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3,62

sur 2023 notes
Michel Houellebecq fait parti de ces auteurs que l'on aime ou pas. La possibilité d'une île est le deuxième ouvrage que je lis de lui après Soumission. Autant j'avais eu du mal au début avec Soumission car je n'avais pas l'habitude d'un langage aussi cru, mais j'avais beaucoup aimé, autant ce livre a été les montagnes russes pour moi. A savoir qu'il y a des moments où j'aimais bien et d'autres j'aimais un peu moins.
L'histoire est intéressante et une fois habitué au langage cru de Houellebecq on passe outre mais mon appréciation n'est pas fixe sur ce livre.
Comme dans Soumission, bien qu'il soit sorti après la possibilité d'une île, on retrouve dans ce livre comme sujets principaux le sexe et la religion. Mais en plus de ces deux thèmes on trouve la question de l'immortalité et du clonage, à savoir que ceux qui font parti de l'église pourront donné leur ADN à l'église pour qu'après leur mort ils puissent "revenir à la vie" en étant adulte.
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Que dire...une pure merveille !!!
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Derrière cette quatrième énigmatique, se cache un roman qui ne l'est pas moins. A l'origine lu parce que je souhaitais sortir de la littérature science-fictive, cette production de Michel Houellebecq (à qui je donnais une dernière chance après une expérience décevante –merci Iggy Pop) n'en est pas si éloignée. En effet, au-delà d'une certaine forme de critique sociale et déontologique, se rapprochant d'un registre « anticipation », La possibilité d'une île aborde autant les questions du clonage que de la perception de la vie que ces êtres peuvent avoir. C'est ainsi un ouvrage qui articule une réalité qui semble très proche de la notre avec un futur lointain où la planète entière s'est transformée au sens propre du terme.

Alors que nous suivons les pérégrinations de Daniel1, comique sur le déclin tant professionnel que personnel, ses gloires déboires et ses espérances plus ou moins sincères pour une secte promettant l'éternité à l'heure où les grandes religions perdent significativement leur attractivité. le récit est entrecoupé d'une lecture d'un certain Daniel24… directement issu du code génétique du narrateur. La secte aurait-elle tenue ses promesses ?

La possibilité d'une île est un roman intriguant, a fortiori pour un habitué de la littérature de l'imaginaire. A la fois sur des thèmes qui peuvent être explorés par des auteurs estampillés SFF et sur un registre qu'on appellera « littérature contemporaine », Houellebecq parvient à jouer sur les deux tableaux sans en choisir un réellement. le roman oscille entre réflexions sur l'impact des avancées technologiques qui posent un débat profond, contexte du développement de celles-ci, propos sur ces structures à la fois marginalisées et présentes, et récits triviaux où les préoccupations de l'auteur pour la sexualité s'expriment allègrement.
Cependant, si la sauce prend assez souvent, on regrettera aussi le déséquilibre produit. Même si l'alternance entre les déboires très humains de Daniel1 et leur interprétation par un Daniel24 étranger à ceux-ci sont intéressants, le roman aurait peut être gagné à être plus dense voire à s'articuler en deux tomes laissant à Michel Houellebecq le loisir d'entremêler les deux récits. La conclusion, passionnante, reste légère et frustrante. Là où l'ensemble de l'argumentaire aurait pu donner une dimension réellement SF, celle-ci est trop vite amenée laissant le lecteur sur un goût d'inachevé.

Note : II

Les Murmures.
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Daniel est un opportuniste,il a l'argent,la notoriété,mais il vieillit, il s'ennuie et sa seule motivation,c'est le sexe.
Il rencontre Isabelle, trop intelligente,pour aimer le sexe, puis Esther qui,elle,n'aime pas l'amour,ils vivent cependant,un bonheur intense,mais trop jeune,un jour elle le quitte.
" Le bonheur de l'autre n'est jamais garanti,l'être humain est profondément déséquilibré ",pense-il..
Ce roman est une thèse. Provocateur cynique,il explore l'abîme de l'âme humaine. Il "s'éclate" à démonter l'ordre moral et l'ordre tout court.
Tout y passe: L'argent, le sexe et l'amour,la politique, Dieu et la procréation, les religions,(l'Islam dont il développe un point de vue utopique).
Et,l'horloge du temps...
Heureusement, Elohim promet l'immortalité,Ce vieux rêve de l'humanité.

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J'ai été assez surpris par la sévérité et la virulence de certaines critiques de ce livre sur des blogs ou des forums.

Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié le récit de Daniel, humoriste qui décrit d'un ton acerbe et cynique le monde qu'il voit : le jeunisme et le refus de vieillir, la recherche du plaisir à tout prix et la peur d'être incapable d'avoir une érection au fil des ans, etc. le ton est cru, mais il me semble bien approprié au personnage. On découvre ensuite les débuts d'une secte de type raëlien qui va transformer les hommes en clones désincarnés qui n'ont comme seule occupation que de commenter la vie de leur "prédécesseur".

Prévoyez un livre gai après La possibilité d'une île, on en sort à moitié dépressif.
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Roman d'un bon niveau.
Je ne comprends pas le désaveux de la critique, sauf (et cette fois je comprends) si elle fait payer à ce livre les errements (voir dérapages) médiatiques de son auteur.
En lisant au calme on a droit à une histoire originale, beaucoup moins noire que les "particules élémentaires".
Le thème est assez proche (reflexion sur la vie humaine au temps des manipulations génétiques).
Je comprend l'acharnement de son auteur à vouloir en faire un film pour mieux "vendre" cette histoire au public (mais je n'ai pas vu le film).

Si vous ne lisez qu'un bouquin de Houellebecq, je propose celui-là.
Si vous aimez, lisez les "particules"
... et arrêtez vous là!

Mes ces (seuls) 2 livres méritent une lecture.
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A la suite de 'La carte et le territoire' du même auteur, et qui reprend quelques un des thèmes de ce roman, je viens de lire 'La Possibilité d'une île'.
On y retrouve les thèmes chers à M.Houellebecq, à savoir
- l'absence de transcendance et de spiritualité du monde occidental, qui se concrétise par la disparitions des religions au profit du syncrétisme et des sectes.
- la domination de la science pour répondre aux espoirs des humains afin de les maintenir jeunes, beaux, et d'allonger leur vie . La science qui vise à proposer un monde artificiel qui supplante peu à peu la Nature, par trop insoumise à l'humanité.
- Ces humains n'ayant plus de volonté réelle et d'ambition mais des besoins matériels et surtout sexuels.
- du fait, le monde se divise en deux catégories, ceux qui profitent de cette orientation, vivent bien; et ceux qui en sont exclus, à jamais indigents.
Mais surtout, les thèmes de ce roman sont :
- l'amour, tel qu'il est perçu par l'auteur, dénaturé par ce mouvement progressiste et implacable.
- la vieillesse qui altère les corps, et atteint ainsi les esprits de ceux qui se voient peu à peu s'étioler et devenir exclus d'un monde qui ne s'intéresse qu'aux jeunes. A tel point que Houellebecq pointe justement l'existence de 'kids'. Chacun devant maintenir à la fois un corps et un code vestimentaire de kid, ou d'adolescent, pour rejoindre la nécessaire insouciance et l'impérieuse indifférence aux questions fondamentales de l'existence et de l'accès au bonheur.
Le sexe et notamment les rapports sexuels sont très présents dans la narration, parfois crûment. Pour l'auteur qui semble se confondre avec le personnage principal, le sexe est l'accès à l'amour, et une porte inévitable vers le bonheur humain.
Ce roman est, du point de vue de l'abord de ces thèmes, très réussi. Cependant, bien que le style et l'écriture de M.Houellebecq ne saurait souffrir d'aucune critique de ma part, j'ai déploré la vulgarité dans laquelle je ne me suis pas reconnu ne serait-ce que dans mes pensées intimes. D'autre part, certaines descriptions (notamment dans les passages relatifs à la secte Elohim) sont longs, plutôt verbeux et sans réel intérêt. Depuis ce roman écrit en 1998, je trouve que le style de l'auteur a considérablement mûri, il ne perd pas son tranchant mais est devenu plus suggestif et imagé.
La fin du livre est, je trouve, assez grandiose, et pose là la conclusion de l'auteur sur la vie, l'amour étant nécessaire pour le bonheur. Cela étant démontré d'une manière cynique (comme est le ton général du livre, à l'image du personnage principal, un humoriste adepte de cette philosophie), par le dernier Daniel qui envie son chien disparu. Je n'en dirai pas plus sur le contenu ;-).
En conclusion, pour les néophytes des romans de Houellebecq et de leur ton, je proposerais plutôt de commencer par 'La carte et le territoire', ou 'Serotonine'. Mieux, regarder l'intervention de Houellebecq lors de 'L'émission politique' en 2017 sur France 2. C'est confondant de réalisme et de profondeur sur l'analyse de la société occidentale et de la France notamment.
Par contre, en toute amitié, je déconseille la lecture de ce livre pour remonter son moral ;-)...

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La plume singulière, cynique, drôle et pleine de vérité de Michel Houellebecq nous plonge dans le quotidien de Daniel à différentes époques de sa vie. D'abord comique de spectacle en mal d'amour, ce dernier se verra embarqué dans un stage organisé par le culte élohimite où sa curiosité le poussera à y prendre part, jusqu'à participer à la fin de l'espèce humaine telle que nous la connaissons, louée par ce culte à la fois étrange et terre à terre. Avec des passages de narration à la première personne du singulier, Daniel nous racontera son récit de vie jusqu'à son éternel recommencement.
À travers une analyse aiguisée et très bien documentée, pour se placer au plus près d'une réalité sans fards, comme il sait si bien le faire, Houellebecq interroge sur le sens que l'on peut donner à sa vie, à travers les âges. Daniel est confronté à son vieillissement, dégradant son image, abaissant ses capacités, et à sa finitude. Comment y faire face ? Comment continuer à vivre ? Comment pallier à la dégradation de la chair et de l'esprit, tant pour soi-même que pour celles et ceux que nous côtoyons ? Je pense qu'au cours d'une vie, tout le monde est amené, à un moment ou à un autre, à y réfléchir.
Et si le culte élohimiste - cela aurait pu être n'importe quelle religion, culte, croyances, là n'est pas la question, mais cette "secte" a été choisie par l'auteur pour servir au mieux le récit - , dans lequel ce Daniel si rationnel se complaira malgré lui, avait tout compris et proposait une solution idéale qui réside à rendre l'Homme immortel ? Mais qui et sur la base de quels critères pourrait accéder à cette vie éternelle ? Là est aussi une question et Daniel devra bien y répondre. Ce culte de la jeunesse - car ceux qui meurent approchent la vieillesse de trop près et ne préfèrent pas s'y confronter, quitte à mourir pour renaître un corps semblable, mais neuf - est très bien mis en scène à travers les croyances élohimistes et les réflexions de Daniel.
D'ailleurs, tout le processus scientifique pour accéder à cette immortalité - le clonage, où même la mémoire est répliquée - est très bien expliquée et cohérente. On pourrait presque croire que, dans quelques années, cela deviendra possible. L'auteur nous laisse le bénéfice du doute... ou bien l'espoir, selon chaque point de vue.
L'auteur nous offre aussi une analyse aiguë des relations sociales et de leur évolution dans le temps et l'espace. La psychologie des personnages complexes de ce roman est approfondie et les émotions bien décrites. Daniel me fait ressentir ce vide qui l'habite parfois, mais aussi ses rares moments de joie, à chaque lecture, alors que la fin prône un certain néant des sentiments.
On notera aussi la grande place accordée à l'amour, ce sentiment si étrange et controversé dans ce roman. Amour intense, sexuel, tendre, rageur, désespéré, ou au contraire rempli d'espérance, Daniel s'y confrontera avec plus au moins de fureur, jusqu'à considérer l'amour que lui montre son chien Fox comme le plus pur.
Ainsi, comme il est annoté en quatrième de couverture, ce livre pose cette question existentielle si actuelle et pourtant intemporelle : "Qui, parmi vous, mérite la vie éternelle ?"
✒️ En résumé, ce roman est, selon moi, un chef-d'oeuvre de la littérature. Il allie une analyse sociétale poignante, des réflexions philosophiques sur le sens de l'existence et une histoire proche de la science-fiction, avec un personnage humain ("trop humain ?", comme dirait Nietzsche cité plusieurs fois dans l'ouvrage). le tout est agrémenté de poèmes de l'auteur (On retiendra "Voilà ce sera toi" et "La possibilité d'une île", figurant dans le recueil "Configuration du dernier rivage"). J'espère vous avoir donné envie de lire ce roman singulier, dont l'auteur est tantôt décrié, tantôt adulé.
Lien : https://www.facebook.com/Ant..
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"Au secours, Houellebecq revient !" : trois ans après sa parution, le titre du livre d'Eric Naulleau[1] semble plus que jamais d'actualité. Adaptant lui-même "La possibilité d'une île", publié en 2005, la star des lettres françaises fait une nouvelle fois couler beaucoup d'encre, suscite les passions, enflamme nombre de détracteurs. Refusant bien des interviews, légèrement désabusé, l'auteur constate, dans un entretien accordé à "Technikart", que la presse française ne « l'aime pas ». C'est là un doux euphémisme : de « la possibilité du nul » à « la possibilité du vide » en passant par « la possibilité du bide », le « navet » annoncé par "Libération", sorti le 10 septembre, aura essuyé les pires critiques.

HOUELLEBECQ CINEASTE ?

Beaucoup se sont étonnés de voir Houellebecq faire un film. Pourtant il ne s'agit pas tout-à-fait d'un débutant. Ex-élève de l'Ecole Louis Lumière, l'écrivain a tourné plusieurs courts métrages, comme "Cristal de souffrance", au cours de ses études ou "La Rivière", produit par Canal + en 2001. Ce premier long métrage ne constitue donc pas, au sens strict, un coup d'essai. Houellebecq a manifesté à plusieurs reprises son désir de passer derrière la caméra. Ayant collaboré à l'adaptation d'"Extension du domaine de la lutte", tourné par Philippe Harel (ici conseiller technique), en 2000, Houellebecq aurait voulu poursuivre l'expérience avec "Les particules élémentaires", portées à l'écran par l'Allemand Oskar Roehler en 2006, au grand dam de l'auteur.

DU LIVRE...

Peut-on, cependant, parler ici d'adaptation ? Par bien des aspects, le scénario s'écarte du roman. L'intrigue a évolué, paraît, en quelque sorte, simplifiée. Livre à clef, ouvrage d'anticipation, "La possibilité d'une île" met en scène deux personnages essentiels : Daniel 1 et Daniel 25. Daniel 25 constitue en quelque sorte la réincarnation de Daniel 1, plusieurs siècles après… Comique cynique et outrancier, Daniel 1 connaît un immense succès. Ayant rencontré des Elohimites, secte fortunée, dirigée par un gourou très proche de Raël, basée en Espagne, l'artiste accepte la perspective d'un clonage. le parcours de Daniel 1 s'achève brutalement : dépressif suite à une rupture sentimentale, le héros passe un ultime appel depuis une cabine, quand survient une catastrophe planétaire, non identifiée. La deuxième et dernière partie du roman nous plonge en pleine science-fiction. Vingt cinquième avatar cloné de Daniel 1, Daniel 25, dont nous avons lu les interventions dans les précédents chapitres, quitte le bâtiment protégé, retraite des néo-humains, pour parcourir la Terre, vaste champ de ruines, entièrement détruit par les guerres nucléaires et les désastres écologiques. Croisant ce qui reste de l'humanité, soit quelques survivants à l'état sauvage, Daniel 25 retrouvera la mer, et connaîtra un long moment d'apaisement.

Une telle conclusion correspond naturellement au pessimisme de Houellebecq, lecteur de Schopenhauer, qu'il se plaît à citer, notamment lors d'un travail réalisé à l'occasion de la Biennale Internationale d'Art contemporain de Lyon, en 2007. Fidèle au nihilisme du philosophe, l'écrivain de la décadence démonte un par un les grandes « valeurs » de la civilisation : l'amour est considéré comme un leurre, les rapports humains se réduisent aux luttes d'intérêts… Seule la contemplation esthétique, la vue de la mer, à la fin du roman, la lecture de « La mort des pauvres » de Baudelaire, peuvent apporter un soulagement, l'extinction du désir, douloureux, l'abolition momentanée du « vouloir-vivre » schopenhauerien, l'ataraxie. À ce titre, la disparition d'une Humanité nécessairement souffrante, par ailleurs inéluctable, devient presque souhaitable. C'est la deuxième partie de "La possibilité d'une île".

… AU FILM

le scénario garde quelques grandes lignes de ce schéma romanesque. Nous retrouvons en tous cas un prophète, incarné par Henry Bauchau, mais qui cette fois prêche en zone commerciale, accompagné d'un jeune assistant, Daniel, interprété par Benoît Magimel. Délaissant le gourou, Daniel le retrouve quelques années plus tard, à la tête d'une véritable communauté, apparemment en Espagne, comme dans le livre. La fin du film est d'ailleurs très proche de celle de l'ouvrage. Daniel marche sur une planète désolée, suivi de loin par une mystérieuse jeune femme noire, ultime avatar de l'amante du héros (?). Certains éléments évoquent "Lanzarote". Récit à la première personne publié en 2000 chez Flammarion, "Lanzarote" décrit le voyage d'un cadre fatigué. Parti seul en vacances sur une île espagnole méconnue, celui-ci rencontre Rudy, inspecteur belge pédophile, qui sera rattrapé par la justice. Nous retrouvons dans le film un commissaire wallon, croisé au cours d'un séjour-club hispanique, de même que les paysages volcaniques désolés, décors de la nouvelle… Les similitudes s'arrêtent là. En tous cas Houellebecq s'est bel et bien écarté de la trame de "La possibilité d'une île". Bien qu'il porte le même prénom, le héros du long-métrage n'a quasiment rien à voir avec celui du livre (un comique), les histoires d'amour, qui occupent une place centrale dans l'imprimé, sont ici absents, de même que les scènes sexuelles, nombreuses… On ne peut donc véritablement parler d'adaptation, ce qui semble avoir déconcerté, voire déçu, certains critiques.

UNE TENTATIVE AVORTEE?

Doté d'une vaste culture cinématographique, Houellebecq a fait plusieurs fois l'éloge du cinéma muet de Murnau, Buster Keaton… le scénario laisse ici peu de place aux dialogues. Il s'agit avant tout d'échanges banals, elliptiques, sans grande portée métaphysique, ce qui a d'ailleurs été reproché à l'homme de Lettres… Photographe amateur, comme on peut s'en apercevoir sur son blog, l'auteur pratique avant tout un cinéma d'images. Certaines prises sont superbes, notamment cette vue aérienne d'une carrière, ou encore d'un volcan, à la fin (souvenir du "Stromboli" de Rossellini ?). Hormis ces quelques réussites, "La possibilité d'une île" laisse une impression d'inachèvement. La mise en scène ne convainc pas. Mal dirigés, Henry Bauchau et Benoît Magimel, pourtant bons acteurs, jouent de façon terne, artificielle… L'intrigue, sans grande cohérence, ne paraît qu'un pâle reflet du roman. le film semble inachevé : qui êtes cette mystérieuse jeune femme noire ? Pourquoi Daniel erre t'il au milieu d'une planète désolée ? le spectateur, qui n'a pas lu l'ouvrage, a de quoi rester sceptique…

Sans aller jusqu'à mépriser cette production, à lui dénier toute valeur, l'on ne peut que difficilement souscrire aux louanges des "Inrockuptibles", ou de F. Beigbeder. En bref, mieux vaut lire "La possibilité d'une île" que de voir le film. Manifestement plus à l'aise à l'écrit, Houellebecq vient d'ailleurs de sortir un nouvel opuscule, recueil d'une correspondance avec Bernard-Henry Levy, "Ennemis publics", nouveau coup littéraire et médiatique orchestré par Flammarion.

[1] Chiflet&Cie, Paris, 2005.

Article d'Etienne Ruhaud, paru en 2008 dans "Diérèse".
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
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Extraordinaire pour un amateur de Houellebecq. Pour les autres je ne sais pas. Impossible à résumer j'ai retrouvé la même joie que j'eus, il y a longtemps, en dévorant les de Barjavel. Mais je préfère laisser parler les extraits de l'auteur. Mon meilleur Houellebecq pour l'instant.
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