Pour sûr que l'on retrouve ici le style "Howardien" mais pour quel résultat ? Quelle prise de risque ? Quelle créativité ? Aucune en définitive !
Clairement il s'agit ici de textes purement alimentaires, écrits en son temps sous le pseudonyme de Sam Walser afin de surfer sur le nouveau courant à la mode consistant à intégrer un zeste d'érotisme dans un récit de type thriller, ou d'aventure.
Une grande partie du problème de ces textes, tient dans le format trop court pour développer une vraie intrigue, on est clairement dans un modèle de récits ultra standardisé qui se doivent de contenir leur lot de scènes plus ou moins audacieuses tout en allant "trop" rapidement à l'essentiel pour tout le reste.
À noter que dans ce recueil, les deux dernieres nouvelles ne mettent pas en scène Wild Bill Clanton mais deux autres protagonistes tout aussi promptes à donner de leur personne.
Il est vrai que les deux premiers textes (les seules qui se suivent) ont un certain charme ne serait-ce que parce qu'ils se déroulent en partie en pleine mer, dans un contexte fascinant qui mêle piraterie, mutinerie et naufrage sur des îles peuplées d'indigènes viles et hostiles.
Pour le reste, même si pour le coup il y a un certain dépaysement, même s'il y a un effort de l'auteur à se renouveler dans le choix des différents backgrounds, on reste essentiellement dans une mise en scène sommaire qui peine à surprendre et divertir.
Pour ce qui est de la place de l'érotisme dans les écrits, elle à la fois prépondérante mais tellement daté que je n'ai pas été particulièrement ... comment dire "troublé", allez on dira que cela tient plus de la filouterie que d'autres choses.
Le plus gênant en mon sens, c'est l'image que donne Howard de la sexualité et de la femme. L'idée qu'une femme serait comparable à une jument sauvage qu'il faudrait d'abord dompter d'une main de fer avant de pouvoir la chevaucher tout en recueillant in extremis son adhésion.
En clair trop souvent à mon gout notre Wild Bill Clanton (dans l'esprit c'est à moitié Cobra le space pirate et Han solo sans Chewbacca) ne s'embarrasse pas du consentement de sa partenaire pour oeuvrer à ses affaires, alors certes la partenaire finit en définitive par s'abandonner à la chose mais sur le principe on est dans un rapport forcé à la base qui aujourd'hui serait plus durement nommé même.
Finalement ce qui aura sans doute le plus mal vieilli, époque et mentalité obligent, c'est peut-être les attentes que les lecteurs d'aujourd'hui peuvent avoir en matière d'érotisme, de sensualité et de sexualité dans la littérature populaire, d'ailleurs je ne suis pas persuadé que ce type de récits ait une bonne capacité à traverser les époques.
Clairement ce n'est pas sur ce livre qu'il faudrait découvrir cet auteur qui s'était bien gardé d'associer son nom à ces nouvelles en son temps.
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