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EAN : 9782841099924
228 pages
Le Temps des Cerises (02/01/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
Poèmes d'Afrique du Sud 1996-2013
Édition dirigée par Denis Hirson.
Collages A.D. Sauzey.

Bacchanales n°50.
Maison de la poésie Rhône-Alpes, Le Temps des Cerises, Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne.
Que lire après Pas de blessure, pas d'histoireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Des poèmes longs, des poèmes courts ; de la mort, de la violence, des souffrances, mais aussi de l'amour et des sourires ; de l'Histoire, de la philosophie et du quotidien... oui, dans la diversité des mots, des tournures et des sujets, il y a une ligne très ancrée dans la réalité, très bien accompagnée par des collages abstraits d'A.B Sauzey.
Lire cette revue-anthologie de poèmes contemporains d'Afrique du Sud est à la fois une expérience d'écho intime (les émotions sont universelles) et une découverte culturelle, renforcée par les notes de fin.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Écrire n'est pas attendre

[...]
Cet après-midi-là, lors de la libération de Mandela, j'ai gagné un pays alors que je n'y étais plus.
Comment admettre auparavant, sans gêne, qu'on était sud-africain et blanc ?
Avec Mandela, la porte de l'Histoire s'ouvrait, avec
ses premiers pas et son vieux poing levé au ciel une
jeune géographie se révélait, palpitante de couleurs et rafraichissante comme la pluie.
Alors j'ai gagné un pays, mais la soute remplie de souvenirs du régime d'avant, ancré à Paris dans mes incertitudes, ce nouveau pays, je l'ai aussi perdu.
[...]
Au vieux jours de l'apartheid, dans les faubourgs
blancs de Johannesburg, on ne prononçait pas le nom
de Mandela. Des nappes de confort et de paresse, d'angoisse et d'amnésie s'interposaient entre nous et des milliers de détenus comme lui. J'en sais quelque chose.
Mon père en était un, pendant neuf ans et demi.

Denis Hirson.
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Affirmation

Le son de sa voix
tisse un chant dont le sens
dépasse les profondeurs de n'importe quel mot
qui pourrait essayer de le nommer
ou l'apprivoiser

Dans le son de sa voix
Je me souviens de chaque chose
Que je n'oublierai jamais

Si l'amour n'est pas tout
ce dont une personne a besoin
ça doit compter

Ici avec ma petite main sur
la tapisserie de la mémoire et mes reins
je me penche encore une fois sur le blues pour trouver
ma voix :
si j'ai tort de t'aimer
je ne veux pas avoir raison.

Keorapetse Kgositsile, traduit de l'anglais par Michèle Métail et Katia Wallisky.
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Une mort annoncée

Venue te voir
dire adieu
poser ma joue
sur tes cheveux.

Après t'avoir laissé
je traverse seule
en me tenant moi-même par la main.

Les feux en trois couleurs
me propulsent, m'avertissent,
m'arrêtent net

tandis que gravitent des mondes
enclos dans des voitures
où d'autres mères
tournent leur tête éclatante

vers quelque autre
enfant qui respire.

Ingrid de Kok, traduit de l'anglais par Jean-Pierre Richard.
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Pays de chagrin et de clémence
[...]
que fait-on de l'ancien
qui pue ferme dans le nouveau
sournois le vieux virus équipe les nouvelles valves
comment reconnait-on l'ancien
avec son racisme et sa vase
son invariable pronom possessif
quel est le passé du mot haine
le symptôme du sang maltraité
de la douleur qui ne voulut point devenir langage
ne sut devenir langue

que fait-on de l'ancien
comment devient-on soi même parmi les autres
comment devient-on un tout
comment se libère-t-on par la compréhension
comment faire le bien
comment couper proprement
quand la langue bascule-t-elle dans la tendresse
la joue dans le pardon

un instant
une ligne qui signale : à partir d'ici
les choses seront différentes
parce que tous nos mots gisent les uns
à côté des autres sur la table
frissonnant de couleur humaine
on se connait bien
le crâne l'odeur le sang de l'autre
nous savons le son le plus profond
des reins la nuit
nous devenons lentement l'un l'autre
à nouveau
nouveaux
et cela commence ici.

Antjie Krog. (traduit de l'afrikaans par Georges-Marie Lory)
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A quatre-vingt cinq ans, l'esprit de ma mère

[...]
alors je me dis que, à quatre-vingt cinq ans,
l'esprit de ma mère est un château en ruine.

Le temps a remonté son pont-levis, réduit ses bastions.
La balustrade est éboulée et elle penche.

Pourtant on peut encore fouler ces remparts émerveillée.
Des fois quand elle parle, le fantôme d'une bannière vole.

Le temps ne peut cacher ce qui naguère se tenait là,
ou sa gloire.
[...]

Finuala Dowling, traduit de l'anglais par Katia Wallisky et Denis Hirson.
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