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4,14

sur 550 notes
Polar noir. Je me suis surprise à lire en exagérant mon accent pour me mettre dans l'ambiance marseillaise ! C'est un chouilla caricatural mais vé, on va pas se priver non plus ! Pour l'intrigue, c'est pareil, tout y est : meurtres, mafia, intégristes musulmans, bons et mauvais flics, femmes épleurées, alcool, recettes marseillaises et histoires de famille...
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« L'essentiel [du chourmo], c'était que les gens se rencontrent. Se ‘mêlent', comme on dit à Marseille. Des affaires des autres, et vice versa. Il y avait un esprit chourmo. On n'était plus d'un quartier, d'une cité. On était chourmo. Dans la même galère, à ramer ! Pour s'en sortir. Ensemble. »

Quelques années on passé, Fabio n'est plus dans la police maintenant, il a jeté l'éponge, n'en pouvant plus de la saloperie du monde, de l'odeur de la mort et de cette haine à laquelle il était si souvent confronté. Il partage paisiblement sa vie entre son petit deux pièces en front de mer et son bateau amarré juste en dessous. Prendre le temps de faire le point, sur sa vie, ses échecs amoureux. Essayer de donner un sens à tout cela, de rattraper le temps qu'on imagine avoir perdu, reconstruire, même si il semble impossible de recoller les morceaux parfois…

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, Gelou, la cousine, va resurgir dans la vie de Fabio, et pas forcément pour le meilleur. Son fils, Guitou, a disparu depuis deux jours, et c'est anormal, le retrouver est une priorité. Un prétexte comme un autre pour entrainer une nouvelle fois le lecteur au coeur de la cité phocéenne, dans tout ce qu'elle a de plus sordide, mais aussi de plus magique, riche et coloré.

Des meurtres à tour de bras, sur fond d'islamisation des banlieues, de front national rampant, de police corrompue et de mafia marseillaise. Une galerie de personnages hauts en couleur et attachants. Un lecteur englué dans un Marseille foisonnant et décadent à la fois. C'est une intrigue qui fait bien son boulot, comme dans le précédant opus, il est particulièrement compliqué de se détacher du roman un fois la première page tournée. Certain parleront d'un roman noir classique, comme il en existe déjà des milliers, moi je trouve qu'il a ce petit quelque chose en plus qui me fait le classer tout en haut de la pile de mes polars favoris.

« Chourmo » est le deuxième volet de « La trilogie Fabio Montale ».

Lien : http://testivore.com/chourmo/
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Chourmo, ce n'est pas une chanson de IAM, comme Total Keops, ça veut dire tout simplement galère. Dans quelle galère il s'est fourré le Montale ?
J'arrivais juste de Marseille, ce soir- là, quand j'ai ouvert le livre : ça commence par « du haut des escaliers de la Gare Saint-Charles, Guitou contemplait Marseille.[…] En bas des escaliers, c'est le boulevard d'Athènes. Tu le suis jusqu'à la Canebière. Et tu arrives au vieux port » exactement ce que je venais de faire.
On dit qu'un livre est bon quand sa première phrase est bonne. Alors, quel début ! le livre m'ouvre les bras.
Et puis, Montale traîne dans les quartiers nord, et moi, j'ai été faire un petit séjour en hélicoptère à l'hôpital nord. Ce livre est fait pour moi.
J'avoue (peut-être étais-je fatiguée de mon périple) que j'ai eu plus de mal avec ce livre-là que le précédent. L'intrigue est embrouillée. Vous allez me dire que l'intrigue n'a pas d'importance. Seuls l'ambiance est nécessaire. Alors, là, comme ambiance c'est pas mal.
Izzo, décrit finement la montée de l'islamisme radical chez des jeunes paumés. Rappelons-nous que ce livre a été écrit en 1996, c'était le début (que l'on n'a pas su voir). Depuis, il y a eu Charlie, le Bataclan, Nice…) Aurions-nous du écouter Izzo à ce moment-là ?
Il y a aussi le poids de la Mafia, tout cela mêlé, ça fait pas bon d'être à côté.
A Marseille, les règlements de compte sont légion (aujourd'hui 3/10/22, deux morts à la Belle de Mai, la veille un tué à la Kalach, le jour d'avant fusillade, etc, etc)
A Marseille (mais pas que) il y a aussi des flics pourris, alors ça n'arrange pas les choses.
Mais ce soir, j'ai pas envie d'entendre tout ça. J'ai envie de voir Montale.
Montale n'est pas un flic pourri, c'est pas un flic non plus qui dégaine son arme pour un oui, pour un nom. D'ailleurs, il n'a pas d'arme.
Comme tous ces flics de papier, il boit (trop) couche (peut-être pas assez, mais il y pense tout le temps) et fume. Et ratiocine.
Mais quel mec ce Montale. Il aime les poètes et le jazz, c'est pas si fréquent dans les polars (j'avais aimé le Suèdois Äke Edwarson dont le héros commissaire était fan de Coltrane) il peut vous réciter un dictionnaire des vins du cru, il a un petit faible pour le Lagavulin, tiens j'ai envie d'y gouter, il est accro à la nostalgie, faut dire, qu'autour de lui, il y a des manques, des ratés, des échecs et des pourquoi, il porte la poisse, Montale. Mais ce soir, j'ai rendez-vous avec lui.

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Nous retrouvons avec "Chourmo" Fabio Montale, le héros de "Total Khéops", premier opus de la "trilogie marseillaise" de Jean-Claude Izzo.
A la fin de "Total Khéops", Fabio, désabusé par l'attitude de ses collègues et les consignes pro-répressives transmises par ses supérieurs, démissionnait de la police.
Il passe dorénavant son temps à pêcher dans ses chères calanques, à flâner dans les bistrots où il a ses habitudes, et à s'adonner aux plaisirs de la bonne chère en compagnie de ses rares amis. Ce mode de vie tranquille n'empêche pas notre héros d'être toujours aussi mélancolique, atterré par la violence du monde, et obsédé par Lole, la belle gitane qu'il connaît depuis l'adolescence, avec laquelle il entretient une liaison sporadique, et qui est partie vivre à Séville pour une durée indéterminée.
L'irruption dans ce quotidien faussement paisible de sa cousine Angèle, qu'il n'a pas vue depuis qu'elle est partie s'installer dans les Alpes avec son second mari une dizaine d'années auparavant, le replonge dans l'univers violent de la criminalité. le fils d'Angèle a disparu, sans doute à Marseille, où il avait rendez-vous avec une petite amie rencontrée récemment.

Dans sa quête sur les traces du jeune garçon, Fabio va encore une fois être confronté à l'expression des maux qui transforme sa ville et la société dans son ensemble en un cloaque pourrissant de haine, sur fond de racisme, de magouilles financières, de mainmise mafieuse.
Le monde dépeint par Jean-Claude Izzo est, vous l'aurez compris, toujours aussi noir et désespéré...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Montale qui a quitté la maison poulaga se fait du gras aux Goudes (petit paradis au sud de Marseille) dans son cabanon à goûter l'anchoïade avec un petit Provence et tout serait pour le mieux dans le meilleur des monde possible … si... a quelques kilomètres de là au nord ne se trouvait Marseille, métropole envahissante rempli de bruits et de fureurs, synonyme d'ennuis et souvent des gros .

Avec la famille même éloignée pas moyen de casser les pots tranquille !
Deux jeunes disparaissent et Montale sollicité par une parente sa belle cousine Gelou, reprend le collier et se métamorphose bien malgré lui mais avec détermination en privé.
Je m'interroge : peut-on voir dans la cousine Gelou de son vrai prénom Angèle un parallèle avec celle de Pagnol (d'Aubagne Bouches-du-Rhône) qui finit dans les mains de Monsieur Louis proxénète notoire à Marseille et donc nous ramènerait à « un de Baumugnes » de Jean Giono (de Manosque)  ? Dans cette Provence la parenté est assez large C'est même amusant les similitudes j'en vois de partout, la mère de Montale se prénomme Laure celle « Laure au bout du monde » de Pierre Magnan (de Manosque)  un autre écrivain provençal ? Allez assez divagué...avec ses écrivains du sud ...Ils m'embrouillent
Marseille, Montale il connaît , les marseillais aussi et le milieu ne lui est pas inconnu. Ça aide
Montale est un solitaire il n'a pas d' épouse ni de compagne, pas de femmes ou si loin, mis à part Honorine qui lui sert de mère adoptive, plus d'amis excepté Fonfon qui est surtout un père pour lui et qui aimerait bien que le petit prenne sa suite dans son bar à « vieux » aux Goudes.

Il est au bout du rouleau, dégoûté de la profession de flics, taciturne, il a le mauvais oeil « la scoumoune » dans le milieu mais pourtant à Marseille il existe un terme pour parler de galère qui met tout le monde dans le même panier :le Chourmo et ça ça lui donne la niaque de faire ce qu'il a faire : trouver les deux jeunots, faire le ménage et traquer les mafiosos

Pour Montale il y a deux sortes de barbus ceux qui s'accaparent le marché de la drogue dans les quartiers Nord en chassant les dealers et qui font de leur ordinaire une  « Razzia sur la chnouf » pour assurer leur prosélytisme : les méchants qui ensuite embrigadent les jeunes des cités. Et ceux qui font du rock sudiste américains ZZ TOP les gentils ceux qui les font danser (avec IAM bien sûr) mais comme disait Lino Ventura « Un barbu, c' est un barbu ! Trois barbus, c' est des barbouzes !» Montale n'est pas trop barbu mais comme il est fortement déprimé il a la barbe de trois jours Une barbe tendance du négligé ?

Et parlant de Ventura on peut remarquer quelques similitudes (et oui encore!) avec son personnage de flic dans « dernier domicile connu », Marceau Léonetti, italien aussi fils de l'émigration, en disgrâce, réduit à la tâche sordide d'arrêter dans les cinémas les maniaques sexuels. Comme Montale : un déclassé !Un loser comme on dit maintenant



Au Panier et à la Capelette quartiers historiques des émigrés italien mais colonisés par les maghrébins beaucoup de choses circulent la drogue, les armes, les affaires d'immobilier, les barbus, quelques tueurs de la maffia napolitaine et les ripoux ex collègues de Montale Au milieu de tout ça il remonte toutes les pistes qu'il trouve et va tomber sur des cracks et s'emmouscailler

Montale boit beaucoup dans cet épisode un verre de Lagavulin ça va, la bouteille bonjour les dégâts et ce n'est pas l' iode de ce whisky écossais ( je ne me rappelle pas s'il le prend rosé ou blanc) qui va atténuer la migraine!

Montale a de gros problème de digestion mais a la chance d'avoir Fonfon et Honorine pour les petits noirs bien serrés

Bref Montale va « se préparer des nuits blanches... des migraines... des "nervous breakdown" mais il va leur montrer qui c' est Fabio »*
Et ça va dégager !

Excellent bouquin à tout les niveaux

Allons l'homme de Marseille ( Prix Méditerranée Edmonde Charles-Roux 2001) ce n'est pas Gaston mais Fabio (et donc Izzo) et il mériterait bien le Prix Méditerranée 2021 à titre posthume


* Audiard
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Je n'ai pas commencé par le premier roman de la trilogie marseillaise !
Cependant, je l'ai trouvé extrêmement agréable à lire et, surtout, humain, même si le genre policier n'est pas ce que je préfère.
Et puis, il y a cette manière d'écrire et de vivre du sud qui m'a rappelé ma jeunesse niçoise.
Et, enfin, il y a une écriture simple, populaire, argotique quelquefois, qui met finalement bien en valeur le fond qui, lui, est profondément humaniste.
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Livre décapant, mieux que "Total Khéops" que j'avais adoré. Livre entraînant, où le Front National, les arabes et les intégristes se retrouvent dans le même "panier" de crabe à Marseille. Sous fond d'enquête policière ce livre est écoeurant de vérité. Izzio nous livre ici une écriture dynamique/dynamite.
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Chourmo est un roman policier qui dès sa dédicace traite du réel: " A la mémoire d'Ibrahim Ali abattu le 24 février 1995 dans les quartiers nord de Marseille, par des colleurs d'affiches du Front National."
La misère sociale est particulièrement présente dans Chourmo, avec les banlieues de quartiers nord où les familles immigrées font face au chômage et où les jeunes s'en sortent comme ils le peuvent... Il y a aussi une vrai plongée dans la ville de Marseille. Cette ville est présente tout au long du roman et l'histoire ne pourrait exister sans. Avec ses qualitées et ses défauts, Marseille devient alors un sorte de personnage. Les nombreux conflits se font vite ressentir avec les tensions envers les magrehbins, l'intolérance de la police, les règlements comptes, la montée du FN et celle de l'intégrisme religieux qui dérive en terrorisme.
On se rend compte que 20 ans après l'écriture du roman, le contenu rappelle l'actualité. Dans cette univers, Montale, le personnage principal, est un enquêteur à la retraite qui n'arrive pas à s'habituer aux violences quotidiennes et aux luttes de pouvoir. Lui, comme les autres habitants en sont réduits à la Chourme; c'est-à-dire la galère. Ce polar nous permet de faire une immersion dans la ville Marseille. le racisme est aussi très présent et l'auteur met de nombreux stéréotypes et n'hésite jamais à identifier les gens par leur appartenance ethnique, ce qui peut être assez choquant.
J'ai commencé par le second polar de la trilogie, cependant je l'ai trouvé agréable à lire même si le genre policier n'est pas ce que préfère. La manière d'écrire est populaire ce qui met bien en valeur le fond humaniste.

Hanae.D.
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Retour des aventures de Fabio Montale, désormais ex-flic, mais pas pour autant sorti des intrigues et des réflexions philosophiques qui vont avec. Il faut dire qu'après les amis, c'est au tour de la famille de l'entraîner dans les emmerdes. Guitou, son neveu de 16 ans, déniaisé en cachette par sa petite amie arabe (d'où la fugue improvisée pour l'occasion), se retrouve malgré lui en caleçon, au milieu d'un règlement de comptes... Sa mère débarque à Marseille et demande de l'aide à son cousin pour retrouver son fugueur de fils. Fabio ne tarde pas à apprendre la mort de ce dernier. Reste à trouver pourquoi et par qui et surtout à l'annoncer à ses proches...

Une nouvelle aventure au coeur de Marseille, dans les réseaux extrémistes et les magouilles mafieuses, avec son lot d'innocents sacrifiés, de flics pourris, de haines raciales et d'argent sale. "Chourmo", c'est d'ailleurs l'esprit de la chiourme, des forçats embarqués sur les galères, et les galères sont plutôt nombreuses dans ce joyeux folklore marseillais que nous dépend avec brio Jean-Claude Izzo. On retrouve heureusement Fabio Montale avec plaisir, avec ses histoires d'amour ratées, son suicide quotidien au pastis, sa terrasse sur la mer et les bons plats d'Honorine. Un reproche quand même : savoir dès le début que Guitou est mort ne laisse pas vraiment la place au suspense.
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Dans ce second tome de la trilogie marseillaise, nous retrouvons Montale, flic à la retraite, qui se voit tiré de sa routine faite de pêche et l'alcool par sa cousine dont le fils à disparu. Un concours de circonstances le plonge dans une enquête policière, en marge de l'institution, qui va dépasser la disparation et le confronter à ses anciennes connaissances de policier, mais aussi à la Mafia et à des intégristes islamistes. Ce n'est toujours pas de la grande littérature, mais selon moi un polar agréable et en tout cas une immersion totale dans l'art de vivre marseillais et ses innombrables spécificités.
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