Alors qu'en 1943, face à une contraception défaillante, le souci de bien des femmes reste d'avoir un homme sans avoir d'enfant, la préoccupation de l'excentrique Jenny est d'avoir un enfant et surtout pas d'homme. C'est ainsi qu'elle jette son dévolu sur le sergent technicien Garp, " opérationnellement " intact en dépit de son cerveau endommagé. de cette éphémère union naîtra S.T. Garp.
MES IMPRESSIONS :
Compte tenu de la volonté des amis de forum de lire ce livre, j'ai essayé de cacher l'histoire dans cette critique.
Très bon style.
C'est la première fois que je lis un auteur réaliste, (qui décrit le quotidien non fictif, sans trucages ni super-pouvoirs, ni fantasy)...et qui a autant d'imagination !!
A un moment il fait une sorte d'algorithme des nombreuses possibilités de continuer une histoire.
Quelle Histoire ! Quels destins ! Quelles fins!
J'adore les comiques de situation créés : par exemple "de manière à pousser ses fesses dans l'évier", ou le "coinceur de satyres par profession", ou Garp avec sa cuiller en bois....Et "Crapaud" !
La description des personnages est superbe, Garp sénior, Jenny Field, S.T.Garp, Helen, Ellen, Duncan, la transsexuelle, et Jenny junior à la fin.
Les ellen jamesiennes est une création telle que je me suis demandé si elles existaient réellement !
Irving est dans son élément: il imagine la vie de deux écrivains, et surtout l'évolution de l'écriture de Garp. Je trouve le dernier extrait de Garp (tentative de viol) vraiment bien écrit, bien que pour Irving, le premier (la pension) soit très bon !
Jenny fait, dans les années soixante, une biographie sa vie sans homme: un succès inattendu dû aux circonstances sociales: Irving nous fait réfléchir sur les facteurs qui font le succès d'un livre.
Garp est un père angoissé. Toutes les précautions qu'il prend servent elles à quelque chose ?
Garp sait faire deux choses dans sa vie : lutter et écrire.
Vers la fin, Irving semble se délecter à trouver des morts plus originales les unes que les autres pour ses personnages.
Il a d'ailleurs un style très américain de décompter le temps qu'il reste à quelqu'un à vivre, jusqu'à utiliser la chronomètre pour l'un de ses personnages!
"Dans
le monde selon Garp, nous sommes tous des Incurables." Je crois que c'est plus dans le monde selon Irving....Ce qui permet de prendre la vie avec philosophie !