Très bien présenté, très bien structuré et écrit avec soin et humour, ce livre est une réussite !
Il présente, au travers de l'action d'un collectif de paysan-nes boulanger-es, le retour des blés, farines et pains paysans pour sortir de la logique industrielle instaurée après guerre.
Cette démarche de pionnier, ancrée dans notre histoire la plus ancienne, se veut tout sauf passéiste : c'est une revendication de liberté, une ode au goût et à la biodiversité.
Les aspects économiques, juridiques, agricoles, techniques et sociologiques sont très complètement abordés et enrichis de nombreux témoignages.
On en retient que les choix sont très durs, le travail est souvent harassant, mais que les résultats sont magnifiques !
Les dessins de variétés de blé sont très beaux, la présentation sur fond jaune dorée est très agréable et le tout donne envie de rencontrer ces gens et surtout de goûter leurs pains !
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Des beaux témoignages, des explications passionnantes sur l'histoire et les acteurs de la filière.
Un livre qui montre toute l'importance des circuits alternatifs pour préserver des pratiques, des espèces, des goûts, etc. A lire !
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L’immense majorité des champs sont aujourd’hui remplis de quelques variétés de blé en lignée pure issues du catalogue officiel, sélectionné pour leur force boulangère, c’est-à-dire leur capacité une fois moulues à produire des pains très aérés, pleins de glutens très tenaces et globalement mauvais pour la santé.
La baguette souvent érigée en symbole de la France est massivement un pain fade, trop salé et dénué de presque tous ses potentiels apports nutritifs.
Cette histoire est souvent résumée par le retour des blés anciens face aux blés contemporains. Nous ne nous sommes jamais reconnu-es dans ce récit et la dimension patrimoniale qu'il implique. Il ne s'agit pas de conserver une variété historique attachée à un terroir. Pour nous l'enjeu est en premier lieu l'autonomie semencière des paysan-nes.
Pour nous, l'enjeu est en premier lieu l'autonomie semencière des paysan.nes. Il s'agit d'abord de se réapproprier les savoir-faire autour de la production et la sélection de semences, de retrouver du matériel qui permette d'effectuer ces activités, de développer des critères d'évaluation des semences et des plantes.
Le bilan de l’agro-industrie est celui d’une grande dépendance aux engrais et aux pesticides, d’une diminution sans précédent de la biodiversité cultivée et d’une captation du revenu paysan par les fournisseurs et les intermédiaires.