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3,22

sur 233 notes
Je ne peux jamais résister à un nouveau Jim Harrison même si comme d'autres de ses lecteurs, j'ai été très déçue par sa production plus récente (notamment Les jeux de la nuit et Nageur de rivière).
Mais Dalva et La route du retour m'ont laissé un tel souvenir que je ne peux m'empêcher de le lire encore même si je suis à peu près sûre de ne pas retrouver la même inspiration.
Et cette fois, comme d'autres lecteurs du grand Jim, c'est une bonne surprise.
Pêchés capitaux n'a certes pas le même souffle que ses romans de l'époque DALVA mais c'est un bon cru !
Sous prétexte d'une enquête policière sans grand intérêt, Jim Harrison reprend ses thèmes de prédilection : la nature, le sexe, la bonne bouffe etc et en développe un autre, la violence, fondation de l'Amérique.
Certains vont lui reprocher son style décousu mais personnellement, j'adore suivre le cheminement des pensées de son narrateur au travers des époques, des souvenirs et du présent. C'est fluide et très agréable à lire et le regard porté sur son pays par Sunderson /Jim est toujours intéressant et sans illusion.
Bref, un vrai bon cru
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Jim Harrison n'est pas un perdreau de l'année. Ecrire, ça, il sait faire...

alors pourquoi ai-je eu l'impression qu'il avait loupé son livre. Est-il possible qu'un écrivain passe à côté de son ouvrage... Est-ce plus probable que je sois passé à côté? Je m'interroge encore. C'est pourquoi j'ai mis plusieurs longues journées à ressasser avant d'écrire ma critique.

Le pitch... un sexagénaire, ex-flic à la retraite et toujours amoureux de son ex-femme, va se taper des bourbons et du vin français en même temps que des truites pêchées par lui-même et de girondes jeunes filles... afin de tenter de récupérer son ex. En même temps, il commence une vendetta contre la famille de bouseux dégénérés qui vivent pas loin du chalet qu'il a acheté avec de l'argent extorqué à la mère d'un rockeur qui aime un peu trop les jeunes filles non majeures.

Ecrit comme cela, on se croirait dans du Tom Sharpe... Wilt n'est pas loin.

Eh bien, pas du tout. Bien sûr, il y a un peu d'humour, et de la dérision. Voire de l'autodérision, vu que le personnage principal envisage d'écrire un livre sur le 8è péché capital, la violence, mais n'arrive pas à grand chose. Quand la panne d'écriture est compensée par l'absence de panne sexuelle... tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Pour résumer, un démarre avec un chantage et de l'extorsion de fonds. Cet argent sert à acheter un chalet et plonge le personnage principal au contact avec une famille de hors-la-loi, vivant de rapines, de violence et d'incestes (le plus souvent prétique par le viol). le tout se terminant quand l'ex-épouse finit par céder.

Décousu, manquant d'homogénéité, sont les mots qui me viennent assez vite à l'esprit. de nombreux flashbacks noient un peu l'action. D'ailleurs, il y en a assez peu. Ce n'est clairement pas le sujet.

Harrison critique les USA et ce qu'ils sont devenus, une sorte de Sodome où le sexe est omniprésent, et s'entend bien avec la violence. Les 7 péchés capitaux servant de prétexte sont assez bien développés. Surtout l'orgueil.

Mention pour Harrison qui pratique l'autodérision. J'en étais arrivé, lors de ma lecture, à faire un parallèle entre ce livre et Elmore Leonard. L'univers décrit par Jim Harrison est très proche de Raylan et des romans de Leonard. Et paf! voilà que Jime Harrison lui-même place Elmore Leonard, et plusieurs fois, quand Sundstone (le personnage principal) conseille Elmore Leonard comme lexcture à un voisin qui envisage de se mettre à écrire. La boucle est bouclée. Livre-hommage, mais en demi-teinte, en ce qui me concerne.
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Violence, sex, alcoolisme, malgré cela, grâce aux parties de pêche à la truite et les oiseaux, on finit par avoir de la sympathie pour cet ex-inspecteur et son indéfectible amour pour son ex-épouse !
C'est néanmoins un très beau livre.
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Un inspecteur de police à la retraite, mélancolique, divorcé-toujours-amoureux-de-son-ex, alcoolique, intellectuel. Amour, vieux monde / nouveau monde, génocide indien, violence, difficulté d'écrire, luxure, beauté de la nature, pêche à la truite et bonne bouffe... plein de choses magnifiquement écrites dans ce livre génial.
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J'ai un peu de mal à faire une chronique critique de ce roman tant il remue divers sentiments. Je m'attendais sans doute à quelque chose de plus grandiose et de ce fait, le style m'a un peu déçue.
Pourtant j'ai aimé cette histoire de famille dégénérée du Michigan dont les membres, alcooliques, incestueux, meurent les uns après les autres et qui donne l'aspect "polar" à ce livre. C'est d'ailleurs ce qui m'a poussée à continuer la lecture.
J'ai aimé aussi le personnage de Sanderson, vieil ours bourru, franchement alcoolique, traumatisé par un prêche sur les 7 péchés capitaux et qui estime, à juste titre, qu'un 8ème, la violence, aurait sa place dans la liste. J'ai aimé ses tentatives désespérées et maladroites pour écrire, ses éternels regrets sur son divorce.
J'ai aimé les parties de pêche dans la rivière, l'évocation de la nature. J'ai aimé aussi que l'histoire évoque cette Amérique peu reluisante bien loin de l'image lisse qu'elle veut parfois donner.
Mais il m'a manqué quelque chose pour être complétement séduite. J'aurais souhaité plus de nature sauvage et j'ai été lassée par quelques longueurs et répétitions, par cette "bite molle" qui obsède le narrateur autant que les "jolis culs" de jeunes filles, et je n'ai pu m'empêcher d'établir la comparaison entre le narrateur et l'auteur tant la ressemblance parait parfois frappante (on retrouve certaines phrases du livre dans l'interview accordée à François Busnel dans L Express, ce qui ajoute à la confusion).
Ça n'était peut-être pas le meilleur roman pour découvrir cet auteur.
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Ce livre n'est pas tout à fait un polar mais il y a de ça...
Sunderson, retraité de 66 ans, installé dans un cabanon du Michigan, se consacre paisiblement à son sport favori : la pêche à la truite.
Mais, comme tout ancien flic, il est curieux et il va se trouver mêlé à une série de meurtres plus ou moins glauques, fomentés par une sordide famille.
Sunderson mène l'enquête, mais fait également le bilan de sa vie. L'échec de son mariage avec Diane, l'amour de sa vie, ses conquêtes féminines, son métier...
On baigne dans l'alcool (beaucoup) et le sexe (un peu).
Sunderson, vieux ronchon, lubrique, alcoolo, toujours à l'affut d'une belle paire de fesses, jeunes et fermes de préférence, est malgré tout un héros (ou anti héros), attachant..
L'auteur dresse un portrait caustique mais intéressant de l'Amérique profonde.
Ce n'est sans doute pas le meilleur Harrison, il y a quelques longueurs, le titre est un peu trop accrocheur par rapport au contenu. Mais l'écriture est vive et truculente.
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Voilà un livre que Flammarion devrait affubler du bandeau suivant : "Attention, l'intrigue principale est un leurre absolument artificiel. ! " Et si la santé de leur lecteur lui tenait réellement à coeur, l'éditeur poursuivrait par cette injonction "sautez directement à la page 80, ce qui se passe avant fait partie d'un autre projet de bouquin de Jim Harrison."

Nous voilà désormais prévenus, ce roman est une escroquerie de son auteur. Mais le talent, que voulez-vous, le talent fait tout et oblige à bien des pardons.

Sunderson, que l'on connait déjà pour l'avoir accompagné lors d'un récent précédent roman d'Harrison, Grand Maître, se remet difficilement de cette sordide histoire. Il combat son blues en picolant plus que de raison et offre à sa libido les joies les plus saugrenues (voire carrément malsaines). Quelque chose doit changer dans sa vie ! Par le concours de circonstances plus que favorables (c'est ici qu'on rappelle au lecteur l'artificialité de l'intrigue), l'auteur va offrir à son personnages principal les moyens d'acquérir aux environs d'Escanaba le chalet dont il a toujours rêvé. Un pied-à-terre idéal, en pleine zone de pêche, reculé et propice à l'exploration intime.
C'est là que se déclenche une intrigue décousue, tirée par les cheveux, risible par biens des côtés tant elle apparaît surfaite et, comme annoncée, complètement factice et vaine.
C'est ici que la mise en garde de l'éditeur devrait empêcher le nouveau lecteur d'Harrison de s'enfuir en courant, parce qu'il le ferait sans aucun doute et sans aucun remords.
Mais il raterait le coeur du roman, le délice exquis qui fait courir la plume d'Harrison et rend la lecture de Péchés Capitaux absolument réjouissante. Jim Harrison écrit dorénavant comme il respire. Son style est fluide, passionnant, éblouissant. Certes, il est très porté sur la sexualité, sur la bouffe et la picole mais ces accessoires assoient une écriture dense et rigolarde, moqueuse, impertinente et juste.
Au final, on dévore ce bouquin alors que son intrigue est inintéressante.
Il y a des chapitres à la beauté étrange, comme lorsque Sunderson se souvient de ses années à la fac. D'autres, plus convenus, qui attirent le vieil auteur vers nos rivages européens et tout aussi logiquement vers le proche Mexique.
On sent un Harrison enclin à évoquer les choses qu'il retient de la vie : ses plaisirs et ses douleurs, ses rires et douceurs, ses envies et ses peurs.
Ça ne fait pas un grand roman, mais le choc de lire avec passion une intrigue qu'on jugeait artificielle et vaine renforce l'idée assurée qu'il est un grand écrivain, capable de magie à partir de rien, mais coupable aussi de remettre inlassablement le même plat à sa carte. Péchés Capitaux ne renouvelle pas la cuisine d'Harrison, mais c'est toujours avec plaisir qu'on s'assoit dans son restaurant.
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Il y a quelque jours,je me précipite en librairie afin de me plonger à nouveau dans l'univers de Jim Harrison, heureuse de commencer un nouveau roman, retrouver Sunderson... Aujourd'hui, je suis un peu déçue de ce roman.

Pêchés capitaux est la suite de Grand Maître publié il y a quelques années, on y retrouve le personnage Sunderson, policier en retraite, amateur de jolies jeunes femmes, de bons plats, de whisky et d'affaires criminelles insolubles.
Sunderson s'achète un petit chalet perdu dans la péninsule nord afin de pouvoir pêcher à loisir mais c'est sans compter sur ses voisins violents, inadaptés et intrusifs.

J'ai trouvé que ce roman, sous forme de fausse enquête, passait à côté des plaisirs que je trouvais habituellement dans les romans de Harrison, les descriptions de la nature, la profondeur des personnages. Ici, seuls les côtés un peu humoristiques, sociaux et presque provocants sont là.

Après... il faut relativiser, un roman "moins bon" de Harrison reste quand même un plaisir.
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Pêcher est une des passions de Sunderson, flic à la retraite âgé d'une soixante d'années dans le Michigan… inspecteur bourru alcoolique. du sexe et de la violence, des péchés oui l'homme est faible on semble se trouver plongé dans l'Amérique profonde, entouré d'une bande de dégénérés avec un grand D, toujours prêts à dégainer, bestial. Et cela en opposition de l'image que l'on se fait des grandes villes américaines, des métropoles à la pointe de la culture, du modernisme et de la technologie.

Sunderson a des états d'âme lors de ses sessions de pêche à la truite, il rêve de religion et de théologie, mais il ne refuse ni un verre d'alcool, ni un bon plat, ou une séance de baise. Un bon vivant donc qui a ses péchés et qui abhorre un huitième péché qui serait selon lui “la violence”, témoin de la violence qui est faite aux enfants et aux femmes par des proches alcoolisés. Les tentations et le péché de luxure présent à chaque endroit. de nombreuses réflexions sur la violence “« La violence est une tradition ancestrale en Amérique, dit Lemuel. À l'école, les livres d'histoire ne parlent pas des milliers de lynchages ni de cette habitude de tirer vers le sol dans les tipis pour tuer les femmes et les enfants indiens pendant leur sommeil. Beaucoup de journaux ont proclamé qu'il fallait exterminer tous les Indiens, comme la presse nazie dans les années trente avec les Juifs. », dénonciation de cette violence, mal vivre et haine ambiante mais également une obligation de violence pour maintenir liberté et justice.

Et notre flic, Sunderson va se trouver au milieu de voisins qui incarnent tout le mal qu'il abhorre, violence, alcool, crimes, il va être témoin et mettre son grain de sel. Mais juste ce qu'il faut pour rétablir un peu de calme dans son oasis de pêche.

J'ai aimé, mais en dents de scie, car un mélange de genre est effectué polar, amour, réflexion sociétale. On mélange les passages sur la famille de psychopathe, les baises, les envolées théologiques et la passion de la pêche qui s'estompent progressivement pour retrouver son ex-femme, et écrire son essai sur la violence fait rebondir l'histoire qui je trouve s'essouffle parfois. Mais tout cela avec beaucoup d'humour.
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Ouvrir « péchés capitaux » de Jim Harrison et c’est l’Amérique avec ses grands espaces qui s’engouffre dans votre imaginaire avec son héros, l’inspecteur Sunderson, 66 ans, flic à la retraite dans le Michigan...pas une Amérique idéale, conquérante, sûre de ses valeurs, mais une Amérique paradoxale, souffrante, violente....un monde loin des grandes villes, le fin fond de la campagne, des paysages sublimes, un paradis perdu proche de l’enfer sur terre .

Notre héros fait l’acquisition d’une cabane pour profiter de sa passion, la pêche à la truite, mais ne tarde pas à découvrir ses problématiques voisins, une famille tentaculaire qui sème partout le chaos. Ils commettent toute sortes de délits et de crimes, escroquent , volent et tuent. Les hommes boivent sec, battent les femmes et les enfants, violent les gamines, au moindre problème sortent les calibres et règlent tout par le vide. Ainsi, le clan voit ses effectifs diminuer de façon drastique au fil de règlements de compte internes qui en laissent pas mal sur le carreau.

Et Sunderson dans tout ça ? Il couche avec tout ce qui a un joli derrière dans son environnement, taquine la truite avec amour, échange avec son ami indien Marion, file au bout du monde dès que son ex-femme, qu'il aime toujours, l’appelle pour sauver Mona, sa fille adoptive, culpabilise à chaque gueule de bois, ou parce que sa maîtresse a 19 ans...un type plein de défauts, mais un type bien.

Comme tous les héros de Jim Harrison, il est son porte voix, il nous livre ses réflexions sur la vie, le vieillissement, l’impossibilité de résister aux belles femmes, la dépendance à l’alcool, la nature sauvage, l’Amérique, le monde, et le pouvoir de la littérature. Il est très humain, pétri de contradictions, attachant.

L’énigme posée par ses voisins l’intrigue comme un fait sociologique et percute ses souvenirs de flic. La violence, huitième pèché capital d’une Amérique, coupable du génocide des Amérindiens, un pays fondé dans le sang et la poudre, est le vrai sujet de ce « faux roman policier », qui pointe le paradoxe entre prescriptions religieuses culpabilisantes, et la réalité du monde.

Un grand roman, d’un grand monsieur de la littérature, une réflexion profonde, passionnée emportée par le style d’un géant ...Pour Jim Harrison, on manque toujours d’étoiles !

Pour Vanessa, Bookycooky et toutes les copines babeliotes avec lesquelles j’ai pu échanger sur ce livre, j’espère être assez convaincante.
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