Relecture, (550 pages) pour retrouver, encore et toujours Albert Camus ! (mais bien d'autres aussi !)
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6 janvier 1960
Il y a beaucoup de couronnes très grandes et très belles venues d'Aix, dont une du Congrès "Liberté, Culture et Hongrie libre".
Discours du maire, ancien professeur de mathématiques, Sambuc, originaire du pays, style Flaubert : "Fatalité aveugle", interprète intégral" , et vantant le pays choisi par Albert Camus, assurant que celui-ci reposerait en paix, là
12 décembre 1956
Albert Camus, Brasserie Lipp
"Le bruit a couru que j'allais me faire acteur. Je suis simplement tenté par le cinéma. J'aurais voulu jouer le rôle d'un patron de boîte de nuit, qui n'en pense pas moins. Un acteur de Requiem pour une nonne va tourner un film. Il me donne un petit rôle et m'a trouvé un pseudonyme formé de mon prénom et de celui de Faulkner, Albert Williams (1)
(1) A notre connaissance, Albert Camus n'a jamais tourné comme acteur pour le cinéma . Il allait cependant être pressenti , en 1959 pour jouer dans Moderato Cantabile, adaptation du livre de Marguerite Duras.
25 juillet 1951
Albert Camus , avant son départ pour Le Chambon-sur- Lignon (...) Il pense à un nouvel essai qui se serait appelé, quand il y a pens" la première fois , Le Mythe de Némésis, troisième essai d'un triptyque dont le premier a été le Mythe de Sisyphe et le deuxième est L'Homme révolté. Cet essai nouveau porterait sur ce qu'il y a à gagner et ce qu'il y a à perdre dans le christianisme par rapport à l'hellénisme.(...)
Je considère qu'il faut se révolter pour aboutir au bonheur, qu'il faut aimer la Nature, avoir une sagesse de la vie dans l'immédiat et pas dans le lointain....
5 janvier 1960
A Villeblevin (Yonne)
A 9 heures et demie du matin, dans une salle de l'école du village, le corps recouvert d'un drap. Le visage tuméfié, le front jauni, les joues rougies, mais les traits sont reconnaissables. Il a les yeux fermés mais (qui me l'a dit ?) une expression d'épouvante. (...)
Le bruit et la fumée de la soudure du cercueil dans le vestibule... Les enfants de l'école, rangés par leurs maîtres pour faire honneur.
8,9,16 janvier 1954
Albert Camus
Il m'a dit :"Même si les circonstances le permettaient, je ne me marierais pas avec Maria Casarès".
Albert Camus et Jean Grenier : Découverte de la philosophie et de l'écriture (1955 / France Culture). Diffusion sur France III Nationale le 2 décembre 1955. Par Pierre Sipriot. Avec Albert Camus et Jean Grenier. Émission “Thèmes et controverses”. Présentation des Nuits de France Culture : « “Les grandes révélations qu'un homme reçoit dans sa vie sont rares mais elles transfigurent comme la chance, à l'être passionné de vivre et de connaître”, écrivait Camus dans la préface au livre “Les Îles” de son ami Jean Grenier, en 1959 : le professeur de philosophie qu'il a eu au lycée d'Alger à 17 ans, son ami pour toujours. Son influence est majeure sur le jeune élève, c'est lui qui lui confie un livre qui va le pousser à l'écriture : “La Douleur” d'André de Richaud. Camus lui fait lire ses premiers écrits ; il lui dédia son premier livre “L'Envers et l'Endroit”, “L'Homme révolté”. Dialogue entre ces deux écrivains et amis dans l'émission “Thèmes et controverses”, revue radiophonique des idées et des lettres, avec le producteur Pierre Sipriot. Albert Camus nous parle de son professeur, qui l'a passionné, de la lecture de son livre “Les Îles” qui est à l'origine de ses préoccupations d'écrivain, nous dit qu'un philosophe doit déranger les lieux communs. Jean Grenier nous parle de l'humanisme, de surnaturel, de divin, des racines célestes de l'homme, de courage, de la liberté ; qu'il préfère le sensible à l'intellectuel. “Nous avons commencé, en 1930, un dialogue qui n'est pas fini” écrivait Jean Grenier : une correspondance qui devait durer trente ans et n'être rompue que par la mort, l'accident du 4 janvier 1960 de Camus. Là, nous sommes en 1955, Camus est encore vivant, “L'Été” vient de paraître en 1954, écrit sous l'influence de Jean Grenier : « “L'Été” descend des “Îles” », comme il l'écrit. Il recevra le prix Nobel de littérature en 1957. Il nous lit le début de son livre “L'Étranger” et nous parle de “miséricorde” et de “douceur” : les derniers mots de cette archive. Éternel sur les ondes, comme dans ses livres, comme dans l'écriture. »
Source : France Culture
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