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Qu'un roman raconte des péripéties horribles et violentes, qu'il nous donne le tableau d'une ville corrompue et pervertie par l'argent, le sexe et le pouvoir, tout cela n'empêche pas qu'il soit tenu en estime lorsqu'on en lit jusqu'au bout les cinq cents pages. Ce livre d'une densité incroyable, d'une profonde intensité, laisse un souvenir notoire mais ténébreux. La victime, Elizabeth Short, une jeune femme assassinée et mutilée, affecte le travail de nombreux membres du Los Angeles Police Department (LAPD) et bouleverse gravement celle de deux enquêteurs. Si cette fille devient un mythe dans le roman de James Ellroy, il en advint autant du vrai crime de 1947, jamais résolu : une vingtaine de livres ont été écrit sur les investigations criminelles de cette affaire.

"Le dahlia noir" (1987) marque surtout par un style aux phrases brèves, un style concis qui s'apparente à un compte-rendu efficace, incisif, rapide, "à la serpe" lit-on sur Wikipédia, où figurent des éléments, comme les rapports de police conformes, qui rappellent les collages de Dos Passos. L'ensemble dégage un réalisme qui s'éloigne radicalement de polars tapageurs et invraisemblables que j'ai laissés au bout de cent pages. Sans doute la noirceur du tableau est-elle exagérée, mais le roman procure un vif sentiment de véracité. le réseau complexe d'intrigues qui se croisent et se rejoignent contribue à rendre une société ambivalente aux moralités nébuleuses. L'influence de conjonctures extérieures et d'ambitions personnelles sur le cours de l'enquête est flagrante.

Pourtant tout n'est pas si sombre au final : "Cherchez la femme, Bucky. Souviens-toi de ça.", dit Lee Blanchard à son collègue Bleichert. Dans une postface écrite vingt ans plus tard (un peu boursouflée à mon goût), Ellroy reprend ces paroles et rappelle que sa propre mère fut violée et étranglée alors qu'il n'avait que dix ans. Enfin, il rend hommage Betty Short, qu'une naïve espérance a conduite à sa perte : "Betty nous dépasse, elle est plus grande que nous". L'affaire du dahlia noir date d'un an avant la naissance de l'auteur.

Le crime captive toujours actuellement : Stéphane Bourgoin en a fait, selon toute apparence, un livre intéressant, "Qui a tué le dahlia noir?", où il rapporte son enquête et suggère le vrai tueur.

Très célèbre, mais plus improbable, l'enquête de Steve Hodel, ancien inspecteur gradé, qui conclut à la culpabilité de son propre père (voir "Paris Match" 1, 2 ,3).

"Le dahlia noir" est le premier volet du (premier) Quatuor de Los Angeles. Il semble que le style épuré d'Ellroy soit poussé aux imites dans le dernier opus de la série, "White Jazz". On retrouve, paraît-il, Bucky Bleichert (le narrateur du dalhia) et son équipier Lee Blanchard dans "Perfidia" (2015).


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Histoire tordue, beaucoup de personnages, ambiance glauque ... vengeance, rancune, l'amour qui souvent fait tourner la tête, le coeur, la déraison allant jusqu'à plusieurs meurtres.
Mais grâce au dessin, colorisation de Miles Hyman, ce roman graphique est magnifique, plein d'authenticité et met en valeur par ses traits le rythme effréné de cette enquête qui peine à être résolu !
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J'avais déjà essayé de lire le roman noir d'Ellroy, mais n'étant pas adepte de son style d'écriture, j'avais rapidement abandonné.
Contente donc d'avoir pu mettre la main sur cette adaptation en BD qui, un peu confuse dans la construction au départ, m'a finalement vite captivée.
Je croyais que l'histoire se concentrera sur l'enquête du meurtre, or le récit décrit plutôt la vie des flics (deux en particulier), experts en mensonges et faux-semblants, dans un Los Angeles des années 1950. Un LA noir, corrompu, mafieux, avec son industrie cinématographique qui telle une toile d'araignée attire les jolies filles (pauvres) comme autant de mouches...
J'ai un peu moins apprécié le graphisme (dans les teints de marron, ocres et oranges), essentiellement parce que je le trouve dénué de vivacité, avec des personnages (surtout masculins) se ressemblant tous avec leurs bouilles carrés entourés de coiffures semblables.
Mais, tout bien pesé, la balance penche plutôt vers une bonne lecture bien accrocheuse.
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Adapter un pavé littéraire en BD, c'est clair, cela relève de l'inconscience la plus énorme. Surtout quand le pavé est de James Ellroy. Surtout quand il s'agit de l'iconique Dahlia Noir, le roman qui a permis à Ellroy de commencer à exorciser le meurtre de sa propre mère.

Au niveau découpage, scénario, mise en page, je suis bluffé. Les choix se révèlent judicieux. le recours au texte et aux dialogues d'Ellroy lui-même est plutôt bien vu. On aurait assez mal compris que Matz réécrive du texte alors que les mots du maître sont à portée de stylo. On a cette noirceur, ce côté désabusé, rouleau-compresseur, du roman d'Ellroy. Les héros sont dépassés, balayés, victimes tout autant que bourreaux. Il y a un respect énorme qui suinte de partout.

Côté dessin, par contre, je suis moins bluffé. J'ai mis pas mal de temps à m'y faire. Miles Hyman possède portant bien son sujet. Les années 50 lui collent aux pinceaux. Mais je n'ai pas été emporté, séduit.

Cela reste une très bonne adaptation, saluée par Ellroy lui-même.
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Un peu réchauffé pour un commentaire car le roman n'est plus très jeune. C'est l'exemple même du polar qui vous tient accroché jusqu'à l'aube. Avec des flics, des femmes fatales, des tueurs et une ville... Un condensé de roman ou de film noir. On s'attend à voir Bogie arriver à toutes les pages. Cela ne veut pas dire que ce soit un roman facile. Mais ni Chandlern ni Hammlett ne sont des auteurs faciles. On est en bonne compagnie.
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Un classique du roman noir adapté en BD.
Je n'ai pas lu le roman.
J'ai trouvé la BD difficile à lire. Difficile dans la lecture de ses images : les personnages se ressemblent tous et j'ai eu beaucoup de mal à comprendre qui était qui et ça m'a beaucoup gêné, évidemment, dans la compréhension de l'histoire. Difficultés ensuite sur le récit : après un début très prenant, le déroulement et le dénouement de l'intrigue m'ont paru confus, pas assez explicites et je n'ai pas tout saisi...Cela m'a empêché d'apprécier alors que je trouvais le personnage principal plutôt intéressant.
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Certains pourront être gênés par l'aspect figé et statique des dessins. Pour moi, la patte de Miles Hyman est incomparable, son style est unique et reconnaissable entre tous. Il était tout désigné pour adapter le Dahlia Noir en BD. Sa palette de couleurs, qui fait flirter ensemble les jaunes et les bruns, frôle le sépia. Un effet « rétro » parfait pour nous plonger dans l'atmosphère tantôt feutrée, tantôt bouillonnante des années 40-50.

Matz et David Fincher ont réalisé une très belle découpe du livre de James Ellroy, rien ne manque à la terrible histoire d'Elisabeth Short, le Dahlia Noir. C'est une véritable prouesse d'adapter un roman de 500 pages en bande dessinée de 170 à laquelle rien ne manque, pas même l'ambivalence des personnages ou la complexité de leurs relations.

Cette bande dessinée est presque un chef d'oeuvre puisqu'elle regroupe à elle seule un auteur de renom, James Ellroy, un réalisateur hors pair, David Fincher, un scénariste BD de talent, Matz, et un dessinateur inimitable, Miles Hyman. Bref, c'est le cadeau parfait !
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Je préfère la BD au film mais je n'ai toujours pas lu le roman.
Je la conseille à tous les amoureux du policier bien sombre.
Encore une belle pièce dans la collection " rivages noir "
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On poursuit le meurtrier d'une prostituée pendant tout le livre avec des pauses par ci par là, on fait venir des personnages de nul part . La cacophonie. J'ai eu énormément de mal a le finir et la fin n'est pas du tout satisfaisante. Heureusement que certains passages sont forts bien écrits car sinon je n'aurai pu terminer ce livre. Un livre écrit d'après une affaire réelle. Je n'ai pas vraiment accrochée.
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A l'origine, j'avais découvert le dahlia noir grâce au film de Brian de Palma. Puis, j'ai lu le livre d'Ellroy. Et j'ai été bluffée par la différence d'intensité entre l'original et l'adaptation cinématogrpahique. Alors que le premier, s'il trouve son sens grâce à l'enquête sur la mort de Betty Short, laisse une part très importante à la psychologie des personnages et brosse le portrait d'une police corrompue, le second ne s'intéresse qu'au meutre et fait l'impasse sur des aspects plus sombres... Pourtant, le dealer et son équipe, à plusieurs reprises, m'ont conseillée de lire la BD : "tu ne seras pas déçue, c'est fidèle au roman".

A l'origine du scénario de l'album, celui que David Fincher avait envisagé pour son adaptation cinématographique... Evidemment, il y a forcément eu des coupes dans l'intrigue, des raccourcis et peut-être des simplifications, mais je dois reconnaître que les scénaristes ont fait un boulot formidable : dès le début, je me suis retrouvée plongée dans l'ambiance du roman d'Ellroy. Il y a la noirceur, la violence, l'ambiguité des personnages, leurs zones troubles et leurs secrets... Tout y est, renforcé par le trait de Miles Hymans qui recrée le Los Angeles de l'époque. Si ces visages m'ont un peu surprise au début (j'avais l'impression que tous les hommes étaient taillés à la serpe), j'ai réussi à m'en détacher et à me laisser absorber par cette ambiance sombre et tragique.

Avant d'achever cette chronique, je me dois de vous faire une confidence : le dahlia noir est, à ce jour, le seul roman de James Ellroy que j'ai réussi à lire de bout en bout. J'ai eu beau retenter l'an dernier : je me perds rapidement dans une atmosphère complexe et des personnages multiples. du coup, si vous n'avez jamais tenté Ellroy ou si vous n'y arrivez pas, ouvrez cet album : l'occasion d'approcher l'oeuvre d'un brillant auteur américain (oui, ce n'est pas parce que ce n'est pas ma came que je ne peux pas admettre que Ellroy est brillant !) grâce à une adaptation fidèle et parfaitement réussie.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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