On a l’inconscient qu’on mérite ! Et je dois avouer que celui des psychanalystes structuralistes me convient encore moins que celui des freudiens, des jungiens ou des reichiens ! L’inconscient, je le verrais plutôt comme quelque chose qui traînerait un peu partout autour de nous, aussi bien dans les gestes, les objets quotidiens, qu’à la télé, dans l’air du temps, et même, et peut-être surtout, dans les grands problèmes de l’heure. (Je pense, par exemple, à cette question du choix de société qui refait invariablement surface lors de chaque campagne électorale.) Donc un inconscient travaillant aussi bien à l’intérieur des individus, dans leur façon de percevoir le monde, de vivre leur corps, leur territoire, leur sexe, qu’à l’intérieur du couple, de la famine, de l’école, du quartier, des usines, des stades, des Universités… Autrement dit, pas un inconscient de spécialistes de l’inconscient, pas un inconscient cristallisé dans le passé, gélifié dans un discours institutionnalisé, mais au contraire, tourné vers l’avenir, un inconscient dont la trame ne serait autre que le possible lui-même, le possible à fleur de langage, mais aussi le possible à fleur de peau, à fleur de socius, à fleur de cosmos…
Rencontre avec Camille Robcis autour de Désaliénation. Politique de la psychiatrie. Tosquelles, Fanon, Guattari, Foucault paru aux éditions du Seuil.
-- rencontre animée par Blandine Ponet.
Camille Robcis, spécialiste en histoire intellectuelle et politique française, enseigne à l'université de Columbia. Elle a déjà publié La Loi de la parenté. La famille, les experts et la République (Fahrenheit, 2016).
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12/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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