L'auteur nous fait plonger dans un monde qui était pour moi encore inconnu, celui des
mushers. le récit est écrit à la première personne et permet de se projeter à la place du maitre chien.
Nous traversons les saisons avec la meute et le
musher. Il nous entraîne tout d'abord dans un récit détaillé de l'assemblage et de l'alchimie qui constitue une meute. Nous comprenons qu'une sorte de mysticisme pilote la création du groupe, un peu comme celui opéré par le vigneron qui reste maître de l'assemblage unique qui permet à un bon vin (ou une bonne bière) de devenir un met exceptionnel, mais qui parfois, relève presque de la magie. C'est ainsi que le
musher transforme chacun des chiens pour les faire exister en tant qu'unité, en tant que meute.
Il semble prêter toute son attention sur l'assemblage de la meute entre les différents protagonistes canins. de plusieurs chiens uniques, il arrive à un ensemble cohérent qui travaille ensemble, pour le même objectif. Faire fi du soi pour se consacrer au groupe, quelle belle métaphore dans une société aussi égocentrique!
Au cours du récit, la gestion de l'attelage se transforme pour devenir une gestion plus "managériale" de la meute. Il faut composer avec les caractères de chacun des chiens pour laisser libre court à leur meilleur potentiel et qu'ils puissent trouver leur place.
Il n'y a pas beaucoup d'émotion mêlée au récit que fait l'auteur, pourtant, on comprend que ses animaux prennent une place importante voire primordiale dans sa vie.
Le récit m'a enthousiasmée jusqu'au dernier chapitre. le livre m'a ouvert une porte sur un monde inconnu que j'ai eu envie de découvrir. Les froids polaires, les lacs gelés et une forme de solitude dans la nature donnent à rêver depuis mon logement confinée depuis près d'un an...
Cependant j'émets tout de même une réserve sur la dernière partie du livre. Alors que nous passons 100 pages à rêver d'aventure, de chiens et de nature, et juste après la mort tragique d'un porc épic entre les crocs des deux jeunes chiots qui semblent être la relève de l'ancienne génération de chiens, alors on bascule sur une réflexion philosophique sur la consommation de viande.
Selon moi, et c'est un jugement hautement subjectif, le récit d'aventures voulant mêler une part d'essai philosophique ne trouve pas sa place dans ce livre. Dommage pour ces quelques dernières pages qui ne m'ont pas enlevé l'esprit du récit mais m'ont plutôt laissée indifférente.