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3,36

sur 261 notes
Voici une lecture qui m'a décontenancé. Je ne m'attendais pas à ce voyage dans ce que le monde actuel offre de surnaturel. Qu'est-ce que la vérité, sur quoi se base un récit, qui suis-je, mon image, ma propre construction de mon corps, ce que les autres voient ou veulent voir de moi??? Autant d'interrogations qui servent de terreau à une intrigue digne de la *4ème dimension* des années '60.
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Je n'ai tout simplement pas "accroché" à ce livre. le début commence plutôt bien puis après ça part dans un questionnement perpétuel sur ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Certaines réflexions sont vraiment intéressantes mais il n'y a pas spécialement d'enquête et l'intrigue n'est pas développée.
Même à la fin on ne sait ce qui est vrai ou pas, chacun pense ce qu'il veut.
Personnellement j'ai trouvé ce livre ennuyeux et sans grand intérêt.
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Passionnant ouvrage que l'on peut lire sous deux angles différents :

l'histoire menée comme un thriller psychologique dans la ville de Drysden (Colorado). Au lycée Franklin, deux adolescents deviennent amis ; l'un d'eux, Ethan Shaw, capitaine de l'équipe de foot, doué pour tous les sports, est solaire, beau, attirant toutes les sympathies, séduisant toutes les filles, sorte de Robert Redford assez imperméable.,
L'autre, Christopher Mentel plus intellectuel est passe-muraille : blanc de peau, maigrichon, peu sûr de lui, objet d'indifférence mais aussi d'agressions en raison de son homosexualité, amoureux platonique d'Ethan

Quelques années plus tard, Christopher qui est aussi le narrateur, devient journaliste au New Yorker sous le nom d'Adam Vollmann et découvre sur les panneaux de Times Square le visage d'Ethan accusé de viol et de meurtre d'une adolescente.

Il retourne à Drysden pour officiellement faire un article à ce sujet, officieusement pour comprendre et sauver son ancien ami. Ce récit est en lui-même captivant avec une fin pour le moins surprenante.

Le 2e niveau étroitement imbriqué dans l'histoire est une interrogation sur l'existence du réel à la façon des poupées russes :
. Sur le plan Individuel le questionnement porte sur l'identité, la part d'invention de soi. En l'occurrence dans le roman : qui est le vrai Adam Vollman ? Qui est réellement Ethan Shaw ?, quels sont d'une façon générale les acteurs de ce livre, la mère de la victime, la femme d'Ethan ? Et par extension qui sommes-nous ?
. Familial : les familles rencontrées dans le cadre de l'enquête sont-elles ce qu'elle paraissent être ?
. Environnemental : Drysden est-elle cette ville américaine banale au sein de laquelle passe une autoroute avec son armurerie, cafés, pizzeria, son lac, ses montagnes ?
. Encore plus largement le monde qui nous est accessible à travers les récits historiques, d'actualité est-il le reflet de faits avérés ou est-il le produit des fictions inventées au gré des intérêts du moment, façon « 1984 » d'Orwell ?

Le livre pose des questions concernant cette réalité dont on doute de plus en plus au fur et à mesure du récit jusqu'au sentiment confus d'une manipulation totale de l'information qui nous est accessible, la réalité et la fiction se confondent d'une façon troublante.

Le point de vue de l'auteur est contenu dans le titre : le monde n'existe pas, il n'est que récits arrangés, triturés et parfois inventés.

Ce livre aux multiples facettes est passionnant et servi par un style qui a du souffle.
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Adam Wollman, journaliste au New Yorker aperçoit un jour sur les écrans de Times Square le visage d'Ethan Shaw, accusé du viol et du meurtre d'une jeune fille de 16 ans d'origine mexicaine.

Pour Adam Wollman le nom d'Ethan Shaw ne lui est pas inconnu car ils se sont connus au collège de Drysden, petite ville américaine. Ethan était à l'époque le roi du lycée - beau et sportif, le seul à protéger Adam des autres lui l'adolescent solitaire et tourmenté.

Adam va ainsi convaincre son rédacteur en chef de mener l'enquête et retourner dans sa ville natale.

Le voila sur les traces des fantômes du passé, et ce territoire où le vrai et le faux s'entremêlent pour ne plus former qu'un seul et même élément.

Dans cette petite ville américaine, ou le racisme et l'homophobie semblent quasi intégrés dans les gènes de ses habitants, la moindre face news pourrait bien faire l'objet d'une fable passionnant toute l'Amérique

On avait découvert Fabrice Humbert avec L'origine de la Violence une histoire de secrets de famille avec pour toile de fond la deuxième guerre mondiale puis ensuite avec Comment vivre en héros » roman politique et philosophique ambitieux pour nous conter une vie française.

Avec son nouveau roman « le monde n'existe pas » Fabrice Humbert prend le pari de déconcerter son lecteur avec une réflexion sur la puissance du récit, sur les techniques de la désinformation et cherche à démonter les mécanismes qui font qu' un récit imaginé peut devenir la réalité pour des millions de personnes.

Fabrice Humbert tire le fil délicat de son récit, construit comme un polar et nous invite à réfléchir sur le sens de la vérité et de la justice, et sujet très actuel sur la manipulation des masses.

Réflexion intelligente sur la société actuelle comme fabrique idéale des héros et ou de faux coupables, "Le monde n'existe pas" mélange les genres, entre l' -enquête à la Joël Dicker, fable fantastique à la David Lynch entre réalité et onirisme, chronique d'une vie provinciale américaine à la Raymond Carver .

Ce mélange des styles peut certes se faire parfois de façon un peu confuse et le dénouement semble par trop abrupt.

Mais oublions ces réserves pour apprécier comme il se doit un roman ambitieux et captivant qui finit d'asseoir Fabrice Humbert comme un romancier qui compte dans la littérature française contemporaine.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lu d'une traite !

Au travers d'une enquête, Fabrice Humbert pose de vraies questions sur le lien entre réalité et vérité.
Quand le plus grand nombre croît en quelque chose, est-ce que cela devient la réalité, est-ce que cela en fait une vérité.
Partant de là, se pose le problème des réseaux sociaux et leurs « fake news », des manipulations possibles grâce à la promesse d'argent ou de célébrité (et qu'est-ce qui pousse à ce besoin de reconnaissance).
Une question non pas d'actualité, mais de société.

Sur la forme, j'ai apprécié le style: On ressent l'enlisement de l'enquête du narrateur, sans que cela devienne pesant. L'auteur arrive ensuite à faire émerger en nous les ressorts de l'enquête en même temps que le héros, des premières intuitions au dénouement final.

Bref une très belle découverte.
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Je ne connaissais pas Fabrice Humbert avant de lire le monde n'existe pas. Fabrice Humbert refuse de livrer son âge. Ses parents ont divorcé lorsqu'il avait 7 ans. Il a fait sa thèse de doctorat sur l'autobiographie. Il est professeur de lycée et rencontre le succès en 2009 avec son troisième roman, L'origine de la violence, un livre autofictionnel où le personnage central est un professeur de lycée...

Dans un pays meurtri par des massacres en série et dénués de sens dans plusieurs universités et lycées, Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché qu'il reconnaît : il s'agit d'Ethan Shaw, le bel Ethan, celui-là même qui, vingt ans auparavant, était la star du lycée, et son seul ami. Il est désormais accusé d'avoir violé et tué une jeune mexicaine de 16 ans, Clara Montes. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden (Colorado), où ils se sont connus, pour mener l'enquête.

Un polar philosophique sous forme de mise en abîme qui s'attaque à la construction du récit au sein d'un récit et réfléchit à l'illusion fictionnelle. La réalité des faits se fragilise au fur et à mesure de l'enquête d'Adam Vollmann, ouvrant une scène paranoïaque où la notion de réalité vacille face aux théories du complot et à la surveillance universelle.

Une touche autofictionnelle, une touche philosophique avec des relents sartriens de la Nausée et de son personnage d'Antoine Roquentin, des accents tragiques et mythiques avec Oedipe et un fond paranoïaque autour des notions de vérité et de réalité, cela fait un peu beaucoup pour un même récit et j'ai eu du mal à en arriver à bout (ai-je été pris par la nausée ?). Les personnages sonnent creux, le récit est tantôt alambiqué tantôt simpliste (je pense à l'adolescence d'Adam Vollmann) et la trame est quelque peu cousue de fil blanc. Ça n'a pas pris pour moi !

Gaultier
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Lorsque Adam Vollmann, journaliste au New Yorker, voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché de tous, il le reconnaît aussitôt : il s'agit d'Ethan Shaw. le bel Ethan, qui vingt ans auparavant était la star du lycée et son seul ami, est accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine de seize ans. Ethan, était un être solaire et puissant, capitaine et meilleur joueur de l'équipe de foot locale il était aimé et admiré de tous et incarnait pour Adam l'idéal de ce qu'il n'était pas, lui, le chétif complexé et solitaire qui aimait les garçons. Ethan, son héros, était devenu son grand amour.

Adam refusant de croire à la culpabilité de son ancien ami va retourner enquêter à Drysden, petite ville morne du Colorado où ils se sont connus. Il refuse de voir son ancien ami livré à la vindicte populaire, selon lui cette affaire est idéale pour les médias avec des personnages idéaux, un bon américain au parcours exemplaire, une jeune fille innocente, un crime dans un petite ville tranquille... Pour lui, meurtre de Clara et fuite d'Ethan sont scénarisés pour fasciner le peuple américain transformant Ethan en un monstre bien loin de l'image qu'il a de son ami.

Mais à mesure qu'il va se confronter au passé, toutes ses certitudes vont vaciller...

Ce roman atypique, thriller entre fiction et réalité à l'époque des Fake News, nous propose une réflexion sur l'identité, sur la violence, sur la réalité et la fiction. Fabrice Humbert balade sans cesse le lecteur entre fiction et réalité au point qu'il nous est difficile de démêler le vrai du faux tout au long du récit. L'écriture est belle, la réflexion est intelligente mais les digressions trop nombreuses m'ont donné l'impression globale d'un roman très décousu et finalement assez bavard.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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❤2ème gros coup de coeur de cette rentrée littéraire
Ce roman débute par un fait divers dont le théâtre se situe à Drysden, ville résidentielle et morne du Colorado.
Clara Montes, jeune fille idéale, a été violée puis assassinée par Ethan Shaw, ex-star du lycée, un demi-dieu beau et solaire à l'époque. Celui-ci se cache désormais dans les montagnes surplombant la ville et les autorités sont à sa recherche.
Adam Vollmann qui était l'ami d'Ethan il y a 17 ans, est aujourd'hui journaliste au New Yorker. Il doute de cette histoire qui fait la une des télés du pays : l'Ethan qu'il a connu ne peut avoir commis ce crime odieux. Il décide de retourner à Drysden afin d'enquêter sur le traitement de cette affaire et sur l'affolement de la machine médiatique mais surtout, de tenter d'approcher la vérité.
C'est alors que le livre prend un virage plus sociologique qui résonne terriblement à l'époque des tweets, des fake news et autres chaînes d'info en continu (« ce ver immense et vorace »).
Et si le monde était une fiction qu'on nous raconte, un monde d'images et de représentations ?
Et si la réalité était le fruit du récit le plus convaincant ?
Et si le monde n'existait pas ?

Quand les écrans s'emparent de nos vies, que l'information est théâtralisée; quand le peuple attend de ses politiques qu'ils lui servent « un grand récit », « des formules magiques », les portes sont alors grandes ouvertes aux manipulations les plus terribles.
A travers les figures tutélaires d'Hemingway, de Garcia Marquez, d'Hitchcock ou encore d'Orson Welles, l'auteur s'interroge sur le travail de journaliste, le mélange des genres entre le récit d'une monde sur lequel on voudrait avoir prise et la part de fiction : le plafond de verre entre la réalité et la fiction serait-il sur le point d'exploser ? Il s'agit alors plus d'un terrible constat que d'une hypothétique dystopie.
Vertigineux et passionnant.
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De Fabrice Humbert, je connaissais plusieurs romans sans pour autant avoir pris le temps de les lire, ce prix fut donc l'occasion parfaite de découvrir sa plume, et quelle plume ! Installant son intrigue aux États-Unis, l'auteur nous livre ici un roman surprenant aux airs de Truman Show, comme nous le laisse d'ailleurs présager le titre, tout en nous dépeignant une Amérique dysfonctionnelle en carton-pâte.

La première partie du récit est assez classique, le lecteur remonte dans l'adolescence compliquée du narrateur, Adam Vollmann, qui tente de retrouver son ami d'enfance, Ethan, accusé aujourd'hui du meurtre d'une petite fille. En parallèle de la vie du narrateur, le lecteur suit son enquête jusqu'à Drysden, départ de la relation particulière entre les deux personnages. le début du roman se lit ainsi comme un thriller, en tournant les pages avidement, chapitre après chapitre. le lecteur se prendra aussi facilement d'affection pour le héros à l'adolescence empreinte de souffrance. Dans la seconde partie, la limite entre réalité et fiction devient de plus en plus floue. Entre fake news et manipulations, le récit emprunte des méandres qui laissent le lecteur dubitatif. Il faut démêler le vrai du faux dans ce que raconte le narrateur d'autant plus que l'auteur noie l'intrigue dans de nombreuses digressions invitant à la réflexion sur des sujets variés et très contemporains. Je n'en dévoile pas plus…

Il s'agit d'un roman exigeant à la construction intelligente et très bien écrit mais je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir perdue alors que la fin m'a laissée dubitative. Je suis donc un peu mitigée sur ce roman, je n'ai pas pu le poser avant de le finir tandis que la richesse du propos et sa qualité sont indéniables mais j'ai eu des difficultés à suivre par moments et il mériterait une relecture à la lumière de nos discussions lors de la réunion avec les jurés. Je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment, peut-être trop vite… Il s'agit tout de même d'un bon roman qui invite à la réflexion !
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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"ils ont fouillé le réel, en ont extrait la boue, le mensonge et la gloire"
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Lorsqu' Adam Volmann, journaliste au New Yorker voit le portrait d'un homme recherché, il reconnaît aussitôt Ethan Shaw, son ami charismatique du lycée pour qui il vouait une profonde admiration. Refusant de le croire coupable d'un homicide, il décide de retourner à Drysden pour mener l'enquête. Arrivé dans cette petite ville lugubre du Colorado, où tout le monde se connaît sans pour autant s'apprécier, les bons comme les mauvais souvenirs affluent.
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Le monde n'existe pas est un roman bien écrit qui mêle habilement suspense et réflexion passionnante sur ce qui est réel, vrai et ce qui est de l'ordre de la fiction, du fantasme. Entre théorie du complot, fake news, lynchage des médias, Fabrice Humbert s'interroge sur l'identité et la vérité à l'ère des réseaux sociaux et de la manipulation des masses dans notre société contemporaine.

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