Il faut bien commencer quelque part. En ce qui
concerne Léo Albert Charles Antoine Ferré, c’est à
Monaco que sa vie va débuter. Drôle d’endroit pour naître
quand on s’appelle Léo Ferré, drôle d’endroit pour grandir.
Le rocher qu’on n’imagine jamais comme un lieu de
vie à plein-temps, a pourtant son existence propre. De
nos jours, plus de 30 000 habitants y vivent au quotidien,
et environ le même nombre vient y travailler chaque jour
depuis la France et l’Italie.
Ce n’était pas encore le cas au début du siècle dernier,
mais la famille Ferré faisait partie de ces quelques chanceux,
logés sur ce petit bout de rocher surplombant la mer
Méditerranée.
Car, en effet, à l’époque, le lieu n’est pas encore ce
qu’il est devenu, un paradis fiscal pour riches rentiers
qui évoluent sous l’oeil de milliers de caméras surveillant
chacun de leurs pas pour protéger leurs richesses, pays
« quelque peu » retardataire sur les évolutions des droits
sociétaux fondamentaux tels que le droit à l’avortement.
« Ma mère s’appelle Marie, mon père
s’appelle Joseph, la similitude s’arrête là. »