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sur 261 notes
Adam Vollmann, un journaliste travaillant au New Yorker, découvre un jour sur les écrans géants de Time Square le visage d'un ami d'enfance, Ethan Shaw, une vedette du lycée, un garçon avec lequel il avait noué étant jeune une étrange relation entre amitié et admiration. Adam apprend que son ami, qu'il n'a pas revu depuis des lustres, est recherché dans tous le pays pour avoir tué une jeune mexicaine de 16 ans. À l'évocation de ce fait divers horrible, notre journaliste qui ne croit pas en la culpabilité de son camarade, décide de mener l'enquête et de revenir dans la ville de son enfance dans le Colorado, là où tout a commencé pour lui et Ethan alors qu'ils étaient lycéens.
De retour à Drysden, Adam se rend compte assez rapidement qu'il doit faire face à une étrange hostilité de la part des autochtones. Adam interroge la femme Ethan, un voisin mais aussi la mère de la jeune victime mexicaine devenue la « fiancée de l'Amérique » et se rend compte que les témoignages se contredisent. Malgré les difficultés et la manipulation dont il semble être victime, notre journaliste opiniâtre poursuit son enquête afin de tenter de retrouver à tout prix celui pour lequel il avait plus que de l'admiration et comprendre ce qui a pu se réellement passer dans ce coin perdu de l'Amérique.

Derrière le côté polar, roman noir classique, derrière cette enquête palpitante aux allures de thriller efficace, Fabrice Humbert interroge sur la violence et sa représentation, notamment à travers les médias les réseaux sociaux où, sur un même niveau, la vraie information côtoie sans cesse les fake news. Dans une ambiance de paranoïa très bien rendue et avec et un style fluide, très habile, très agréable, avec quelques digressions ici et là toujours intéressantes, l'auteur de L'origine de la violence montre que derrière les apparences se cache parfois une vérité que sert des intérêts assez obscurs.

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Adam Vollman, journaliste au New Yorker, apprend qu'un ami connu au lycée Franklin de Drysden (Ethan Shaw) est recherché pour le viol et le meurtre de Clara Montes, une jeune mexicaine de 16ans. Etonné que son ami ait pu commettre un tel crime, il décide de se rendre à Drysden et de mener sa propre enquête. Il rencontre et interroge Sarah, la femme d'Ethan, Susan, la mère de Clara….Ce début d'enquête est classique, puis progressivement le doute s'installe sur la réalité de ce crime. Cette suspicion devient de plus en plus légitime et réalité et fiction s'entremêlent au point de brouiller les cartes et d'interroger le lecteur !
Ce roman évoque les problématiques actuelles liées à la circulation de plus en plus incontrôlée de l'information, et des « bots », robots capables de fabriquer des fictions plus crédibles que la réalité. Dans ces conditions, le monde peut 'il exister ? Cette histoire, très embrouillée vers la fin est l'image que veut véhiculer l'auteur pour illustrer la complexité croissante des mélanges du virtuel qui peut désormais passer pour du réel et vice versa.
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Humbert Fabrice – "Le monde n'existe pas" – Gallimard / Folio, 2020 (ISBN 978-2-07-293589-3)

Quel navet !
Pour moi qui ai lu et apprécié presque tous les romans antérieurs de cet auteur, c'est une énorme déception !

C'est verbeux, mal écrit, parsemé de paragraphes sentencieux et d'autres d'érudition littéraire de niveau élémentaire, l'auteur nous inflige même une bonne dizaine "d'alors même que", tournure déplorable qui tend à se généraliser.
L'intrigue est faiblarde, les histoires de limite floue entre la réalité et la fiction sont déjà légion, ce n'est pas ce ratage qui va renouveler le genre (Fabrice Humbert aurait-il surconsommé du Modiano qu'il convient de réserver aux suites d'abcès dentaire ?).

Le pire étant cet amoncellement de lieux communs, à commencer par le sempiternel racisme social franchouillard qui veut que toute petite ville "de province" soit inexorablement décrite comme un puits sans fond d'ennui et de bêtise, forcément peuplé de gens bas du crâne, méchants et à demi-imbéciles. Il est vraiment désolant de voir un auteur comme Humbert sombrer dans ce genre de racisme (pp. 68-69, entre autres paragraphes), qui plus est en l'insérant dans le cadre des Etats-Unis !!! Grands dieux, que viennent faire les USA dans cet amphigouri ?

Quant au thème central, le rôle des médias et des journalistes (p. 41, pp. 70-72), la "mécanique narrative" (p. 134) qui fait que "le monde n'existe pas" (p. 71), il est exposé avec une telle lourdeur et si peu de finesse qu'il termine discrédité par son auteur lui-même.
Et ce, même si la conclusion pourrait être intéressante (p. 234) puisque dénonçant la propension actuelle à matraquer en permanence une théorie du complot qui caractérise tous les médias, y compris ceux se présentant comme sérieux (cf les obsessions du journal "Le Monde" dénaturant de plus en plus souvent la relation des évènements les plus divers), pour en arriver au point où "il n'y a plus de réalité" (p. 252).

Quel dommage que l'auteur sabote ainsi son propos : espérons que Fabrice Humbert reviendra prochainement au niveau de qualité qui caractérisait ses précédentes publications.

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Lorsque, sur les écrans géants de Times Square, Adam Vollman voit surgir l'image d'Ethan Shaw, accusé du viol et du meurtre d'une jeune fille, la sidération le dispute chez lui au scepticisme.
Ethan, il l'a connu lors de son adolescence à Drysden. Adam était dans l'ombre et Ethan dans la lumière, le jeune et bel Américain sportif dans tout l'éclat de sa popularité lycéenne. Ethan, pourtant, s'est intéressé à Adam, de deux ans plus jeune que lui et c'est en souvenir de cette vague amitié et du culte qu'il lui vouait qu'Adam va convaincre son journal de l'envoyer enquêter à Drysden.
Une fois sur place, dans une ville qui le renvoie à son passé douloureux, rien ne se passe de manière normale. Lorsqu'Adam se présente pour la première fois au lycée de Drysden, personne ne semble avoir connu la victime, Clara Montes. Mais quand il y retourne, les témoignages affluent soudain, de la part des mêmes étudiants qu'il avait approchés. Et ce n'est là qu'un exemple des zones d'ombre qu'Adam ne cesse de détecter, ces espaces incertains où le mensonge se maquille en vérité.
Mais la vérité existe-t-elle, dans un monde où l'information peut se nourrir d'elle-même, tournant parfois en boucle sans rien apporter ? Quand la moindre donnée, sur internet, peut être falsifiée ? Quand tout devient matière à récit ?

« le monde n'existe pas » mêle la quête d'Ethan, le disparu, le fugitif, bouc émissaire commode d'un pays où les excès de violence ne trouvent pas leurs coupables et l'enquête d'Adam Vollman, sur fond d'interrogations récurrentes quant à notre environnement saturé d'informations dont l'authenticité devient de plus en plus difficile à prouver. Les considérations à ce sujet, émaillant le roman, si elles ne nuisent pas à son rythme, m'ont cependant donné l'impression d'afficher un peu trop la visée démonstrative du récit.

J'ai néanmoins pris plaisir à sa lecture, je l'ai trouvé prenant : l'histoire est intriguante à souhait, un parfum d'étrangeté flotte sur les pages. Comme Adam, on se demande ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. le glissement de l'un à l'autre semble altérer l'essence-même des choses et des êtres : à l'image d'Ethan, ils se dérobent et on navigue parfois à la lisière du cauchemar éveillé. In fine, on n'est pas sûr d'avoir reconstitué le puzzle : rappelant ceux qu'affectionnait Ethan, il y manque une dernière pièce et c'est au lecteur d'en définir les contours, ou de constater que l'entreprise est vouée à l'échec…
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Retrouver sur un des écrans de Times Square le visage du héros de son collège, et accessoirement celui qui a éveillé ses émois amoureux d'adolescents, accusé du viol et du meurtre d'une jeune mexicaine plonge Adam Vollmann dans un abîme de réflexions !
Du coup, « journaliste en chambre » plutôt que sur le terrain, Adam Vollmann convainc son rédacteur en chef de mener l'enquête au coeur de la ville de Drysten où a eu lieu le drame.
Ethan Shaw, éclatant de jeunesse et de beauté, est comme un demi-Dieu de l'Antiquité extraverti aimé par tous ses copains et copines. Sauf que le jeune Adam Vollmann était en réalité Christopher Mandel, complétement introverti qui vivait sa vie dans les livres et n'a plus rien à voir avec cet Adam et ses vingt kilos de muscles en plus, son costume sombre serré et son crâne chauve.
La jeune fille s'appelait Clara Montes. du haut de ses seize ans, elle devient omniprésente sur les chaînes d'infos. Les caméras traquent le moindre témoignage et le moindre détail pour déverser leurs informations. Prêts à tout, ces pseudos-journalistes épient leurs victimes pour gaver les spectateurs.
Dans « le monde n'existe pas « , Francis Humbert dénonce ces informations qui deviennent obsédantes et omniprésentes. Dans cette surenchère, l'auteur explique le prix à payer pour assouvir cette soif d'images et de commentaires, toujours plus impudiques et intrusives. Au point que la réalité peut rapidement devenir une fiction et vice versa. Évidemment, je tairais les ressorts de cette enquête journalistique menée de main de maître par Adam Vollmann.
Francis Humbert entraîne son lecteur dans un monde où Fake News et réseaux sociaux avec leurs bots associés travestissent une réalité de plus en plus floue. Alors, évidemment, tout s'emmêle, le faux devient vrai et le vrai devient faux. Et de digressions en digressions, Fabrice Humbert embarque vers son monde avec des références hollywoodiennes où cette Amérique sublimée est évidement irréelle. Qu'importe car ce n'est que de la fiction !
L'important dans cette écriture si maitrisée est la réflexion qu'elle induit. Car, comme à chaque roman, Francis Humbert sait déplacer le curseur pour que la situation qu'il présente permette au lecteur d'en analyser les différents points de vue. de cette boule à facettes, Francis Humbert bouleverse les représentations et les certitudes pour y faire entrer le doute et se poser à chaque fois la question de l'identité. Grande réussite que ce nouveau roman que j'attendais !
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/06/22/le-monde-nexiste-pas-francis-humbert/
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Mes sentiments restent très mitigés suite à la lecture de ce roman. Je suis allée au bout, j'avais envie de connaître le dénouement. Mais, je me suis perdue, ou l'auteur m'a perdue... J'ai souvent, surtout en 2d partie eu du mal à distinguer le réel et le fictif... l'auteur nous perd car "le monde n'existe pas".
La fin m'a laissée sur ma faim... Je n'ai pas bien compris, y a t-il quelque chose à comprendre ?
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C'est le premier roman que je lis de Fabrice Humbert. L'écriture est simple et pourtant belle et mélancolique.
J'ai été happée par ce roman mi-introspectif, mi-policier dans un fantasme de ville américaine telle que nous pouvons l'imaginer avec ses personnages malheureux, ses excentriques, ses exclus, ses êtres populaires et superficiellement admirés...
Une touche de Twin Peaks.
Seule la fin m'a laissée sur ma faim...
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Après Comment vivre en héros en 2017 chez Gallimard mais aussi L'Origine de la violence en 2009, le livre qui avait contribué à le faire connaître du plus grand nombre, Fabrice Humbert est revenu en librairie il y a quelques semaines. Son nouveau livre : le monde n'existe pas. L'occasion d'un voyage du côté des États-Unis à la conquête… de soi.

# La bande-annonce

« Autrefois, j'avais un ami. Je l'ai rencontré il y a bien longtemps, par un jour d'hiver, sautant de sa voiture et grimpant quatre à quatre les marches du lycée Franklin. C'est le souvenir le plus vivace que j'aie de lui, une impression inégalable d'éclat et de beauté - les couleurs scintillantes d'une époque où toutes mes sensations étaient brutales. Figé sur les marches, rempli d'admiration et de honte, j'étais égaré dans ma condition de « nouveau », égaré en moi-même. Il m'a sauvé - des autres, de ma propre jeunesse. Des années plus tard, alors que cet homme était devenu une image détestée, j'ai tenté de le sauver. J'aurais aimé qu'on sache qui il était vraiment. »

Lorsque Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché de tous, il le reconnaît aussitôt : il s'agit d'Ethan Shaw. le bel Ethan, qui vingt ans auparavant était la star du lycée et son seul ami, est accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus, pour mener l'enquête. Il comprendra bientôt que cette affaire dépasse tout ce qu'il pouvait imaginer...

# L'avis de Lettres it be

La question des fake news dans une société moderne aux prises avec la vérité, comment être un homme aujourd'hui d'après les canons qui se font et se défont, de quel côté des barreaux sommes-nous les plus libres… Dans son nouveau roman, le septième, Fabrice Humbert met la focale sur des questions massives qui donneront une toile de fond idéale à l'ensemble de son récit. À travers l'épopée de ce journaliste au New Yorker lancé sur les traces d'un fait divers, de la vérité et de lui-même, Fabrice Humbert nous invite à considérer et reconsidérer bien plus qu'une simple histoire de meurtre. Ou quand notre identité se meurt à petits feux…

Une fois encore sous la plume de Fabrice Humbert, la question de l'identité occupe toute la place. Cette fois, dans le monde n'existe pas, cette identité est celle qui se construit à travers l'Autre, à travers, ici, la figure du bel Ethan, hier Apollon de lycée, aujourd'hui paria parmi les parias. Adam Vollmann, héros de ce roman, court donc à la recherche de cette partie de lui-même laissée dans cette amitié de lycée qui ressurgit brutalement dans son existence alors que son vieil ami est l'auteur du pire.

Du récit au roman noir, il n'y a qu'un pas que Fabrice Humbert franchit avec brio. Dans le monde n'existe pas, on passe aisément d'une question à une autre, d'un registre à un autre, bien guidé par un auteur décidément avec l'aise avec l'expression des tourments intérieurs sans pour autant tomber dans la mièvrerie trop courante des creux échos de l'égo. Une fois, sur près de 250 pages, Fabrice Humbert est juste, dans le bon ton, le bon rythme. Une confirmation, comme si c'était encore nécessaire.

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Un grand tourbillon entre la Vérité et le mensonge de nos vies d'aujourd'hui. Pourrions nous être figés éternellement dans nos adolescences ? Sommes nous toujours ce que nous étions alors ? Fabrice Humbert, avec une virtuosité rare dans son écriture, tente de découvrir si nous sommes déjà passés dans l'époque de la post-vérité ou s'il nous reste encore quelques années ? Après une cinquantaine de pages les deux cents restantes se lisent comme un polar. Prenant et effayant.
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J'ai beaucoup pensé à Matrix (le film) en lisant ce roman. Qu'est ce que la réalité ? Devons-nous croire ce que nous voyons, ce qu'on nous présente (presse, journaux télévisés ...), pouvons-nous nous opposer et résister ?
En partant d'un fait divers (un homme qu'il a connu lorsqu'il était adolescent, est accusé du meurtre d'une jeune fille, adolescente), le narrateur va enquêter et revenir dans la petite ville où il était au lycée et où il avait croisé ce jeune homme à l'époque, star incontesté du sport, demi dieu local devant lequel le monde aurait dû s'ouvrir et s'incliner.
Le narrateur va ainsi se souvenir de l'attirance qu'il avait ressenti pour ce jeune homme, des non-dits et comprendre que l'arbre cache la forêt.
Un roman ciselé, qui nous interroge sur le fameux mythe de la caverne de Platon : voulons-nous vraiment savoir ce qu'est la réalité ou ne préférons-nous pas rester dans l'ignorance par commodité, peur ? Somptueux ...
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