Michel Vaillant, tome 2 : Le pilote sans visage

Il est certain que les premiers tomes de cette série ont pris un sérieux coup de vieux. Et pourtant j'avoue avoir été surpris par la qualité du suspense, mais ce n'est pas ce que je retiendrai principalement. Je me suis amusé à y dénicher tous les détails sur la présentation de la femme dans cette aventure, et j'ai bien ri, les hommes parlent de bagnoles, de cylindres, de pneus, de courses, et les femmes, de rôti, de tricot, et elles s'inquiètent pour leurs hommes avec leur bolide, mais aussi parce qu'il devraient aller chez le coiffeur ! Non mais, sérieux ! un garçon bien élevé comme Michel, qui vit chez ses parents, avec un maman qui lui prépare des bons petits plats et un crucifix au dessus de son lit dans sa chambre, il ne va pas se laisser pousser les cheveux longs quand même, bon, les cheveux de Michel ne doivent pas dépasser 6 ou 7 centimètres mais c'est déjà beaucoup trop : “Tu as l'air d'un romanichel !” Ah, les mères !
je soupçonne cependant un peu d'ironie chez l'auteur.
Maintenant, si vous voulez savoir qui va gagner la course, il vous faudra lire la bande dessinée.

Ce deuxième tome de la série est l'un de mes préférés.
Tout y est : de l'action, des rebondissements, de l'humour, du suspens, des histoires de famille. Même la guerre froide s'invite au menu!

Alors que Michel s'apprête à courir le grand prix de Monaco, un mystérieux pilote s'entraîne sur différents circuits. Personne ne sait qui il est, mais il va vite et s'avère un redoutable adversaire.
Dans le même temps, Steve Warson, désormais ami de Michel, débarque en Europe pour affronter des pilotes russes qui se lancent dans la course automobile sur de nouvelles Zvezdas.

Jean Graton mène ce tome deux des aventures de la famille Vaillant de main de maître. Même les nombreuses invraisemblances passent, car elles servent adéquatement le récit.

On a un focus sur la famille Vaillant, dont on se rend compte qu'elle est -comme toutes les familles- le lieu de disputes et de colères. le père Vaillant a refusé de plancher sur un nouveau modèle de Formule 1 alors quand arrive un pilote mystère dont on ne voit jamais le visage (d'où le titre) sur une voiture non identifiée, Michel voit rouge. Surtout que la "mystère" comme on l'appelle semble bien plus puissante que la Vaillant. Et en plus Jean-Pierre fait régulièrement défaut... alors Michel lui attribue ses défaites. En plus, voilà les Russes qui arrivent dans la compétition... et ils ne sont pas là pour faire de la figuration.

Il est plaisant de voir Michel Vaillant être envieux, râleur, vindicatif... humain, quoi!

Heureusement que Steve Warson débarque aussi pour défendre l'honneur des Ricains face aux Russkofs...

Dans la première partie (celle sur la "mystère"), on a une madame Vaillant très "popote", avec Agnès (la femme de Jean-Pierre) très soumise également. On a quelques running gags, dont le coiffeur... car madame Vaillant trouve que Michel a les cheveux trop longs et que cela fait romanichel. On sait que Jean Graton a un énorme sens de l'autodérision.

Les femmes soumises trouvent leur vengeance vers la fin du tome en inversant le mystère du pilote sans visage à leur avantage.

Au-delà du récit, fort bien mené, on a un amour sans faille de Jean Graton pour les voitures et les coureurs. On détaille 4 circuits, Monaco, Francorchamps, Reims et Monza. Et on a de nouveau plusieurs caricatures de vrais pilotes en guise d'hommage... de Jean Behra à Paul Frère en passant par Bianchi. le tome se clôt sur la fin des mystères et sur la proposition faite à Steve Warson d'intégrer l'écurie Vailant. La série démarre vraiment.

Dans un mois, ce sera le Grand Prix de Monaco et Michel Vaillant sera bien au départ.

Mais toute la presse s'enflamme autour d'un mystérieux bolide noir qui enchaîne les tours d'essais, les uns après les autres sur des circuits de renom comme Francorchamps en Belgique, ou sur le circuit des Essarts à Rouen, alors qu'il n'y a aucune activités officielles qui y avaient été programmées.

Ce mystérieux pilote s'entraîne dans le plus grand secret mais ceux qui ont pu l'observer furtivement peuvent déjà confirmer qu'il est rapide.... très rapide, de quoi inquiéter Michel pour les prochains rendez-vous.

Pis encore, les quelques clichés ou autres films tournés à la volée pour surprendre cette mystérieuse voiture révèlent un autre secret encore plus inattendu, jamais le visage du pilote n'a pu être photographié.

Et à l'aube du Grand Prix de Monaco une surprise de taille attend tout le petit monde du paddock, une mystérieuse voiture est enregistrée au départ avec comme pilote.... X.

Même si la course automobile ne m'intéresse que très peu, les aventures de Michel Vaillant, Steve Warson et consorts m'ont toujours passionné.
Les premiers albums, particulièrement, évoquent pour moi des souvenirs d'enfance avec leurs couvertures mates et leur reliure de toile rouge.
Ces premiers albums, ressortent aussi d'un graphisme moins raide. Ils retracent bien ce qu'étaient les courses automobiles de l'époque avec les courbes de leurs bolides.
Le scénario du Pilote sans visage, est suffisamment malin tout en restant
relativement simple. Cette fois, la famille Vaillant va connaître quelques internes dissensions.
Un bon album, donc, que l'on pourra comparer avec les récents opus de Michel Vaillant.