L'auteur, qui définit la traductologie comme " une discipline autonome d'essence interdisciplinaire" propose ici un cours introductif très dense en une dizaine de chapitres suivis d'une longue bibliographie sélective et d'un double index: des auteurs et des notions. En fin de chaque chapitre un cadre spécifique intitulé "Pour aller plus loin" propose une bibliographie complémentaire, tandis qu'un autre intitulé "Testez vos connaissances" propose une liste de quelques questions utiles pour les révisions. L'esprit de synthèse y est salutaire car, après la délimitation du champ d'application et de l'aperçu historique de la traduction, sont abordés, le tout en moins de 200 pages, aussi bien les approches et les modèles de la traduction, ses différentes théories et problématiques mais aussi des confrontations entre traduction et interprétation, traduction et pédagogie, différents champs d'intervention du traducteur ou bien la traduction automatique. de quoi garder la foi en la Traduction, ... la vraie !
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C’est que le monde a profondément changé, mais les interprètes et les traducteurs ont encore du mal à suivre la marche forcée de la technologisation. La spécialisation est devenue reine (90 % des traductions) et la technologie a, en effet, tout chamboulé. Il n'y a plus que les passionnés du verbe pour traduire de la littérature à longueur de journée. Les champs d’intervention du traducteur ont considérablement évolué depuis les années 1990. Tout d’abord, les médias ont envahi l’espace culturel, à l’échelle nationale et internationale, transformant le traducteur en « médiateur » au sens propre. Ensuite, l’Internet a créé une révolution des mœurs et des usages langagiers qui a poussé le traducteur à chasser sur les terres des communicateurs, avant de se spécialiser dans la localisation et l’adaptation des sites web. Enfin, le flux permanent et incommensurable d’informations dans toutes les langues du monde a rendu indispensable la tâche de veille multilingue : le traducteur devient peu à peu l’œil et la main invisible de Big Brother. Plus que jamais, il doit contrôler sa « pulsion traductrice » et s’en tenir à une éthique positive (Berman).