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Borderline (Zoë Hababou) tome 5 sur 5
EAN : 9798713729424
331 pages
Independendly Published (06/03/2021)
4.83/5   6 notes
Résumé :
Uppercut


“J'avais l'impression qu'il y avait un compte à rebours dans le livre et qu'arrivé à la dernière page, ça allait faire très très mal... Ben j'ai pas été déçu ! C'est un coup de maître, y a pas d'autre mot” — Maxime Spinard

“Préparez-vous à douiller” — Philippe Istria

"Considérer ce livre comme un roman reviendrait à dégoupiller toute l'énergie, la force et la portée de cette bombe. Borderline est un appel... >Voir plus
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Que lire après Borderline, tome 5 - Niveau 1 : La surface (2/2)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il m'est très difficile, là tout de suite, de vous parler de lui clairement.
Parce que j'crois que c'est celui d'entre tous les tomes de la saga à m'avoir retourné la tête comme il l'a fait. A m'avoir autant fait pleurer, autant déchirée, autant mise en colère.
Parce que, j'ai beau avoir eu des émotions avec les autres, on a passé un cran, une étape, un palier... Les digues sont brisées.

Comme si le but de ce livre avait été de prendre tout ce qu'on avait ressenti jusqu'à lui, de le malaxer et de nous le cracher à la gueule.

Comme si, tout ce qu'on savait, pensait savoir, ou attendait de savoir, n'étaient finalement plus d'une chose. Un seul univers. Une souffrance. Une chose à avaler amèrement, et à vomir. J'sais même pas si j'suis contente pour Travis ou en colère. J'sais même pas comment gérer la fin du livre,... J'sais même plus ce que je ressens pour Tyler... Colère et peine immense, compréhension et envie de baffer.
J'sais plus...

On finit borderline aussi en vrai.

Il m'est très dur d'en parler sans révéler les choses. Vraiment.

C'est parti, on accélère et on lâche le frein !

On apprend beaucoup plus de choses sur leur passé, un concentré de trip et de travail de la conscience. On en apprend plus sur Spade et Fletcher, et ça m'a choquée. Même Spade, j'sais pas quoi en penser. On ressent du dégoût, de la haine, puis de l'incompréhension. J'vous jure, c'est ficelé de façon à vous mettre des beignes.

La diète de Travis prend des nouvelles dimensions. On voit des vérités, de cruelles et des moins cruelles. Puis le reste... Des nouvelles plantes, des cérémonies à couper l'souffle, des entités, esprits, des révélations positives, d'autres plus sombres... D'autres même plus sensuelles, belles ou carrément cheloues.

Un miroir ?

En fait, j'me rends compte que c'était une très bonne chose de séparer le livre en deux volumes. J'ai l'impression qu'on lit une chose, et dans l'autre, son "reflet infernal". Dans le livre I, j'ai été reposée, un peu chamboulée, mais clairement tranquille, j'm'attendais vraiment pas à voir tout s'effondrer dans le II... de cette façon.

La surface est atteinte, on le voit. Mais... Nan mais j'suis trop frustrée et chagrinée pour prolonger là-dessus sans spoiler. (mes lunettes étaient pleines de buées à la fin... sans char...)

J'ai l'impression que Travis, Tyler et tout leur petit monde, ce sont des fantômes qui dansent devant nous, qui nous racontent, avec la souffrance et la vie qui sortent d'eux au gré de leur pas, avec l'amour et la haine qui sortent de leur bouche, de leurs yeux. Des fantômes en vie, ou des vivants mourrant... Une danse endiablée contre l'univers, contre la mort, contre la vérité, contre la vie.

Le noir, l'espoir et le cosmos

Travis, il est là, dans sa jungle, dans son présent avec son jaguar, dans son passé avec Tyler... Et chaque fois, j'ai l'impression qu'il se retrouve abandonné. Toujours. de façon cruelle. Même quand ça peut être de son fait, ce qui reste compréhensible (quoique... j'voudrais bien aller l'chopper par la peau du cul et lui secouer la tronche), ya ce sentiment qui plane, qui rôde, qui l'enlace.

La vie elle-même, son ennemie, son amour, sa raison et sa folie... ce sont tellement de sentiments contradictoires qu'on est impatients de voir rangés chez Travis. Tout est ordonné dans le désordre, tout s'assemble, se défait pour se recoller. C'est intense, c'est douloureux, c'est réjouissant... C'est borderline !

On part dans l'exploration toujours, les drogues, les conversations, les questions, que ça soit avec Spade, Wish, un barman, Nick... On comprend aussi que quelque part, le passé n'est pas innocent dans le présent, qu'il était pas forcément induit par le destin. Que tout ce qui est, est, a été, et ce qui sera, sera. Comme un évidence.

Travis, j'comprends et j'comprends pas ce qu'il a décidé. J'veux pas, et j'veux savoir maintenant ce qu'il adviendra de lui.
On a des réponses, on rejoint le tome 1 de façon brillante, et maintenant, je n'ai qu'une hâte : lire le tome 5 pour voir.
J'ai l'impression d'être sadique, de vouloir m'immiscer dans son cerveau, de le décortiquer pour qu'il me dévoile son présent.

Et voilà... c'est fini.

Il reste des questions en suspens, des réponses à avoir.
C'est pas fini. Pas du tout. Mais Zoë a fait un truc de malade avec ce livre. On a passé un gros cap, et j'pense qu'on est bien préparé pour le prochain là, j'espère. Toutes les cartes sont là, il reste quelques trucs à régler, à savoir, mais on peut aisément se préparer à recevoir les choses.

Au final : c'est puissant, vraiment puissant. Une tempête, un typhon, un ouragan de sentiments et de pensées.

Les couvertures prennent tout leur sens... J'sais plus les regarder sans penser à eux... c'est émouvant, vraiment.
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J'opte pour un mode de rédaction de commentaire un peu différent pour éviter de faire un roman-fleuve.

J'ai aimé :
- le petit jeu pervers de nos savants fous Spade et Fletcher qui restent bien allumés !
- La façon dont Travis se projette dans une conscience qui n'est pas la sienne pour mieux comprendre l'ennemi, et qui m'a rappelé, à tort ou à raison, la biographie du Révérend Manson qui dit, en substance, qu'il est devenu ce qui lui faisait peur pour advenir.
- La lutte contre soi-même.
- L'escalade dans la diète des différentes plantes avec chacune leur domaine d'application et la façon dont après ingestion elles semblent faire partie intégrante de Travis.
- le trip in utero : ces souvenirs non accessibles à la conscience que j'ai lu avec une certaine émotion. J'aime l'idée qu'on garde tout de même une trace de cette vie primitive. Avec tout ce que ça amène comme éclaircissement sur la relation dyadique avec Tyler.
- Un questionnement : les vivants absorbent-ils les morts ? de la même manière que la mort nourrit la vie, dans un éternel retour, comme ce que Travis expérimente lors de ses visions, la plante lui révèle ce qu'il sait déjà en conscience mais qu'il ressent à présent dans son coeur (qui bien sûr n'est pas physique mais plus un lieu de l'âme) : une phrase "niaise" (ce sont les mots de Travis) mais qui n'en reste pas moins une vérité...
- le pouvoir du présent qui, de mémoire, possède "tout le poids du passé" et "recèle toute la magie du futur" et nous fait nous rappeler qu'il est notre unique lieu d'expérience, le reste n'étant que souvenirs et inférences, projections (donc, pollution)
- Une phrase qui m'a filée une claque et que je compte garder tout près de moi : "Celui qui se définit par ce qui l'accable plutôt que par ce qui l'anime ignore tout de la liberté, et ne mérite pas le nom d'Homme."
- La vision "renaissance" de Travis m'a fait inévitablement penser au temple de Dieu décrit dans le livre de l'Apocalypse, tout de cristal et de pierres précieuses, un passage de toute beauté qui m'en a mis plein les mirettes.
- J'ai enfin pénétré le symbolisme du jaguar mais je ne dis rien ici pour ne pas gâcher votre lecture.
- On gagne de plus en plus en intensité !

J'ai moins aimé :
- La transformation de Tyler. Ce qui prouve que c'est bien écrit !
- Ce certain goût pour l'anarchie ? Je ne crois pas au modèle après lequel Tyler et Travis courraient, car leur vision de l'Homme est débarrassée de toutes normes sociales, et je ne conçois pas l'Homme sans ce carcan terrible mais nécessaire, qui peut-être par certains aspects peu enviable mais qui a le mérite de ne pas le livrer à la sauvagerie pure. La vie en société est-elle nécessairement une entrave profonde à notre liberté en tant qu'Homme ? Il semblerait. Mais tant que cette servitude reste un choix, peut-être peut-on encore parler de liberté ? À moins d'établir que la liberté des individus fondent un nouvel ordre social ? Je m'égare, mais Borderline est typiquement le genre de livre qui remue les méninges et fait se soulever tout un tas de questionnements. Si ce n'est pas le cas, vous n'avez pas su le lire !

Un dernier point :
- Considérer ce livre comme un roman reviendrait à dégoupiller toute l'énergie, la force et la portée de cette bombe. Borderline est un appel à l'éveil. Même si Tyler et Travis sont loin de vous sur plusieurs plans, demandez vous comment vous pouvez appliquer cette liberté à votre propre vie... ou restez à croupir dans vos existences mornes et tristes ! Encore une fois, vous avez le choix.

J'attends le dernier volet avec quelques frémissements.

Vite, Zoë !
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Ce qui différencie une vraie bonne saga d'une saga qui tire en longueur pour de mauvaises raisons (sans parler de celles pensées n'importe comment), c'est que la première n'est pas un terrain de jeu pour l'auteur, mais qu'elle crée une sorte de micro-univers qui reflète le monde où elle est née : il faut le rendre prégnant, tangible, et surtout il faut que rien ne soit jamais acquis afin que les persos puissent toujours être remis en question, et surtout se remettent en question au gré de quêtes qui se renouvellent avec crédibilité.
C'est d'autant plus vrai dans Borderline, étant donné le parcours de Travis. Et après trois tomes qui secouent déjà fortement, la remise en question fait d'autant plus mal que ce livre II est un miroir du livre I. Il devient alors difficile d'en parler, tant les acquis volent en éclat... Et c'est aussi tout l'intérêt de la chose : vous pensiez être à l'abri, que le pire était derrière Travis, que tous les personnages étaient immuables ? Grave erreur. Comme la vie, la vraie, et parce que Borderline est au-delà du simple terrain de jeu qui est l'apanage de trop de sagas, rien n'est certain et la remise en question devient un besoin vital pour continuer d'avancer.

Encore une fois, Zoë Hababou manipule avec brio la structure de sa saga afin de nous coller de force dans le siège de Travis, et peu importe que cela ne soit inconfortable et que le lecteur se retrouve aussi paumé que lui : en le forçant à réévaluer ce qu'il croyait savoir, ou ce qu'il pensait avoir compris, le livre lui impose de faire le point sur sa perception du monde et ses attentes. En cela, la forme est parfaitement en accord avec le fond, avec ce qui est le carburant de la saga depuis toujours : bousculer son public pour lui ouvrir grand les yeux, et le forcer à voir au-delà des schémas-types.
Voilà qui est vertigineux, et qui plonge la saga dans le métatextuel de haut niveau tant la fiction, la réalité, Travis et le lecteur se confondent. Peu de sagas arrivent à faire ça, la plupart suivent des parcours balisés... Mais Borderline ne se contente pas de les contourner, il les explose. Mais attention : rien n'est jamais gratuit pour autant, rien ne tombe du ciel pour le simple plaisir de bousculer, tout est cohérent et fait écho à un passé vers lequel le lecteur ne pourra que jeter un oeil neuf, éclairé, et même nécessaire afin de réellement avancer. Suivre le fameux voyage du héros ? C'est bien. L'accompagner au-delà, toujours plus loin, pour que ses épreuves deviennent les vôtres ? C'est mieux. Et surtout ça laisse des marques, des vraies.
Rarement une oeuvre aura été aussi cathartique que cette saga.
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Dans cette suite du livre précédent, Travis continue - avec l'aide indispensable de Wish - son travail avec les plantes, ce qui est loin d'être de tout repos. Mais cela lui permet d'avancer, avec beaucoup d'efforts, petit à petit.

« Si ça avait tenu qu'à moi, j'aurais quitté la cérémonie pour aller me pendre immédiatement à l'arbre le plus proche, mais j'étais embarqué dans une transe d'une profondeur insondable, et je pouvais tout simplement pas descendre du vaisseau en route. »

« Elle exhumait littéralement tous les cadavres de mon placard, leur rendait la vie, les faisait danser devant moi, et me demandait de danser avec eux. Elle me contraignait à me réapproprier mon histoire. En éventrant mon inconscient, et en me forçant à avaler ses organes putréfiés, elle m'obligeait à réincorporer consciemment les forces obscures qui tiraient les ficelles dans les coulisses. C'était sa manière à elle de me ramener vers la vie. »

Pas facile facile n'est-ce pas ? Libérer sa conscience de sa culpabilité, pour enfin réussir à faire ce qu'on appelle superficiellement « faire son deuil », est-ce seulement possible lorsque l'être aimé était tellement imbriqué en nous qu'on ne puisse pas imaginer lui survivre, qu'on ne souhaite pas, lui survivre ?

« Je veux pas être quelqu'un qui arrive à accepter sa mort.
Je refuse d'être quelqu'un qui conçoit de s'en sortir.
Il est hors de question que je devienne un être qui arrive à se remettre de la perte de son unique amour. »

Ce livre deux du tome 4 est bien dans la continuité du précédent, toujours aussi fort, avec cette progression chaotique de Travis dans son inconscient, entrecoupé de ses souvenirs de plus en plus révélateurs.
(non, je ne dirais pas quelles révélations, je ne spoile pas vous n'avez qu'à acheter et lire !).

Bref, vivement le dernier tome !
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Je suis pas sure, parce que le choc est encore là, mais il me semble bien qu'on tient le bouquin le + puissant de la saga.

L'histoire de Travis m'a toujours touchée (pour Tyler, je vis une vraie relation amour/haine, mais depuis le début c'est clair qu'elle ne m'a jamais laissée indifférente !). Mais dans ce dernier opus, bordel... ça m'a pas touchée, non, ça m'a littéralement fait crever de tristesse. J'ai toujours ressenti une certaine connexion avec Travis, mais là, j'ai vraiment eu le coeur piétiné.

Le bouquin, j'ai passé mon temps à le lire la main devant les yeux, à tricher en écartant légèrement les doigts pour glisser un coup d'oeil, comme on le ferait avec un film d'horreur. Je voulais le dévorer et en même temps je redoutais la prochaine scène qui allait me faire pleurer comme une madeleine. Spoiler : j'ai réussi à ne pas pleurer du tout. Mais ça m'a demandé un self contrôl de dingue.

Étrangement, parce que je ne pensais pas cela possible, je crois que ce tome est le + humain de tous.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Souvent des scènes de cette période flashent encore mon
esprit. Avoir 20 ans et être libre, on dira ce qu’on voudra,
mais ça possède un goût unique dans une vie. Tandis que
la majorité des couillons de ce monde se faisaient chier sur
les bancs d’une quelconque université pour faire plaisir à
papa-maman, nous on vivait avec l’audace que seule la
jeunesse véritable, la jeunesse la plus pure et la plus
égoïste autorise. Cette jeunesse dans le corps et dans le
cœur qui ne connaît aucune loi, celle qu’on devrait jamais
perdre, qu’on devrait jamais briser sous prétexte de raison
ou de sagesse. À l’aune du jour où je vous parle, je peux
vous jurer que la vraie sagesse est celle qui ne s’encombre
d’aucun précepte.
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Vivre selon ses propres lois, comme des desperados,
comme la philosophie définit l’être libre, celui qui se
donne à lui-même les règles auxquelles il choisit
volontairement d’obéir, et qui en assume la responsabilité.
Marier ces deux concepts, celui de l’Homme qui n’a plus
rien à perdre et celui de l’être qui n’a plus rien à justifier
devant la société et la culture qui l’ont vu naître, c’était ça,
le cocktail explosif dont Tyler et moi on avait finalement
trouvé la recette.
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Tyler était affalée sur le canapé du studio, en petite
culotte. C’était tout ce qu’elle portait. Une petite culotte
noire. Elle était plongée dans un livre de Nietzsche, un
spliff de weed à la main, embaumant toute la baraque
tandis qu’elle pompait dessus, les sourcils froncés face aux
pages, l’air pénétré par ce qu’elle y déchiffrait. Pas sûr que
l’herbe l’aidait vraiment à décrypter la philosophie
hargneuse de ce malade. Quoi que.
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C’est fou, comment les plus beaux moments d’une vie
peuvent se transformer en vampires. Comment la plus
belle chose que ton âme ait jamais contemplée deviendra
ce qui la hantera pour toujours.
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Celui qui se définit par ce qui l’accable plutôt que par ce
qui l’anime ignore tout de la liberté, et ne mérite pas le
nom d’Homme.
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Videos de Zoë Hababou (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zoë Hababou
Une petite discussion autour de la saga chamanique Borderline, qui analyse le rôle de l’écrivain dans le monde, et en particulier celui de l’écrivain confronté à l’Ayahuasca… Et si les histoires étaient finalement la façon la plus juste de parler de l’ineffable rencontre avec l’esprit d’une plante ?
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