Qu'est-ce qu'elle fait maman ?

C'est en surfant sur le site d'une chaîne de magasins spécialisée dans la distribution de produits culturels à destination du grand public, que j'ai découvert ce bouquin. Son titre m'a fait de l'oeil. Sa quatrième de couverture a fini de me séduire et je l'ai donc acheté il y a quelques mois.
Récemment, dans le cadre d'une lecture partagée, je l'ai proposé comme thème à une amie qui a gentiment accepté. Nous nous sommes donc lancées…
Venant de finir, je dois avouer que ce texte m'a laissé un sentiment mitigé plutôt qu'un souvenir impérissable.
J'espère que le résultat de mon analyse permettra de dégager l'orientation à donner à votre choix futur.
En octobre 2002, Cécile Hernandez-Cervellon, jeune et jolie jeune femme de vingt-huit ans, sportive de haut niveau en BMX, voit sa vie chamboulée à tout jamais lorsqu'on lui diagnostique une sclérose en plaques.
Diplômée en lettres, elle prend alors sa plume pour raconter sa maladie à travers l'ouvrage « La guerre des nerfs », publié aux éditions du Rocher en 2008.
Un an plus tard, mère d'une petite fille, elle ne cesse de s'interroger sur le bien-fondé de sa parentalité et son rôle en tant que maman différente. Ainsi, né, « Qu'est-ce qu'elle fait maman ? ».
C'est donc la question que se pose une enfant âgée de deux ans et demi, dont la mère est « hors norme » dans ce second témoignage.
Au fil des pages, l'auteure y répond avec réalisme, sincérité et douceur.
C'est une lettre ouverte dans laquelle elle retranscrit son ressenti et la coexistence avec sa maladie neurodégénérative.
A travers ce livre, elle cherche à provoquer, bousculer les consciences et donne à réfléchir sur la situation de ces mères particulières.
Ce récit intimiste, pudique mêle émotion avec tendresse et amour.
Elle aborde avec clarté et vérité le regard culpabilisant sur l'autre, différent, et sur la place des parents extra-ordinaires dans notre société.
Pour beaucoup, je pense, notre écrivaine doit forcer l'admiration et le respect.
Certes, je me suis extasiée sur le fait qu'elle ait eu le courage d'enfanter malgré les difficultés physiques mais je n'idolâtre pas pour autant son parcours.
Je la rejoins à cent pour cent sur ce qu'elle dit à propos du regard des gens vis-à-vis des personnes porteuses de handicap.
J'adore sa façon de réagir et d'agir. Je pratique de même.
Les passages consacrés à son apparence sont excellents. J'approuve totalement puisque, pour moi aussi, c'est très important et j'y consacre pas mal de temps.
Par contre, je l'ai trouvée un peu nombriliste ou narcissique. Ça m'a gêné.
En général, elle fait tout bien, n'a quasiment aucun défaut et arrive à accomplir une multitude de tâches.
Sauf, et tant mieux pour elle, qu'elle tient debout, se déplace qu'avec une canne (sa SEP n'étant pas trop avancée) et non en fauteuil roulant.
J'ose cette critique assez dure étant moi-même… une personne à mobilité réduite, en fauteuil, atteinte d'une infirmité motrice des quatre membres.
Madame Hernandez-Cervellon : Nous sommes comme tout un chacun. Nous ne sommes pas parfaits, nous avons aussi des défauts et des limites. Notre particularité ne nous nous exempte pas.
Ouvrage court, rapide à lire avec une écriture simple, facile à comprendre.
A lire ou pas ? Je vous laisse décider par vous-même. Je sais, que je ne vous aide pas en écrivant cela mais, je déconseille tout en conseillant.
Je pense que c'est fonction du caractère du lecteur, de son empathie, de son rapport avec la maladie et de son vécu.
Pour ma part, il y a mieux comme lecture.
Peut-être que le fait d'être concernée par le handicap m'en a donnée une vision différente.
Je l'ai certainement lue sans compassion et surtout sans avoir le besoin d'imaginer ce que l'on ressent lorsque l'on est en situation de handicap puisque je le vis…

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