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Jean Anderson (Traducteur)Marie-Laure Vuaille-Barcan (Traducteur)
EAN : 9782367344096
240 pages
Au Vent des Iles (02/09/2021)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Patricia Grace, pionnière de la littérature néo-zélandaise, nous offre avec Pōtiki un roman choral enchanteur, où les mythes des temps anciens se tressent inextricablement aux réalités du présent. Ce roman, récompensé de plusieurs prix à l’internationale, brosse avec délicatesse mais détermination le portrait envoûtant d’une communauté prête à tout pour protéger son mode de vie, sa culture et son patrimoine.

Ses personnages fouillés, son attentio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Nouvelle-Zélande, les Maoris, leur culture, leur langue et l'histoire d'une famille étendue qui va se battre pour préserver son identité .Pendant le temps d'une lecture, Patricia Grace a fait de moi une maori, elle prête sa voix à son peuple et c'est magnifique !

Potiki : le petit dernier c'est l'histoire de Hemi, Roimata, James, Tangimoana, Manu, Toko et tous les autres.

Un texte entre oralité et littérature. C'est un récit choral, poétique, qui nous immerge dans la vie d'une famille Maori. le travail des traductrices : Jean Anderson et Marie-Laure Vuaille-Barcan y est pour beaucoup car on s'immerge dans la pensée maori à travers la langue.

C'est avant tout une harmonie avec la terre, la nature, les
ancêtres, un respect des plus fragiles, enfants, malades, personnes agées. Ils ne jugent pas, vivent en communauté, sont confiants, prennent les décisions ensemble dans la maison de réunion. Ils sont unis, solidaires, s'entraident.»

Ils mènent une vie des plus simples avec leurs mythes, leurs histoires , ils vivent par, pour et avec la terre, ils la protègent pour les générations à venir en suivant les coutumes des ancêtres.

Un beau jour , «Dollarman» arrive veut acheter la terre pour un bon prix, ils refusent c'est à eux et c'est gratuit. Il reviendra plusieurs fois et malgré tous ses arguments ne parviendra pas à ses fins, ils ne se comprennent pas deux cultures s'opposent. Dollarman qui est retors fera tout pour faire partir la famille mais ceux-ci obtiendront gain de cause.

Cette histoire est le combat du pot de terre contre le pot de fer beaucoup de peuples l'ont subi, certains ont été décimé, d'autres ont perdu leurs racines, espérons que leur souhait de préserver leur identité, leur langue, leurs mythes perdurera.

En tout cas, aussi navrante que soit cette histoire, Patricia Grace y a mis de la beauté, de la poésie, de la bienveillance et l'esprit maori. C'est une lecture poignante que je conseille à tous.

Grâce Au vent des îles je viens de découvrir une grande autrice et un porte-parole de la culture maori dont j'ignorais tout. Je les en remercie ainsi que Babelio.
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Ce pourrait être un conte, la nuit murmurée dans un silence magnétique. La Nouvelle-Zélande et sa choralité ancestrale ravagée par un colonialisme sans faille.
L'histoire orale, veloutée, qui, pourtant est dévorée par les bouleversements, les affres et par ceux qui n'ont pas compris, qui ne savent pas le langage secret des sages et des conjugaisons altières.
Cette fable plausible est un cri dans la nuit. Les paroles mythiques qui résisteront après la lumière crépusculaire.
 « Põtiki. le Petit dernier » est oeuvre.
« Il était une fois un sculpteur qui avait passé sa vie avec du bois, à chercher et à révéler les formes qui s'y cachaient. »
Voici l'heure vertueuse de l'écoute grave, essentialiste. La polyphonie soulève la quintessence. L'arborescence d'une famille résistante, voile générationnel, qui ne connaît que les chants des coquillages, les fraternités lianes et les pouvoirs de la terre ferme. le liant solidaire d'un peuple abreuvé aux pièges des colonisateurs. le sacré d'une terre fissurée à coup de bulldozer par l'homme blanc.
« Mais si on ratait les signes, ou si on se laissait distraire, on pouvait être perdant. »
L'écriture s'efface. Les symboles prennent place dans cette litanie d'un peuple qui va se révolter pacifiquement. Les forces spéculatives, les convictions souveraines, les gestuelles constantes et magnanimes sont des socles. Les habitus sont des grottes matrices. On ressent ce qu'est la véritable foi d'un peuple.
Et pourtant ! Ils sont écorchés vifs au fronton de l'irrévocable. le sanglot long d'une terre mise à feu et à sang. Piétiner les divinités, ce qu'un peuple ressent alors de sel et d'amertume.
« Si nous vous le donnons, c'est nous qui échouerons. Nous serons à nouveau des esclaves alors que nous commençons à peine à être libres. »
« Les promoteurs étaient fâchés de nos refus répétés, mais c'était parce qu'ils ne comprenaient pas que nous avions deux possibilités, la pauvreté ou l'autodestruction. Et pourtant, « pauvreté » n'est pas le mot juste. La pauvreté elle aussi est destructrice. »
Põtiki est le symbole des déchirements, des contre-feux, des lois et errances intérieures. le dernier né parabolique.
« Les collines sont silencieuses et les machines sont parties. »
De chair et d'os, d'esprit et de mythes, la transmission inaugurale des tracés d'un pays qui va renaître. le dernier né façonné par l'amour .
« Et les histoires traitaient aussi de la terre et de la mer du ciel et du feu, de la vie et de la mort, de l'amour et de la colère, et de la douleur. »
« Enfants, petits enfants -je vous salue tous. A votre tour. »
Magistral, incontournable.
Prenez soin des notes des traductrices Jean Anderson et Marie-Laure Vuaille-Barcan de l'anglais (Nouvelle-Zélande).
« L'histoire devient ainsi des histoires, chaque narrateur contribuant par sa propre voix distinctive à un récit collectif. Põtiki marque un moment fort dans la littérature autochtone d'Aotearoa -Nouvelle-Zélande, au tout début de ce qu'on allait appeler la renaissance mãori."
Publié par les majeures Éditions Au vent des îles.
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En commençant ce livre, j'avais dans l'idée de partir dans une contrée lointaine à la découverte d'une culture exotique. Patricia Grace nous emmène bien en immersion dans une région du globe peu connue, à la rencontre d'un peuple maori. A leur contact, on est les témoins de leur quotidien. Dans ce roman choral, l'autrice met en lumière leur capacité de subsistance, leurs us et coutumes ainsi que leurs croyances ancestrales. Elle démontre aussi que face à l'adversité, cette communauté fait preuve d'une obstination et d'une solidarité à toutes épreuves.

Malgré ma curiosité envers les thèmes abordés, je me suis retrouvé face un obstacle infranchissable : l'écriture. Dès les premières pages, mes yeux ont rencontré des difficultés à lire avec fluidité. L'explication m'est très vite apparue. L'autrice utilise à outrance les répétitions. Dans un même paragraphe, un certain nombre de mots et d'expressions réapparaissent plusieurs fois. Cela pourrait être le fruit d'un effet de style pour créer une sensation ensorcelante, mais comme il est récurrent tout au long du texte, ce tic d'écriture devient vraiment handicapant à la lecture. Obnubilé par cette particularité, mon expérience est devenue laborieuse. Je ne pouvais avancer sereinement sans buter sur les termes. Si en plus, on ajoute que j'ai trouvé les dialogues insipides et pas du tout réalistes, je peux affirmer en toute honnêteté que mon premier rendez-vous avec Patricia Grace est totalement manqué.

Je ne remets pas en cause la nécessité de cet ouvrage, ni sa qualité. Nous n'étions juste pas programmés pour nous rencontrer et les gouts et les couleurs ne s'expliquent pas toujours. Si vous avez lu ou allez lire ce roman, dites-moi si la magie a opéré sur vous. Au vu des prix remportés et des critiques positives, votre ressenti sera peut-être différent et prouvera alors que je n'étais pas compatible avec cette écrivaine, tout simplement !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Quelque part sur un rivage enchanteur de Nouvelle Zélande, des promoteurs ont décidé de construire un parc d'attraction sur les terres de la communauté Maori. Mais pour mener à bien cette entreprise, il faut d'abord persuader la communauté de partir, et tous les moyens sont bons.
Cette histoire nous est contée par Roimata et sa famille, son mari Hemi, son fils Toko, qui tout en racontant les faits décrivent leur culture, leur mode de vie centré autour du culte des ancêtres et la culture des jardins.
Si le thème de ce roman choral est très intéressant et à le mérite de nous faire découvrir une culture méconnue (du moins en Europe), j ai eu beaucoup de mal à adhérer à la forme du récit décrivant les tâches quotidiennes de façon très répétitive dans une langue émaillée de termes en langue maorie.
Bref je n ai pas été sensible à la fibre poétique de Patrick a Grace....
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Tout d'abord, merci à Babelio et la maison d'édition pour cet ouvrage ! J'ai beaucoup apprécié ma lecture. Un roman bien écrit qui se lit rapidement, poétique. Je ne connaissais que peu de littérature de cette zone et je suis ravie d'avoir eu l'occasion de me plonger dans cette belle histoire. Un roman fort en émotion, qui retrace un peuple et ses histoires, ses combats, passant d'une voix à une autre, dans un chant magnifique et percutant. Je recommande chaleureusement cet ouvrage, dont les personnages attachants nous font voyager bien plus loin que ce à quoi je m'attendais !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Au fil des ans, ils avaient dû faire attention et être prudents. La famille avait reçu des demandes de vente de terrains à l'arrière, et on avait fait pression sur eux pour qu'ils ouvrent la route le long de la plage. Mais ils avaient tous résisté de pied ferme pendant pendant plusieurs années. Tant mieux.
Désormais les gens se tournaient davantage vers leurs terres. Pas seulement leurs terres, mais aussi ce qui leur était propre. Ils devaient le faire s'ils ne voulaient pas être effacés de la surface du globe. Il y avait plus de détermination, maintenant, une détermination qui avait créé l'espoir, et l'espoir à son tour avait créé la confiance et l'énergie. Les choses bougeaient, à tel point que des gens se battaient pour conserver une langue qui risquait de se perdre, et que d'autres luttaient pour récupérer des terres qui leur avaient été retirées des années auparavant. Les gens de Te Ope en étaient un exemple et cela se présentait bien pour eux dorénavant.
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C'était une vieille histoire, une histoire ancienne, sauf que maintenant elle avait une nouvelle phase, une vieille histoire qui commence avec la graine qui est un arbre.
Mais ce n'était pas là le véritable début. L'histoire venait, comme toutes les histoires, d'avant le temps du souvenir qui se trouve au temps où il n'y avait que l'obscurité généreuse et aimante. Rien ne s'y faisait voir ni entendre, et il n'y avait aucun mouvement. Il n'y avait rien de vivant, seulement le potentiel _ qui est devenu la conception.
C'est une histoire qui s'est ouverte et qui a planté sa graine dans le temps du souvenir. Elle est devenue une histoire du peuple exprimée par le bois, peuple et bois ayant été engendrés par le ciel et la terre de sorte que bois et peuple ne font qu'un, le peuple étant le whãnau* de l'arbre.

*famille, famille étendue
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Et pourtant, parce que c'est un vide, un espace neutre - ni terre ni mer -, la liberté est là, sur le rivage, et le repos.
La liberté est là, de chercher dans le vide, dans le tas de mauvaises herbes, parmi les morceaux de vieux bois, le coquillage vide, le crâne de poisson, en quête de la particule du commencement - ou de la fin qui est le commencement.
L'espoir et le désir peuvent s'y attarder, les pensées et les sentiments se déplacer avec les grains de sable tamisés par l'eau et le vent.
Un soir, j'y ai posé mon sac et je me suis reposée, ouvrant la voie au vide, ce vide qui peut évoluer en étincelle, en petit mouvement. J'ai sorti de mon sac des vêtements chauds et j'ai attendu toute la nuit le matin qui allait devenir un recommencement.
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Il y avait dans la maison de réunion un silence de bois.
C'est le silence des arbres qui ont été apportés à l'intérieur, hors du vent, et dont les branches fraîchement révélées s'étendent, non pas vers le ciel, mais vers les gens. C'est l'altérité calme et immobile des arbres perçue par celui qui sculpte, qui façonne, qui fait.
C'est un silence de veille, car les arbres aux nouvelles branches ont été dotés d'yeux pour voir. C'est un silence d'attente, de cette attente toujours patiente que possède le bois, une patience qui n'a pas changé depuis l'autre vie de l'arbre. Mais ce silence de l'arbre n'est qu'un silence extérieur, car dans cette altérité il y a une résonance, un tintement, un battement, un épanchement, plus grands que ce que l'arbre a jamais connu auparavant.
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Note : la langue maori utilise le même mot comme verbe (conjugué ou à l'infinitif) et comme substantif. Dans la liste suivante nous avons donné le sens de la première occurence dans le texte à partir duquel on pourra trouver la signification d'autres occurences selon leur contexte immédiat : par exemple, korero veut dire «parler», «parle», «parlons», «discours», «conversation», etc.
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