Toujours avec sa parution un peu lente qui empêche de pleinement plonger dans la souffle de l'histoire, Freya se fraye son chemin au sein de ces shojos d'aventure qui renouvellent un peu le genre en France.
Ce septième tome est celui d'une fin annonçant un renouveau. Au contact des histoires de famille du royaume de Nacht, Freya est confronté à son grand ennemi : Sigurd. Mais si la première partie de ce tome a un joli souffle dramatique, la seconde fait un peu retomber le soufflet et me passionne moins, c'est une transition un peu ratée et timide.
J'ai bien aimé la dramaturgie de la mise en scène de l'affrontement final entre les deux reines de Nacht. C'était joliment écrit, même si classique, car l'autrice se sert habillement d'une ambiance historique européenne qui fait toujours son petit effet, notamment avec des personnages aussi gris que ceux que nous suivons. A croire que cela devient presque la norme et qu'on n'a plus de personnage profondément méchant. Ça me manque un peu.
On se retrouve avec le classique épisode de la reconquête d'un pouvoir perdu où les héros doivent faire preuve de charisme, ce qui est réussi. On prend plaisir à voir la reine légitime redresser le menton et se battre. Et ça change de voir Freya et ses compagnons plutôt en retrait car le coeur est ailleurs à ce moment-là. J'aime également que ce soit des femmes et non des hommes qui fassent le destin de ces royaumes au final. C'est très actuel.
Après tout est très convenu et prévisible ici. On se doutait bien que la fausse méchante allait tomber et que les pseudo gentils allaient reprendre le pouvoir. C'est plus la réaction de Freya qui temporise et préfère préconiser à ses alliés de jouer un double jeu le temps de se remettre qui surprend. La course-poursuite qui s'ensuit avec le général de l'armée adverse est d'ailleurs un modèle du genre. On retrouve toute l'habileté de l'héroïne et ça fait plaisir de la revoir en duo avec Alex. C'est un chouette moment.
Je regrette presque en revanche que la romance vienne se glisser à ce stade dans l'histoire. Finalement, j'étais bien sans et c'est une fleur bleue qui dit ça. Alors voir Alex se comporter bêtement à cause de ses sentiments m'agace. Voir Julius s'éveiller bien maladroitement à ses sentiments également surtout vu leur différence d'âge. Oui, c'est une question qui me chafouine quand elle est mal amenée comme ici. Il y a quelque chose d'incongru à voir cela prendre une telle place alors que l'esprit de l'héroïne est ou devrait être ailleurs. Cependant, j'avoue que ça m'amuse de voir le début d'un harem inversé ^^'
Il y a encore et toujours de bonnes intentions derrière cette série mais il lui manque pourtant quelque chose. Dans le genre, le Requiem du Roi des Roses, Yona princesse de l'aube ou Called Game réussissent mieux à s'imposer et à définir puis poser une histoire épique et dramatique avec une héroïne forte. Là, ça reste surtout classique et un brin superficiel et le rythme sporadique de publication n'aide en rien...
Lien :
https://lesblablasdetachan.w..