Merci aux éditions les Cygnes de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de la masse critique.
L'auteur de cet ouvrage a eu plusieurs métiers : libraire, traducteur, interprète et journaliste, mais aussi manutentionnaire. Les chantiers ont été pour lui l'occasion de rencontrer des hommes de toutes cultures. Il a été impressionné par leur force de parole, pas des plus académiques, mais riche de tous les corps qui la porte. Il a traduit cette expérience dans ce recueil de nouvelles.
La première, la plus longue, est celle qui en donne le titre.
Un manoeuvre, travailleur précaire, doit décrocher des pères Noël, accrochés en haut d'un immeuble, une nuit de grand vent. Il se remémore à cette occasion des chantiers précédents. Il exprime sa révolte intime qu'il libère par son imagination. La frontière est d'ailleurs floue entre réalité et imaginaire, la fin en témoigne de manière jubilatoire.
L'écriture, nerveuse, emprunte le langage de toutes les personnes rencontrées. Elle suggère de manière incroyable un univers sonore : vent, ferraille, grillons, accents, mais aussi des impressions tactiles : des mains qui se touchent, des étoffes qui se frôlent, le souffle du vent, la froideur des outils.
La deuxième partie est constituée de nouvelles plus courtes, qui décrivent les chantiers et la camaraderie avec la même poésie.
Une très belle découverte. La première nouvelle a fait l'objet d'une lecture sur scène que l'on peut voir par le lien ci-dessous.
Lien :
https://youtu.be/r2WYXEg6kWo