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EAN : 9782903705619
92 pages
Cheyne (01/01/1992)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Il lui faudrait longtemps – et même il comprenait qu’il n’en guérirait pas – pour éviter de dire : « voici le mot arbre. » Pour dire, non pas même : « c’est un marronnier brun », mais seulement : « ça, c’est un arbre ! » Combien de fois se pencha-t-il à la fenêtre, voyant le mot prairie ou le mot vert à l’infini, ignorant si cela était raisonnable…
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III. PREMIER TISSAGE
Ici le mât



Extrait 4

 Car si l’un se penchait et eût assez d’amour pour lire,
derrière son front, les mots avant qu’ils naissent, avant le
seuil, oui, où s’affale ce qu’ils disent, il verrait bien sur cette
page apparaître (comme l’eau du soir, parfois, s’arrête pour
figurer la paix) : « Tout est là, que cherchons-nous ? C’est
là depuis toujours. » Mais n’est-ce pas trop dire, et trop
vite ridicule ? — Il conviendrait déjà de tout reprendre à
ce point-ci (et ce serait non la fin d’un récit mais toujours
son début), ou en tout cas d’écrire, au lieu de " paix " :
« Ce qui existe à cet instant ne connaît pas la peur. »

p.56
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III. PREMIER TISSAGE
Ici le mât



Extrait 2

 Parfois, il s’arrêtait comme si le sang butait sur un
caillot, puis la voix reprenait avec des hans d’épaule, un ton
au-dessus, un peu plus aiguë, peut-être, comme faisant à
rebours le chemin de la mue (quand le cœur se défait de
ces lambeaux d’hymen où deux semblent se battre) : comme
si ici, en somme, il revêtait le corps d’un autre auquel il ne
pensait qu’en sanglotant, emmuré sous les choses, qu’il eût
été, ce visage perdu, le prix, il ne savait pourquoi si violent,
de cet apaisement, et que dit, sa juste voix revenue, bien
mieux qu’un feu sa cendre sacrifiée : « Au nom de moi, au
nom de moi toujours », — si bien que la douceur touchant
la barque, ne tombant d’aucun ciel, n’était que son saint nom
prononcé par les choses et répandu sur tout comme un
amen sans fin…

p.55
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III. PREMIER TISSAGE
Ici le mât



Extrait 1

 Voix douce mais voix d’homme, de rude pêcheur serrant
ses rames entre ses doigts. Et qui pouvait chanter SOGNO
(MA PER SE NO), le soir, près de sa barque bougeant à
peine, ou adossé au mât, quand il voyait, comme s’il était
ailleurs (ou comme Ulysse rêvant aux dieux faisant la paix),
que quelque chose qui n’avait aucun nom — malaisément
nommé silence — couvrait toute la terre. Ainsi quand des
épaules se mettent sur une corbeille d’enfant, alors précisé-
ment, ne voyant rien de ce qu’elles couvrent, on doit imaginer
que dort un petit front sans pli dans la plus grande paix,
à moins que la confiance munie de deux prunelles regarde,
comme la Durée offerte, rien d’étranger, on le croit.


p.55
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III. PREMIER TISSAGE
Ici le mât



Extrait 3

 Et ceux qui reconnaissent qu’avec prudence ce théâtre est
plus vrai qu’aucun autre sentent sa voix s’étendre au loin,
de continent en continent —nuit ou soleil, qu’importe ! —
avec force et douceur : comme s’il n’était pas lui ce pêcheur,
mais nous depuis toujours.


p.55-56
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