Le char de la mort

Après la lecture de cet ouvrage, il ne fait aucun doute que « le char de la mort » fait parti des chefs-d'oeuvre trop méconnus du patrimoine alsacien. Très référencé et profondément engagé, c'est un tableau relativement complexe qui méritait bien que l'on y consacre un livre. L'auteur a réalisé un travail sérieux, prenant le temps de remettre l'oeuvre antinapoléonienne dans son contexte historique de censure stricte.
Sa lecture est enrichissante, pour s'intéresse à cette oeuvre évidemment, mais également pour qui n'a jamais vu ce tableau en vrai et s'intéresse un tantinet aux arts picturaux, puisqu'il offre une belle analyse de construction d'une oeuvre ingénieuse en précisant les intentions de l'artiste (preuves à l'appui), et comblant certaines interrogations en proposant ses propres interprétations.

Ce travail de recherche est d'analyse est sérieux, je l'ai déjà dit et tient à le rappeler, mais cette oeuvre étant restée relativement confidentielle, l'auteur n'a forcément eu que peu à dire sur son impact dans le monde artistique ou sur la société ; aussi, il a fait le judicieux choix de terminer son livre sur une « courte biographie de Jules-Théophile Schuler », l'occasion de découvrir cet artiste presque oublié et pourtant jadis reconnu par ses pairs, ce qui n'a pas manqué d'éveiller ma curiosité sur ses relations avec certains grands noms contemporains.

Livre découvert à l'occasion d'une opération Masse critique.

Théophile Schuler est un contemporain de Gustave Doré, il est né et mort à Strasbourg (1821-1878).

Dans son livre Emmanuel Honegger s'emploie à décrypter les nombreux messages cachés de cette fresque de 3.5 mètres de long présentée au musée Unterlinden de Colmar.

Ce qui frappe avant tout c'est cette intrigante construction pyramidale.

On y retrouve le Radeau de la Méduse de Géricault ou La Liberté guidant le peuple de Delacroix. Une oeuvre profondément politique évidemment ! En raison de la censure, virulente sous Napoléon III, le peintre camoufla donc sa dénonciation de l'ancien régime. Comment s'y-est-il pris? En mèlant des allusions religieuses aux symboles politiques, être fils de pasteur ça aide! Par exemple, l'ange de la mort se tient en réalité debout sur le cercueil de Napoléon, ou encore Jonas, personnage biblique resté trois jours dans le ventre d'une baleine, figure parmi les personnages représentés… Alors pour faire passer son message le peintre fut contraint de procéder par énigmes. L'auteur nous explique que ce tableau, peint après la révolution de juin 1848 (5500 morts à Paris), est une dénounciation de l'ancien régime.

Ce formidable livre d'art se lit comme une enquête policière (il s'adresse à tous et est très accessible). Une lecture passionnante sur fond d'histoire de France. A découvrir absolument!

Un grand merci à l'éditeur et Babelio!

Tout d'abord merci aux éditions le Verger et à Babelio qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage dans le cadre de la Masse Critique non-fiction.

Cet ouvrage présente le tableau de Jules -Théophile Schuler intitulé le char de la mort peint entre 1848 et 1851 et conservé au musée Unterlinden à Colmar.

L'auteur a réalisé un travail d'enquêteur afin de nous permettre d'aborder l'oeuvre et de la comprendre.

Chaque parcelle du tableau est analysée et expliquée dans son contexte historique et politique. Ainsi l'on comprend que cette oeuvre est loin d'être neutre et dissimule bien des messages dont la portée est politique et même religieuse.

Cet ouvrage est d'abord et avant tout beau. Papier épais, nombreuses illustrations font de lui un petit bijou. Cela rend la lecture très agréable.

Je ne connaissais pas ce peintre et l'homme qui l'était. Cet ouvrage m'a permis d'apprendre énormément de choses et c'est merveilleux.

Enfin, en ces temps de restrictions de déplacements avoir parcouru cet ouvrage a été un réel plaisir on se croirait au musée. Suivez le guide !