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sur 1002 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1944. Une mère de famille est tuée sauvagement. Dans les années 70 et 80, une série de meurtres semble suivre le même mode opératoire. Trois femmes mènent l'enquête à différentes époques…

Le roman s'ouvre sur un Stockholm peu reluisant, dans les quartiers pauvres, en 1944. Nous sommes bien loin de l'image de carte postale. La guerre a laissé des traces, la précarité est une réalité. Les premières femmes commencent à s'émanciper, certaines rentrent dans la police, au grand dam de vieux réactionnaires. A chaque décennie évoquée, nos héroïnes tombent sur des hommes misogynes, qui leur mettent des bâtons dans les roues. Ces femmes sont très touchantes dans leur combat et on s'attache à elles.

Au fil des années, les enquêtes s'embourbent, les crimes continuent. le flambeau est passé à d'autres équipes qui se cassent également les dents sur ces meurtres. On pourrait croire que le récit est alors lent mais la construction rend les choses très intéressantes et on le dévore pour connaître la fin. Je ne l'ai d'ailleurs pas vue venir, l'auteure sait nous balader.

L'originalité des polars de Camilla Grebe réside dans le fait que l'on suit l'avancée des enquêtes selon les points de vue de trois personnages. Dans ce tome, les trois personnages officient à trois époques mais des points communs relient certaines entre elles.

Pour moi une série vraiment à suivre ! Chaque tome relate une enquête indépendante mais certains personnages reviennent. Je trouve mieux de les lire dans l'ordre mais vous vous en sortirez très bien sans ça. Au cas où, voici l'ordre des romans :
1) Un cri sous la glace
2) le journal de ma disparition
3) L'ombre de la baleine
4) L'archipel des larmes (la présente chronique)
5) L'horizon d'une nuit (à paraître en février 2022)

En résumé, un polar suédois comme je les adore. Un roman qui se lit très bien, un récit poignant, tellement actuel sur les questions de la reconnaissance des femmes dans notre société.
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Tout commence en 1944 à Osterstuna par un sauvage assassinat : une femme est battue à mort, puis clouée au sol. Lorsque la police arrive, le meurtrier leur échappe de justesse en bousculant l'agent Elsie, toute jeune recrue féminine. Celle-ci chute et meurt empalée sur une pioche. L'assassin court toujours. Étrange concours de circonstance, bien des années plus tard, la fille naturelle d'Elsie, qui avait été adoptée et ne connaissait pas encore cette histoire, Britt-Marie, devient elle aussi policière à une époque où il n'est toujours pas de bon ton d'être une femme enquêtant sur des affaires criminelles. Britt-Marie progresse pourtant dans son métier, ce qui contrarie son mari Bjorn, obligeant celui-ci à s'occuper davantage de leur fils Eric. C'est ce moment que choisit l'assassin des bas-fonds d'Osterstuna pour perpétrer un nouveau meurtre : une jeune mère célibataire est assassinée selon un modus operandi similaire à celui de 1944. La police patauge et Britt-Marie réécrit l'histoire de sa propre mère. Et les meurtres se succèdent…
Si comme moi, vous avez lu d'autres ouvrages de Camilla Grebe, vous vous dites : « Mais où sont les enquêteurs Manfred et Malin ? » C'est que nous ne sommes pas à la bonne époque ! Aussi ne vais-je pas en dévoiler davantage.
Avec « L'Archipel des larmes », je replonge en frissonnant dans des histoires de meurtres sordides, comme l'auteure nous y a habitués. Mais l'effroi n'a pas opéré comme les autres fois avec une description un peu trop appuyée de l'évolution de la femme flic de 1944 à nos jours qui, au lieu de servir le récit, en a diminué l'intensité.

Lien : https://memoiredeliseuse.odo..
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Ce thriller suédois est original par sa construction et la durée de l'enquête, 75 ans. Nous suivons un ou des meurtriers, de 1944 à 2019, qui tabassent, clouent au sol et profanent le cadavre de leurs victimes, des jeunes femmes seules avec un enfant. Ce ou ces meurtriers sont traqués avec courage et obstination successivement par 4 femmes, guidées par leur empathie pour les victimes et les enfants orphelins : Elsie en 1944, Britt-Marie dans les années 70, Hanne, profileuse dans les années 80 et Milan en 2019.
Ces femmes doivent, en plus, se battre contre le sexisme ambiant lourd et agressif, des compagnons démissionnaires ou infidèles, élever leurs enfants malgré les contraintes d'un métier exigeant. Malin devra même faire face à du harcèlement moral exercé par son chef, femme elle-même.
Ce roman extrêmement bien documenté sur ce qu'était la police suédoise depuis 1944 et l'amélioration des techniques au fil des années, est aussi prétexte à montrer l'évolution de la place des femmes dans la société suédoise et plus particulièrement dans la police depuis cette période de la fin de la 2ème guerre mondiale; on peut d'ailleurs extrapoler cette analyse sans problème à la société française. le rejet, le mépris, les brimades que les femmes osant entrer dans ce sanctuaire de la virilité doivent subir est parfaitement décrit.
On se laisse vite prendre par ces enquêtes liées au travers des années et des enquêtrices ; un bon suspense et une fin inattendue font de ce roman un très bon thriller.
Cependant, le rythme est un peu trop lent à mon goût; les changements d'époque et surtout d'enquêtrice obligent Camille Grebe à passer du temps à camper ses personnages et leur environnement et à revenir sur les éléments des enquêtes précédentes tels que les découvre chaque nouvelle enquêtrice.
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En faisant le récit de quatre histoires policières différentes à plusieurs décennies d'intervalle, le tout sur 460 pages, Camilla Grebe prend le risque que l'on considère son roman comme une suite de quatre nouvelles, chacune trop courte pour qu'on puisse rentrer réellement dans la peau de ses personnages. Certes il y a un fil rouge qui relie ses nouvelles: des crimes avec le même modus operandi. Est-ce le même assassin? Mais les trois premières nouvelles laissent un goût amer, puisqu'elles restent inachevées. Ceci dit-le récit est prenant et les liens entre les histoires s'avèrent nombreux. Jusqu'à n'en former qu'une seule.


En fait, je me suis plus intéressé au deuxième sujet du roman: à savoir l'évolution de la condition de la femme (en prenant le cas d'une enquête de police) depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours. En 1944, il y a Elsie auxiliaire de police dans le quartier de Klara à Stockholm qui assiste ses collègues masculins sur les cas où des enfants sont impliqués, en prenant les mêmes risques qu'eux, au péril de sa vie. Ensuite début des années 70, il y a Britt Marie, sa fille, policière à la Brigade Criminelle dans la même ville, persécutée par son chef (parce qu'elle est une femme), reléguée à classer des documents ou écrire des rapports. Puis au milieu des années 80, il y a Hanne, profiler, qui aide la police judiciaire de Kungsholmen à traquer un tueur en série. Elle est un peu plus écoutée et intégrée à l'équipe que les deux femmes précédentes. Mais, quand d'autres priorités apparaissent, elle est quand même congédiée sans ménagement, sans doute parce qu'elle a refusé les avances de son chef.


Enfin arrive 2019. L'auteure précise: ‘Le mouvement #MeToo se propage comme une traînée de poudre et à présent beaucoup de femmes osent se rebeller quand elle se retrouve dans la situation de Hanne trente ans plus tôt… Au sein de la police le vent du changement continue à souffler - plus de quarante pour cent des candidats à l'école de police sont des femmes -.' Malin travaille comme inspectrice au commissariat de Kungsholmen et découvre un squelette de femme dans un parking en démolition près du parc Berlin, épicentre de tous les meurtres précédents depuis 75 ans. Dès lors, les morceaux du puzzle devraient pouvoir s'assembler. Comme le dit Camilla Grebe: ‘Tout événement a des conséquences et toute fin est le début d'une nouvelle histoire.' Au final, c'est un bon roman à la construction originale, avec une intrigue complexe, une fin un peu décevante, mais qui vaut surtout pour ces beaux portraits de femmes.


Note en forme de question aux spécialistes de Camilla Grebe. Pourquoi ‘lärmes' et non ‘larmes' dans le titre? Wikipédia nous dit: Dans l'alphabet suédois, la lettre « Ä » dérive historiquement du o umlaut allemand. Elle est prononcée [æ]. Elle est considérée comme une lettre à part entière et est placée à l'avant-dernière position de l'alphabet, après Z et Å, mais avant Ö. Je pense que ce tréma n'est là que pour nous rappeler que l'auteure est suédoise et qu'il ne faut pas chercher plus loin. Un autre avis?
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Un tueur en série insaisissable, trois femmes sur la traque, des décennies d'écart.
La barre est haute dans ce captivant thriller à la trame bien ficelée qui pointe les discriminations envers les femmes, et plus spécifiquement dans la police.
Une radioscopie fournie de l'évolution des moeurs mais aussi des pratiques d'enquête policières ?
Un thriller très bien mené jusqu'au dénouement inattendu.

Excellent,

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En Suede, des années 1940 à nos jours .... 3 femmes enquêtent sur une série de crimes sordides.... 3 époques bien différentes ou la condition féminine dans la société suédoise (et notamment dans la police) va bien évoluer .... polar intéressant par ce côté « societal » mais également par l'enquête menée par ces heroines ! Une chouette découverte
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En audio au volant.
Tout commence en 1944, crime atroce perpétré sur une femme.
On suit des femmes sur plusieurs générations.
Et à chaque fois un meurtre...
Non seulement il y a une intrigue policière mais en plus l' autrice nous fait une sorte d'état des lieux quant aux difficultés rencontrées par ces femmes que ce soit au sein de leur vie professionnelle ou privée. A chaque période je me suis sentie totalement immergée dans l'histoire. Peut-être est-ce dû au livre Audio. C'était mon premier et vraiment le travail de la lectrice est incroyable.
Et aussi mon premier Camilla Grebe. J'ai vraiment beaucoup apprécié. J'en lirai d'autres d'elle. C'est certain.
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Camilla Grebe a obtenu le prix du meilleur polar suédois pour "l'archipel des larmes" en 2019. Je me dis que le niveau devait être bien bas.....c'est mon premier Grebe et je me tâte pour lire "Le Journal de ma disparition" également primé deux ans auparavant. C'est indiscutablement un page turner, bien qu'un poil long 448 pages. L'intrigue en soit est plutôt bonne mais le style pêche beaucoup, on est loin de la grande littérature. Les meurtres de femmes seules avec un enfant en bas âge restent sans réponse sur trois générations, dans une ambiance de misogynie absolue.
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Encore un polar scandinave ! Et encore un bon polar ! Camilla Grebe a concocté ici une énigme bien ficelée, au suspense d'autant plus grand qu'il n' y a pas de vrai suspect. Suspense qui aboutit à une fin dénuée de cette invraisemblance qui souvent déçoit dans les romans policiers.
L'intrigue est assez originale car découpée en quatre parties très étalées dans le temps : de 1944 à 2019. A chaque fois, une femme policière mène l'enquête ou du moins y contribue, et comme toujours, sa vie privée est largement évoquée.
Quatre histoires indépendantes les unes des autres ? Non bien sûr car le modus operandi du tueur est le même, mais il est difficile d'imaginer qu'un même homme ait pu commettre ces crimes si distants dans le temps.
le style de l'autrice m' a moins emballé. Il est assez élémentaire, fait souvent de courtes phrases qui manquent de chaleur. Sauf toutefois dans les quelques pages en italique qui font la transition entre les quatre parties du bouquin : ici c'est Camilla Grebe qui parle et elle semble retrouver un style personnel qui reste condensé mais beaucoup plus profond.
Ce roman devrait surtout plaire aux lectrices : les personnages principaux sont des femmes victimes des hommes qui sont (presque) tous des salauds, c'est bien connu. Un peu gros, mais bon, c'est à la mode !
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Premier roman de cette auteure que je lis, je dois dire que je n'ai pas été convaincue par le style. Au bout d'une bonne centaines de pages, le récit était tellement prenant que le style est passé en arrière-plan.

J'ai aimé que l'histoire s'étale sur plusieurs générations de femmes, même si leur mort est plutôt violente.

Je n'ai pas deviné le coupable, introuvable et pourtant cela ne peut être que lui.

J'ai aimé suivre l'évolution du monde professionnel policier uniquement masculin en début du livre dans les années 40 jusqu'à nos jours. Nos aînées ont dû faire preuve de tellement de persévérances.

Un polar dont la fibre féministe m'a plu.

Quelques citations :

Nolite te salopardes exterminorum – Ne laissez pas les salauds vous tyranniser. Margaret ATWOOD in La Servante écarlate

Ce récit allait traiter de ceux qui ont essayé d'arrêter le tueur en série ; des femmes devenues ombres qui n'ont jamais pu vivre leur vie. (p.450)

Tout tourne en rond, l'histoire se répète. C'est simplement que nous ne le voyons pas. Mais les années savent ce qu'ignorent les jours. Je peux mettre fin à cette spirale de violence et de haine. J epeux choisir de ne pas propager les ténèbres. A cet instant précis, j'en ai le pouvoir. (p.455)

L'image que je retiendrai :

L'histoire se déroule dans les immeubles autour du parc Berlin de Stockholm, nommé ainsi en hommage au sculpteur.
Lien : https://alexmotamots.fr/larc..
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