Ensemble

Et si les nuages assombrissaient le ciel au point de nous contraindre à rester chez nous, enfermés, coupés de ceux que l'on aime et de la vie que l'on connaissait. Et si le monde tournait au ralenti laissant à la peur l'opportunité d'envahir le quotidien. Et si, et si … un nuage, une catastrophe. Un virus.
Et si peu à peu, chacun à sa fenêtre s'ouvrait sur celle des autres, à côté, en face, sans que l'on s'ignore, sans que l'on se contourne ou que l'on ne se voit pas. Si la solidarité reprenait le dessus, que les yeux regardaient et que le rythme se cassait. Si les consciences s'éclairaient redonnant un sens à la vie.
Luke Adam Hawker dessine la grisaille de l'existence où les nez frôlent les trottoirs tant les cous se plient et les pas se suivent, pressés, du matin au soir, de la maison à l'entreprise, vite, toujours plus vite jusqu'à ce jour funeste de tempête. Mais n'est-elle pas celle qui fera ralentir ?
De sublimes graphismes, poétiques et émouvants, des dessins qui saisissent, que l'on regarde, que l'on observe, que l'on ressent – sublimes, disais-je. Superbes et délicats. C'est une lecture suspendue qu'offre cet album, une parenthèse cocon dont on s'imprègne, un message qui prend toute sa dimension dans le vécu des derniers mois. Covid ou autre, n'est-il pas temps de se reconnecter avec la vie, la vraie, à l'essentiel ?
Une lecture merveilleuse.
Lien : https://aufildeslivresbloget..

Il y a près de deux ans, le mot "confinement" entrait dans notre vocabulaire, suivi de son corollaire "visioconférence". Cela a engendré de nouvelles façons de concevoir les relations qui ont quand même débouché sur de vraies rencontres comme celle qui a abouti à la réalisation de ce livre.
Je ne suis pas surpris que Marianne Laidlaw ait été conquise par la qualité des dessins de Luke Adam Hawker quand elle les a découverts sur Internet. En noir et blanc, ils nous révèlent pleins de détails sur ce qui fait notre vie de chaque jour, sur ce qui a fait notre vie pendant ces jours de confinement, avec ses richesses, ses peurs, ses bouleversements. La page qui fait face au texte "Nos maisons sont devenues des écoles, des pistes de danse, des pâtisseries..." est superbe et fait un beau pendant avec la page qui la précède. C'est un peu la réponse à la question que nous nous nous posons souvent : "Qu'y a-t-il derrière les murs d'une grand immeuble ?" et c'est une mine de petites scènes que je ne me suis pas lassé de découvrir.
Il y a aussi le message du livre, et les mots de Marianne Laidlaw sont un bel hommage aux dessins qu'ils prolongent. Dans cette période étrange, nous avons redécouvert la valeur des relations, la beauté de la nature, le sens du collectif. Espérons que cela nous a rendus plus forts !

« Tant qu'il y aura des lecteurs curieux, il y aura des éditeurs audacieux » écrit Laurent Beccaria pour présenter Les Arènes, sa maison d'édition qui publie Ensemble de Luke Adam Hawker et Marianne Laidlow.
Ni une,ni deux, la curieuse que je suis s'est bien vite plongée dans cette BD sitôt reçue grâce à Masse Critique Babelio que je remercie.

Des nuages noirs obscurcissent le ciel. On est en ville, un homme et son chien marchent sous la pluie. Ils sont tous les deux seuls dans les rues vides. Les nuages grossissant se font plus noirs encore…

Et puis, les rues se repeuplent d'immeubles. Leurs habitants ouvrent leurs fenêtres, l'espoir, le partage et la solidarité prennent le dessus.
Tous, à nouveau ensemble.

Cela vous rappelle forcément quelque chose.

Luke Adam Hawker dessine l'expérience inédite et difficile que nous avons tous vécue. Expérience commune et pourtant ressentie de façon tellement personnelle. Parfois cruelle, incertaine mais toujours effrayante.

L'encre de Chine utilisée par le dessinateur, le parti pris du noir sur les belles pages blanches traduisent la peur, notre peur non seulement face au virus mais à la pandémie qu'il entraîne, les relations humaines enrayées et les terribles solitudes.
Soixante quatre pages délicates, simples et sans excès, dans lesquelles chacun pourra se retrouver. Il est à parier que cette bande dessinée restera un témoignage de cette terrible période.
Soixante quatre pages brochées, je tiens à le signaler, qui sont d'une très belle qualité.

Dès la première page de cet album jeunesse, j'ai été frappée par la puissance du dessin de Luke Adam Hawker. Un dessin à l'encre de Chine montre un homme et un chien sous la pluie. L'inattendu du dessin fait écho au titre "Ensemble" : l'homme, pourtant trempé jusqu'aux os (sa chemise dégouline, au sol des flaques énormes se sont formées) protège son chien de la pluie avec son parapluie plutôt que lui.

L'intrigue pourrait se passer à New York ou dans n'importe quelle grande métropole tant le décor urbain apparait imposant, écrasant en comparaison à la petitesse des deux protagonistes, l'homme et son chien.
Notre regard est attiré par eux deux par le dessinateur car au milieu d'une foule anonyme et imposante, leurs deux silhouettes sont crayonnées de manière plus appuyée.
Le texte très court qui accompagne les dessins souligne l'absurdité de notre quotidien où l'on ne voit pas ce qu'il y a autour de soi, les lieux comme les gens, dans une vie où l'on passe notre temps à courir. Et puis soudain les rues se vident, seules quelques personnes se retrouvent face à des écrans qui diffusent des images de tourbillons.
Ces nuages noirs (qui symbolisent la pandémie qui a touché le monde) envahissent tout. La ville devient déserte, silencieuse, immobile.
Face à l'inconnu et à la peur qu'il nourrit, Luke Adam Hawker montre, dans des dessins aussi frappants que celui de l'homme et son chien sous la pluie, le repli sur soi, l'isolement, la solitude, l'individualisme par crainte de manquer.
Mais il rappelle aussi ceux et celles qui se sont comportés comme des héros, la solidarité, nos regards qui ont changé sur la nature et sur les autres
"L'éloignement nous réunissait, la séparation nous rapprochait."
Il dit aussi à travers ses dessins combien la contrainte a pu être source de créativité."Ensemble" est un album étiqueté "jeunesse", peut être parce qu'il y a peu de texte mais je le conseillerai à tous pour son regard poétique et touchant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Au coeur d'une grande ville. Un homme se balade avec son chien. Emportés par le flot humain qui se déplace de façon frénétique au quotidien, il paraît difficile de fendre la foule, de s'arrêter pour discuter, échanger. Survient alors le moment où l'orage arrive. Quelle sorte de calamité s'abattra sur ces hommes et leurs vies ?
Avec quelles conséquences ?

✍️ Luke Adam Hawker et Marianne Laidlaw racontent avec une sobriété graphique et lexicale comment une catastrophe qui imposerait à tous un isolement et un repos forcés agit sur l'être humain. Sommes-nous une espèce apte à vivre isolée, claquemurée ?
Les auteurs dévoilent avec une économie de mots joints à de magnifiques dessins aux traits noirs, les ressorts de nos coeurs et cerveaux qui permettent de nous adapter à toute situation inédite voire faire surgir le meilleur en chacun. Prendre conscience qu'une catastrophe peut être un détonateur qui fait avancer.
Beaucoup de délicatesse.
Un très beau livre dans lequel les dessins prennent le pas sur les phrases. Ma préférence va au quai du métro et sa foule ainsi qu'à la vue plongeante sur les arbres.