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EAN : 9782384390311
182 pages
Les éditions d'Avallon (27/04/2022)
3.83/5   18 notes
Résumé :
"Je suis la seule femme, c'est une raison suffisante pour commettre un féminicide, car ma présence les dérange." Joséphine est une riche femme d'affaires parisienne. Espérance a fui la pauvreté du Mali pour commencer une nouvelle vie. Espérance est jeune, belle, aimée. Tout cela, Joséphine lui envie. Elle ferait tout pour redevenir celle que les hommes préfèrent. Jusqu'où Joséphine ira-t-elle pour empêcher Espérance de lui faire de l'ombre ? Espérance sera-t-elle as... >Voir plus
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Les tisseuses de Naima Guerziz
Paru chez Lemart éditions

Premières phrases : »J'ai du mal à respirer, je cherche mon souffle. Je me débats pour qu'on cesse de me comprimer. Je suis encore plus compressée et des pensées me viennent. Ils veulent ma mort. »

Pour la deuxième, nous nous retrouvons à l'entrée de Grenoble, il fait un soleil magnifique et le sourire de Naima est radieux… plus que quelques jours et elle sera en vacances en attendant elle court partout mais elle a pris le temps de me déposer son nouveau roman : les tisseuses.
Un bref échange et nous nous séparons….
Je termine ma lecture en cours et je me plonge dans son texte. Je l'ai lu d'une traite, je n'avais aucune envie de le poser de toute façon. Espérance, Joséphine, Krim et Prince m'ont happée et les talents de conteuse de Naima me tenaient en haleine.

Ce texte vous ballotera en pleine Méditerranée, vous déposera à Paris dans les quartiers les plus en vue de la capitale.

Ce texte vous parlera d'amitié, de jalousie, d'amour et de trahison.
Ce texte vous emportera à Bamako auprès des tisseuses, ces femmes courageuses qui préfèrent travailler au péril de leur vie plutôt que de rester cloitrées chez elles.
Alors oui, ce texte vous parlera parfois de douleur et de violence mais il parlera surtout de vie et de combats des femmes. Vous croiserez des lionnes qui refusent de se laisser dompter, et des tisseuses qui tissent quoi qu'il advienne.

Naima, ton magnifique roman m'a captivé, et déjà ton précédent roman : » Les voix » m'avait enchanté, je trouve, si je puis me permettre, que ton écriture est sure et maitrisée.

Et dans cette période compliquée pour moi, cette force des femmes qui renoncent jamais fait grandement échos à mon propre combat.
Emma aime
-cette autrice
-Les femmes fortes
-les femmes tout simplement.


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Dès les premières pages, Josephine nous raconte comment elle en est venue à dénoncer son amie Espérance sans papier pour qu'elle soit expulser au Mali son pays d'origine. Elle revient alors sur leur histoire, une amitié qui, au fil du temps, s'est nourrie de jalousie, de rancoeur pour finir par une haine viscérale. Espérance de son côté retrouve les siens au Mali, confiante quant à l'entreprise de bogolan qu'elle a créé avec Josephine. Elle aura à coeur de changer le destin des femmes maliennes. Mais très vite les conflits s'invitent dans ses nouveaux projets. Alternant tour à tour le points de vue de ces deux meilleures ennemies, nous sommes pris par cette guerre que se livrent ces deux femmes. Les hommes de leur vie seront au centre de leur rivalité et devront accepter de livrer batailles à leurs côtés. Certains passages, très durs, témoignent du long parcours et du courage d'Espérance. J'ai trouvé également le thème du besoin de reconnaissance très bien exploité. Comment peut-on arriver à détester autant une personne et vouloir lui nuire à ce point ? Je crois que c'est cette question qui m'a tenue en haleine tout le long de ce livre. le style fluide et très direct de l'autrice donne beaucoup de dynamisme à ce court roman qui met en lumière ces deux destins de femmes que tout oppose.
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Bonsoir,
Joséphine, Espérance deux femmes qui se confrontent dans le livre « Les tisseuses » de Naïma Guerziz chez Les éditions d'Avallon que je remercie. Joséphine, riche entrepreneuse croise la vie d'Espérance jeune malienne ayant fuit son pays. Elles décident de s'associer dans la création de tenues dans un tissu très particulier le Bogolan, tissé dans le village natal d'Espérance. Une histoire de lutte de pouvoir entre les deux femmes, sur fond de lutte pour le travail des femmes en Afrique, la liberté de celles-ci, les féminicides. Je suis un peu déçue par cette lecture qui j'ai trouvé manque un peu de densité pour moi, j'ai eu l'impression que les thèmes n'ont été qu'effleurés. Alors c'est vrai il s'agit d'un roman et non pas d'un essai. Et puis mon avis n'est que le mien, ce livre va très certainement rencontrer son public. Donnez le moi d'ailleurs quand vous l'aurez lu !
Quatrième de couv. Je suis la seule femme, c'est une raison suffisante pour commettre un féminicide, car ma présence les dérange."
Joséphine est une riche femme d'affaires parisienne. Espérance a fui la pauvreté du Mali pour commencer une nouvelle vie.
Espérance est jeune, belle, aimée. Tout cela, Joséphine lui envie. Elle ferait tout pour redevenir celle que les hommes préfèrent. Jusqu'où Joséphine ira-t-elle pour empêcher Espérance de lui faire de l'ombre ? Espérance sera-t-elle assez forte pour se dresser face à celle qui lui a tout appris ?
Ce récit entre Paris et le Mali nous fait découvrir deux femmes confrontées à la haine, la jalousie, l'amour et la mort.
Naima Guerziz est auteure et biographe. Elle a été chroniqueuse radio et blogueuse. Elle a notamment publié chez Fauves éditions, La baguette de la République (2017) et Les Voix (2019). Elle a également coordonné un ouvrage sur l'entrepreneuriat au féminin.
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Direction Bamako, lecteur, ou bien Paris, je ne sais plus. Rendez-vous là où l'anfractuosité de ton sexe ne sera plus ni un appât ni un handicap, là où la couleur de ta peau tranchera un peu, là où tu feras de ta misère une force créatrice, la couleur de tes tissus faisant prospérer un peu de ceux que tu as laissés là-bas. Volonté, corruption, amour et trahison sont les étapes qui jalonneront ton chemin, mais c'est sans aucun doute l'horreur qui surpassera tous les sentiments.

Ce roman à la sublime couverture a su me séduire et me décontenancer à la fois. de très belles pages au lyrisme émouvant font place à des dialogues insipides, passant à mille à l'heure sur certains événements cruciaux et s'alanguissant sur d'autres plus futiles : je n'ai pas compris certains choix narratifs. Une place démesurée est accordée à certains personnages qui disparaissent longuement pour ne refaire surface que de façon anecdotique, et l'histoire tournoie autour de deux intrigues un peu floues, celle d'une amitié brisée et celle d'un peuple muselé, les deux apparaissant malheureusement sur un pied d'égalité qui me gêne profondément.

Mais la force de ce roman réside certainement dans cette originalité-même, et dans le pan d'Histoire qu'il relate, le Mali et l'obscurantisme religieux n'occupant que peu de place dans les oeuvres que l'on diffuse par ici. A découvrir, donc.
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Et pour d'autres récits, venant d'ici ou d'ailleurs, rendez-vous aussi sur Instagram :
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Un récit entre tradition et modernité

Tradition car il se base sur l'histoire du Bogolan, un tissu malien fabriqué par les femmes, de façon artisanale. Un tissu qui va lier nos deux personnages.
Modernité car l'intrigue se passe de nos jours et nous parle du difficile combat des réfugiés, du déracinement, de la reconstruction...

Naïma Guerziz nous offre un récit profondément humain où nous faisons connaissance avec deux femmes, Espérance et Josephine, deux femmes forts différentes. Leur histoire est dévoilée progressivement, avec chaque point de vue.
Josephine entre en scène la première. Une femme d'affaires, mûre, décidée à se venger. Et oui, le ton est donné: l'entente n'est plus cordiale entre nos héroïnes et l'amitié a fait place à l'animosité: elles sont devenues des « haine mi ». On plonge dans les souvenirs mais aussi dans la trahison.
Espérance nous relate plus son passé: sa fuite du Mali pour éviter un mariage arrangé et son envie de prendre son destin en mains pour aider les femmes de son pays. Une femme forte, déterminée et débrouillarde.

J'ai aimé ses deux personnalités, leur histoire. J'ai aimé la plume de Naïma Guerniz qui donne vie à ses deux personnages et nous retrace, à travers Espérance, le parcours des réfugiés, leur combat pour arriver en terre promise, leur persévérance pour se bâtir un avenir et ce besoin d'aider ceux restés au pays par tous moyens.
J'ai juste une petite frustration: le récit est trop court
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Citations et extraits (104) Voir plus Ajouter une citation
Il y a lui et moi. Nous évoluons dans une bulle opaque, celle de nos étreintes, de nos regards gourmands. Nous sommes deux adolescents, collés l’un à l’autre, dans une attraction qui nous dépasse. Nous nous épluchons dans une ferveur minutieuse. Nous nous découvrons dans une nudité aimantée. Je ne suis plus que lui. Il n’est plus que moi.
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Les lionnes sont encore présentes avec moi. Elles deviennent une force. Je tente de reprendre leurs gestes à mon compte. Il y a de la survivance dans la maternité. Il y a de la transmission inconsciente. Je n’ai jamais souhaité devenir mère. Une décision que j’ai toujours assumée. Lui, le savait. La nature m’a prise au dépourvu. En acceptant cette naissance inopinée, j’ai accepté tout le reste. Si Lila n’avait pas été malade à son arrivée, peut-être que je n’aurais pas eu ce lien qui me lie à elle. Elle ne m’a pas laissé le temps de réfléchir. Elle ne m’a pas laissé le choix.
Cet enfantement impromptu a mis fin au jeu de rôle. Prince appartient à toutes ses admiratrices. J’ai été dupe de ses cheveux blancs, je les ai pris pour un gage de maturité. De sagesse. Je l’ai aimé pour la sincérité de son amour, pour ce qu’il faisait vivre en moi. J’ai finalement repoussé l’idée de le partager parce qu’aimer à tout prix, c’est se détruire.
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Il demeure évasif. Il a troqué une part de ce que nous étions. Il se reprend et contourne sa confession. Il narre nos ébats. Il souhaite encore m’aimer dans les silences de nos corps. Nous ne nous sommes jamais exprimés autrement. Je ne suis plus apte à prendre le temps de déchiffrer ses émois. Cet appel, je l’ai attendu. Cet appel, je m’y étais préparée. Pourtant, cet appel, je l’abrège.

- Je dois y aller. J’ai été contente de te parler. Je te souhaite une bonne continuation.

Je me suis libérée, non pas de lui, mais de moi. Quand on quitte véritablement quelqu’un qu’on aime sans s’être emparé de ce qui est impénétrable en lui, on se réapproprie soi-même.
Il a été plus intelligent que nous deux. Elle et lui ne s’aimaient plus, ils étaient seulement liés par commodité. Jamais ils ne s’embrassaient ou ne se comportaient l’un envers l’autre avec tendresse.
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Nos existences ne nous appartiennent plus. Je vomis mes tripes. Mon cœur résonne dans la profondeur qui serpente. Le spectacle est cruel, les dépouilles éparpillées dans cet inconnu dévastateur sont empoignées par les flots.
Je ressens l’effroi jusque dans ma vessie qui grelotte de peur et se vide. Je ne sais plus si c’est moi ou la mer qui s’évacue. Je n’en peux plus des hurlements, de la désolation. Je suis à la frontière de la mort. La terreur s’empare de moi, je prends part à la tragédie, emportée par une déferlante gigantesque. Je suis comme un linge qu’on trempe et qu’on ressort pour l’égoutter. À plusieurs reprises, je remonte à la surface avant de m’enfoncer très bas, là où la lumière ne passe presque plus, là où il fait tout noir, là où l’obscurité devient solide. Je me bats.
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Mes journées sont longues. Je me vautre dans le voyeurisme virtuel, je traque Espérance et Prince sur les réseaux sociaux. Elle ne poste rien. Daddy Cool est plus ostensible. Je le vois déjeuner près de chez moi, en tournée dans le Sud, sur un plateau de télévision... Il l’ignore, mais je n’ai pas complètement tourné cette page.
Je rumine. Les absences de Krim me tourmentent davantage depuis qu’il est le meilleur de sa promotion. Je suis sûre qu’on va essayer de lui mettre le grappin dessus. Je suis une femme qui attend dans la préoccupation permanente. Je suis une femme qui l’espère dans la frayeur et l’anxiété. Je l’exaspère.
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