Toutes les lampes à gaz du magasin étaient allumées, mais les articles suspendus en vitrine – châles et robes tapageuses défraîchies, quelques vêtements d'homme – flottaient dans le brouillard comme les sinistres fantômes d’objets récemment exécutés. Sur l’étalage, au milieu de montres, vieux bijoux et breloques, un pistolet gisait sur un châle poussiéreux. Il était là. Il aurait été fâcheux que quelqu’un soit passé avant et l’ait acheté.
All the gas-jets the little shop owned were lighted, but even under their flare the articles in the window—the one or two once cheaply gaudy dresses and shawls and men's garments—hung in the haze like the dreary, dangling ghosts of things recently executed. Among watches and forlorn pieces of old-fashioned jewelry and odds and ends, the pistol lay against the folds of a dirty gauze shawl. There it was. It would have been annoying if someone else had been beforehand and had bought it.
Comme lui, ils avaient beaucoup travaillé et, comme lui, ils avaient été contaminés par la frénésie de posséder toujours plus. Ils s’étaient laissés emporter dans le tourbillon du grand maelstrom où ils avaient tourné et tourné encore, saisissant au passage chaque objet de leur convoitise. Ils avaient enfin échoué sur le rivage, les mains pleines, les rochers autour d’eux couverts de biens précieux, eux-mêmes prostrés et regardant leur butin d’un œil morne, désespéré, angoissé.
Ils étaient tout près l’un de l’autre, enveloppés de brouillard. L'homme-sans-lendemain et la petite qui semblait aussi vieille que lui, son nez et son menton pointus, la voix et le regard vifs. Était-ce dû au brouillard qui les encerclait, en tout cas, quelque chose parut les relier mystérieusement l’un à l’autre. Il oublia qu’il cherchait le chemin de sa pension et entreprit de la suivre.
La porte s’ouvrit en grand, en manière d’accueil, et ils se trouvèrent face à une petite femme âgée au visage surprenant. Plissé et ridé par les années et les évènements amers qui en avaient jadis façonné chaque ligne, il avait subi comme une étrange rédemption et son expression était à présent celle d’une créature qui est sûre que l’ouverture de sa porte signifie l’arrivée, même trébuchante, d’une réponse à ses espoirs.
C’est comme… fit-elle en se creusant la tête pour trouver un exemple, c’est comme si personne connaissait l’ectricité et qui y avait pas de lampes ni d’appareil électrique ni rien. Personne le saurait, mais l’ectricité est là tout pareil… juste elle attend.
"Elles exaucent votre souhait, mais elles en meurent.
Règle n°1 : le berger doit garder secrète l'existence des fées.
Règle n°2 : Jamais il n'exigera de voeu, car chaque voeu tue la fée qui l'exauce.
Règle n°3 : Il leur fournira des fleurs, pour qu'elles conçoivent le miel qui soigne tous les maux.
Règle n°4 : Pour cela, il ira sur les routes et un jour, il leur trouvera enfin UN JARDIN"
Une enquête féérique à la croisée de Beatrix Potter, de l'affaire des Fées de Cottingley et du Jardin Secret de F. H. Burnett, disponible le 1er juin, en librairie : https://www.drakoo.fr/bd/drakoo/le_jardin_des_fees/le_jardin_des_fees_-_vol_01_sur_2/9782490735235
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