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EAN : 9782919380541
Editions deux-cent-cinq (15/12/2023)
3.17/5   3 notes
Résumé :
"Occuper l'espoir. Barcelone, 1996-2017" est un récit à la première personne relatant une série d'expériences politiques entre octobre 1996 et octobre 2017, de l'expulsion du cinéma Princesa à Barcelone au référendum du 1er octobre sur l'indépendance de la Catalogne. Le fil conducteur de l'histoire est: qu'avons-nous appris? C'est pourquoi il parle au singulier de ceux qui vivent et sont transformés par chacune des situations recueillies et au pluriel du "nous" qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique Non Fiction, Merci Babelio et les éditions deux-cent-cinq.
Un ouvrage difficile d'abord. L'auteur confronte l'histoire de la Catalogne, et de Barcelone en particulier, à celle du monde, pour évaluer la réalité du principe d'indépendance dans un monde en perpétuelle mutation.
S'il faut interroger l'histoire interrogeons la ! Je me suis efforcé, au cours de la lecture, à retrouver les grands moments de l'histoire de la Catalogne.
La Catalogne est le lieu emblématique de la résistance contre le général Franco jusqu'en février 1939. Georges Orwel a combattu aux côtés des Républicains, et publia intitulé Hommage à la Catalogne, un ouvrage célébrant la bravoure et l'héroïsme des anti-franquistes. « Il est possible que la foi chrétienne ait été remplacée dans une certaine mesure par l'anarchisme dont l'influence est largement répandue et qui a incontestablement quelque chose de religieux. »
Une répression brutale suivit la chute de la région, et se traduisit par la suppression de l'autonomie institutionnelle et par l'interdiction de la langue catalane. le mythe de l'État espagnol éternel oppresseur de la minorité catalane est l'héritage de cette période.
Pour autant peut-on dire que la lutte récente des indépendantistes catalans s'inspire de cet esprit de révolte ?
Peut-on aller plus loin que l'« Estatut de autonomia » de 2006 ayant reçu 73,23 % de oui et scellant l'accord entre le gouvernement espagnol de l'époque présidé par José Luis Rodríguez Zapatero (PSOE) et le gouvernement autonome catalan ?
La Catalogne peut-elle obtenir l'autonomie fiscale et l'autonomie tout court ?
« il ne faudra pas trop s'attendre à des lendemains qui chantent dans une Catalogne indépendante dirigée par un membre éminent de l'internationale libérale comme Puigdemont » Extrait de Vive la Catalogne libre (des nationalistes de tout bord) ! Carlos Crespo Dans La Revue Nouvelle 2017/7 (N° 7), pages 16 à 19
Sont absentes de la réflexion des sujets d'importance comme les transferts sociaux entre l'Espagne et la Catalogne. La région pourrait-elle supporter à elle seule le financement des dépenses de santé et des retraites sans faire appel à la solidarité nationale ?
Sont curieusement absents de cet ouvrage les milliers d'immigrés espagnols venus à Barcelone oeuvrer à la construction de la ville (Voir La ville des prodiges d'Eduardo Mendoza)
Le principal défaut du livre est de donner au lecteur peu de clefs de lecture, je prendrai comme exemple le chapitre consacré programme Argent Gratuit, hormis les principes de solidarité de lettre contre la précarité, peu de données précises sur les caractéristiques de ce programme, ses dates de mise en oeuvre ou ses résultats.

Je pensais apprendre beaucoup sur la question de l'indépendance de la Catalogne, mais ce livre ne m'en a pas donné l'occasion. Dommage.
Laissons la conclusion à l'auteur en citant cette phrase de l'épilogue qui inscrit Barcelone dans une forme de rejet du pouvoir, de tous les pouvoirs et d'une vision idéaliste de l'avenir de la ville et de la région :
« Il y en a beaucoup de Barcelones, mais la Barcelone où j'aime rentrer est avant tout une ville qui n'aime pas le pouvoir. Ni l'exhibition du pouvoir, ni les abus de pouvoir ni la proximité du pouvoir.(…) »
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Avec une masse critique … une occasion de partir pour Barcelone … ça ne se refuse pas en plein coeur de l'hiver breton ou normand !
Merci à Babelio et aux Éditions deux-cent-cinq pour cette proposition de lire une chronique du Barcelone entre octobre 1996 et octobre 2017.

Une vision historique propre à Barcelone :
Que s'est il passé dans cette ville et dans le monde durant ces 22 années ?
Rappel des grandes étapes :
20 novembre 1975 mort de Franco fin du régime dictatorial,
6 décembre 1978 acte fondateur avec l'adoption par référendum de la constitution espagnole,
1992 jeux olympiques,
1994 révolte zapatiste,
1999 début du mouvement antimondialisation à Seattle,
2001 l'attentat contre les tours jumelles de New York.
15 mai 2011 naissance du mouvement des Indignés 15-M,
2015 élections régionales « ensemble pour voter oui » pour un référendum
d'autodétermination en vue de la création d'une République catalane,
Décembre 2017 autonomie de la Catalogne suspendue.
J'ai appris l'histoire de la ville car notre vision des événements ayant secoué Barcelone, n'était pas très approfondie.

Une vision politique avec l'activisme développé à Barcelone :
Selon l'auteur, dans les années quatre-vingt-dix, il a fallu réinventer le monde et les militants ont appris à mettre « des mots et des couleurs sur un autre monde possible ». Suit de longues, très longues digressions sur le sujet partant du postulat que le militantisme des années précédentes a tourné en rond, dans les années soixante-dix, nous (et j'en étais) « voulaient monter à l'assaut du ciel », nous nous sommes « brûlés les ailes », et les lumières de nos rêves et de nos idéaux se sont éteintes. J'ai mal supporté ce point de vue, car je crois qu'il faut toujours apprendre des luttes d'hier, pour ne pas refaire les mêmes erreurs et ne pas réinventer ce qui a déjà été exploré.

Pour finir une vision philosophique :
La réappropriation de la ville est une belle bataille qui ne se limite pas à un lieu, Barcelone, Paris, Berlin, Madrid … même combat.
J'ai eu plus de mal à m'interroger sur ce sujet qui ne m'interpelle plus depuis que j'ai quitté les métropoles. Toutefois, une ville n'est qu'un ensemble de quartiers qui pourraient être des petits villages vivant les uns à côté des autres et en même temps avec les autres.

Une lecture difficile, bien loin de l'escapade touristique ensoleillée à laquelle je me préparais !
Toutefois le livre offre des pistes de réflexion pour construire une société consensuelle.
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Ce livre m'a été offert dans le cadre de l'opération Masse Critique de février 2024. C'est d'ailleurs ma première participation! Ayant vécu longtemps à Barcelone j'étais ravie d'avoir la possibilité de découvrir ce livre. En effet, même si je n'ai pas vécu les événements mentionnés, leurs conséquences sont toujours présentes dans la ville. Je m'attendais donc à lire un livre d'anecdotes sur Barcelone et finalement j'ai pu découvrir trois dimensions dans ce livre. La dimension historique, avec des faits majeurs de l'histoire catalane qui apparaissent tout au long du récit. La dimension politique voire activiste, fortement ancrée à gauche, même si je regrette de ne pas avoir vu plus d'analyse de résultats des mouvements créés ou ayant découlé de cet activisme. Et enfin, et non des moindres, la dimension philosophique. La réflection ne se limite pas à la place de la ville et de ses habitants mais
bien plus loin, sur la place de notre monde en général. Ce livre m'a permis de réfléchir à plusieurs reprises sur comment s'approprier la ville et son environnement.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On se sert de la nacelle pour attraper des poissons; une fois le poisson attrapé, plus besoin de nacelle. On se sert du piège pour chasser des lapins; une fois le lapin chassé, plus besoin de piège. On se sert du mot pour exprimer une idée; une fois l’idée comprise, plus besoin de mots. Où trouverai je un homme qui aurait oublié les mots pour parler avec lui ?
Zhuang Zi
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La liberté de penser dépend de la possibilité de comprendre. Sans pouvoir comprendre, on aura beau être en mesure de choisir ou de décider, il n’y aura jamais de liberté. Et à l’inverse : quand on comprend, on commence déjà à se libérer, même si on dispose d’une faible marge de manœuvre.
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Ce qu’on croyait savoir sur le monde nous tombe dessus avec le poids de l’évidence et l’irréversibilité d’un capitalisme débridé et destructeur qui ne laisse pas de marge.
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La richesse n’est pas ce qu’on possède, mais ce qu’on partage.
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Prendre la parole ne veut pas dire oser dire ce qu’on pense, mais oser réfléchir au delà de ce qu’on sait déjà.
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