré sur Atana, devenue déesse des pif-pafs, émanation ultra-orthodoxe de la Paterne, image divine corrompue. La Paterne, image du père poussée à son paroxysme, est l'original "génétique" de tous les habitants du nids. tous construits sur un moule identique, mais se dissimulant derrière un masque ridicule, jugant l'exposition des "organes" comme obscène.
Le nez devient à la fois symbole phallique et signe d'une dépersonification face à la rigidité de préceptes, d'interdits, de tabous absurdes.
Moebius met en scène la frustration sexuelle, la frustration "naturelle" qui se cache derrière une aspetisation qui confine à la négation de la nature organique de l'homme.
Le nid est un vaste cocon technologique où l'homme est devenu une créature asexuée, aux besoins contrôlés, satisfaits de manière mécanique. Même l'alimentation se fait via le nez, appendice à-tout-faire
Moebius nous parle de l'aliénation de l'homme face à la "civilisation", qu'elle soit spirituelle (religieuse) ou technologique. Dan sEdena, il y a une recherche d'épure graphique et d'un retour aux sources.
Encore une fois, le symbole d'Edena semble confronter le jardin d'Eden, légende fondatrice de l'humanité (la chute pour avoir gouté au fruit défendu, d'avoir bravé l'interdit du père) au jardin d'Edena (l'ajout du A en suffice, comme Atana pour symboliser un Eden féminin?), où tout est inversé. Stel (un Eve au féminin) croque la pomme, interdite par son conditionnement, ce qui réveille sa nature profonde, sexuée et humaine.
Atana devient déesse.
La Paterne, Dieu le père, possède un avatar reptilien (le serpent?) et rejette tout ce qui vient du "jardin" pour se cloîtrer dans un sarcophage métallique.