TERNE
de
Loana Hoarau
125 pages / ELP éditeur
Maison d'éditions numérique
L'auteure nous propose un roman court original, sans temps mort, qui nous bluffe jusqu'à la fin.
De la première à la dernière page, le malaise nous prend aux tripes.
Une plume qui trempe dans le sang, la mort.
Survivre à une effraction de son corps, à cette mise à mort identitaire, faire face à cette dialectique des silences.
Ce silence que l'on pense bienfaiteur, protecteur, qui ne veut ni voir, ni entendre ces choses insupportables.
Traîner ce secret comme un boulet de béton attaché au pied, sans réussir à s'en libérer, ni
à nommer l'horreur qu'on lui à fait subir.
Comment s'affranchir d'un tel traumatisme ?
Au-delà de ce crime silencieux, le monde continue de tourner autour de lui, il vit dans ce dernier comme étranger à lui-même, muré dans un silence de mort.
La force de ce livre est dans sa concision.
Une écriture de rage, âpre et sèche.
Des phrases courtes, cinglantes qui nous martèlent avec violence.
L'incommensurable douleur, la honte, la culpabilité, le désir de vengeance.
L'auteure capte avec brio le désespoir d'un homme déjà mort, la fragilité et l'impossible guérison.
Elle met parfaitement en évidence l'incommunicabilité, la honte et le dégoût de soi jusqu'au portes de la folie, du désespoir.
De nouveau, une pure réussite de
Loana Hoarau, une auteure définitivement de grand talent.
Bravo.
Merci.