Au tournant du siècle, après l’apparition des appareils instantanés portatifs du type Kodak (vers 1887), la photographie devenait une pratique aisée, virtuellement accessible à tous et non plus seulement un artisanat réservé à une élite ou à des professionnels. Grâce aux facilités de manipulation de l’appareil et à la sensibilité plus grande des émulsions, les possibilités expressives du médium se trouvaient considérablement enrichies. Et parce que la technique photographique arrivait à son point de maturité et perdait son caractère magique, la tension allait tout naturellement se concentrer sur le contenu, c’est-à-dire sur la vision du photographe. Le temps était venu pour la photographie d’être considéré sérieusement comme un art, et l’ampleur du public qu’elle touchait désormais aller donner un poids nouveau aux préoccupations de quelques amateurs.
‘extrait de l’introduction de Françoise Heilbrun)