Frédéric Gros, entame son livre sur trois citations importantes, l'une de
Primo Levi
« Les montres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux ; ceux qui sont les plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter. »
, et les deux autres complémentaires, l'une de
Howard Zinn
« le problème ce n'est pas la désobéissance, le problème c'est l'obéissance. »
Qui comme l'écrit notre philosophe fait écho à cette phrase de
Wilhem Reich
« La vraie question n'est pas de savoir pourquoi les gens se révoltent, mais pourquoi ils ne révoltent pas. »
Tout au long de ce traité sur la désobéissance Frédéric gros va nous parfaire de sa réflexion, de ces lectures, d'exemples historiques pour étudier l'origine de l'obéissance, C'est revenir au constat provocant de
Howard Zinn, comprendre l'un c'est de réfléchir à son contraire.
Notre société est celle de toute les inégalités, le fossé se creuse de plus en plus, le XXème siècle est celui des plus grands génocides, des tyrannies modernes, ouvrant notre réflexion vers cette question que déjà soulevé au XXVIème Siècles avec Discours de la servitude volontaire de la Boétie.
Frédéric Gros veut comprendre pourquoi nous obéissant face au chaos du monde.
Beaucoup d'exemples sont parsemés dans ce texte d'une grande richesse pour décrire notre société et soulever la péripétie humaine. L'espèce humaine semble être ordonné à être une masse à la multitude facette asservi à quelque élite dirigeante, je ne vais pas approfondir la pensée de notre philosophe pour en extraire juste la quintessence et affaiblir l'esprit du livre.
Je vais juste souligner les exemples choisis pour alimenter et structurer cette pensée de la servitude humaine face à la religion, la politique, la hiérarchie du travail, les fonctionnaires zélés et ceux que j'oublie.
Frédéric Gros utilise un passage de Dostoïevski Les frères Karamazov, un poète d'Ivan pour son frère Aliocha, monologue entre le Christ muet ressuscité et l'inquisiteur en Espagne du XVème siècle puis diserte sur les trois refus du tentateur, pour méditer sur la liberté à défaut de l'obéissance pour une dignité humaine, en outre au début
Frédéric Gros semble associer la loi de Dieu et celle économique dans une soumission aveugle, avec une similarité de la loi économique et des décrets de Dieu.
Puis
Frédéric Gros en s'appuyant sur le texte de la Boétie érige avec pragmatique la surobéissance, puis d'
Antigone de
Sophocle rend la désobéissance de cette jeune femme vierge comme une opposition entre le pouvoir politique de Créon et celui du code familiale, une révolte Obéissante.
Puis Frédéric poursuit son livre avec des exemples plus précis, comme le procès d'Eichmann en 1961, coordinateur logistique des transports, entrainant indirectement à la mort de 6 millions de juifs, Duch torturant au centre S21 des milliers de Cambodgiens, leurs réponses à leur acte
« Nous avons juste obéis. »
C'est un monde, de fonctionnaires zélés, de technicités, d'industries, d'obéissance mécanique……
La masse englobe l'unicité pour l'étouffer et la rendre incertaine pour subir la loi de l'ensemble, c'est ce qui se passe dans notre société, la marginalité des idées se tarit face la nauséabonde obéissance civile.
Je vous laisse découvrir plus en détail ce livre, une réflexion de l'homme face à ses choix et de ce monde qui l'avale pour le diriger dans une obéissance dès l'enfance puis le vomit dans une dialectique de lois diverses l'asservissant et l'aliénant à une obéissance mécanique froide sans réflexion, comme une respiration continuelle pour tenter de survivre.