Boxis, bakchis ou batchis, sont trois mots de la même racine, qui à eux seuls composent toute une langue en Orient et dans l'extrême Orient.
Ces mots se prononcent avec des inflexions diverses, mais toutes ont pour but d'extraire de notre poche une aumône déguisée, un don, un cadeau, un droit quelconque de bienvenue.
Bakchis, le présent que reçoivent le bey ou le pacha de leurs gracieux souverain.
Bakchis, les petits profits que les cadis musulmans ou le pundit-sa~aeb indou extorquent aux plaideurs.
Bakchis, les petits oublis des employés des finances qui perçoivent deux fois l'impôt, une fois pour eux, une fois pour le maître.
Bakchis, ce que reçoit l'homme influent qui vous a fait avoir une fourniture, ou des travaux pour le compte du gouvernement...
Bakchis, le sou que vous jetez au santon, au fakir, ou au mendiant.
Bakchis, enfin, tout ce qu'on vous arrache, tout ce qu'on vous extorque, tout ce qu'on vous vole, tout ce que vous donnez, tout ce qu'on obtient, de gré ou de force, par habilité - ou persuasion...
Dès les premiers mots que nous échangeâmes il daigna nous apprendre qu'il descendait en ligne directe du grand Lope de Soarès, ancien vice-roi de Goa, et nous pria d'excuser la nécessité qui le forçait d'accepter notre argent.