C'est dire que le roman au XVIIIè siècle a mauvaise conscience de devoir s'avouer comme fiction, invention et mensonge. La seule façon pour lui de répondre à ses détracteurs, c'est de dissimuler ce qu'il est, de se donner pour la description sans apprêts d'une histoire qui se serait réellement passée. […] A sa manière, tout auteur de roman s'efforce de masquer la fiction qu'il offre au public. […] A en croire leurs auteurs, les romans seraient autant de manuscrits trouvés dans des malles – preuve qu'ils ne visaient pas la publication -, de mémoires authentiques écrits au seuil de la mort par des êtres au destin social ou amoureux digne de l'intérêt du public, ou encore de lettres échangées et dont les liasses ont été découvertes par hasard, dépoussiérées et mises en ordre par l'éditeur, qui n'a pas pu résister au plaisir de les offrir au public.
La présence de références cléricales dans le titre constitue une espèce de garantie : elle confirme qu'il s'agit bien d'un ouvrage licencieux qui joue de deux interdits, l'un sexuel et l'autre religieux. De tels titres veulent signifier au lecteur […] qu'ils promettent les plaisirs d'une double ou triple transgression.
Le discours du roman pornographique fait figure de hors-sujet. Il suspend le récit et distrait l’intérêt du lecteur. Il lui fait abandonner le monde du désir pour l’introduire dans celui de la compréhension et de la réflexion.
Jean Marie Goulemot : L'
amour des bibliothèques
Depuis les salons de Fondation
suisse de la cité universitaire internationale de Paris, devant la
peinture murale du Corbusier,
Olivier Barrot reçoit
Jean-Marie GOULEMOT qui présente son
essai "L'
amour des bibliothèques" (Editions le Seuil).
Jean-Marie GOULEMOT parle de son
amour des bibliothèques et surtout de la lecture. Il explique tout ce que lui a apporté la lecture au cours de sa vie...