Habituellement, tout secret est considéré comme un élément négatif du système familial.. C'est la vision classique et il demeure vrai que les secrets majeurs (notamment concernant les liens du sang) ont des effets déséquilibrants et déstructurant, à la fois sur celles et ceux qui les détiennent mais aussi sur celles et ceux qui en ignorent tout et les subissent.
Pourtant, le secret a une fonction complémentaire : il peut être une défense et une protection efficace face à l'éventuelle répétition de situations généalogiques délicates.p 10
Le secret peut être aussi utilisé comme défense vis-à-vis de la généalogie : ne jamais parler de sa famille d'origine est une stratégie qui permet de maintenir celle-ci à distance. p 17
(p. 296) La plupart du temps, au-delà des abus commis par les parents et les grands-parents, ce sont les secrets familiaux qui nous maintiennent attachés à l'arbre généalogique et encore dépendants de lui. Si les parents ne veulent pas parler (ou ne le peuvent pas), une recherche, plus intérieure cette fois, prendra le relais de cette quête pour le moins essentielle. À tout moment, l'inconscient (le nôtre et celui, plus vaste, de la réalité) peut nous faire parvenir une révélation. Par le rêve, une rencontre significative et/ou la simple déduction, il peut nous mener au secret central de notre histoire familiale.
En nous approchant de celui-ci (généralement détenu par l'un et/ou l'autre des parents), nous atteignons l'impensable, quelque chose que nous ne pouvions pas même oser concevoir. Le secret central est toujours celui auquel on n'aurait jamais songé. Tant qu'il n'est pas levé, il représente un obstacle. Découvert, il libère enfin nos propres potentialités.
Ainsi que Sigmund Freud l affirmait, il faut interroger le passé familial pour résoudre les problèmes du présent. P9