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Martine Devillers (Traducteur)
EAN : 9782379339622
Passes Composes (30/08/2023)
4.07/5   7 notes
Résumé :
En 402 après J. -C. , après que des tribus, en pleine migration, eurent franchi les frontières des Alpes et menacé le gouvernement impérial à Milan, le jeune empereur Honorius prit la décision fondamentale de déplacer sa capitale vers une petite ville facile à défendre dans l'estuaire du Pô : Ravenne. Dès lors et jusqu'en 751 après J. -C. , Ravenne fut d'abord la capitale de l'Empire romain d'Occident, puis celle de l'immense royaume de Théodoric le Goth, et enfin ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Judith Herrin est une historienne byzantiniste de langue anglaise, dont le volume sur l'histoire de Ravenne, paru en 2020, vient d'être traduit. Pour être exact, le sous-titre est "capitale de l'Empire, creuset de l'Europe", contrairement à la fiche que donne Babelio, entachée d'une erreur chronologique (VIII°s et non VII°s).

Ravenne est une cité italienne un peu oubliée aujourd'hui, éclipsée par Venise sur la côte adriatique, ou par Milan et Turin pour la vitalité économique et humaine. C'est là qu'à la fin de l'empire d'Occident, la cour impériale alla se réfugier, car la ville était bien protégée par des marais et bénéficiait d'une ouverture maritime, qui permettait de communiquer avec Constantinople et la Sicile. Alors qu'au V°s, les invasions barbares faisaient reculer partout la civilisation urbaine en Occident, Ravenne connut le sort inverse, puisque la présence de l'Empereur et de la Cour lui assurait un rôle déterminant en Italie (c'est d'ailleurs une des surprises de ce beau livre, que de découvrir comment le pouvoir romain s'est maintenu bien au-delà des dates qu'on enseigne). Devenue capitale royale sous les Goths, puis exarchat de l'empereur d'Orient de 540 à 813, la ville était donc un grand centre politique et économique de Romanité, jusqu'au moment où Charlemagne s'empara du titre impérial et l'etablit au nord de l'Europe . Judith Herrin fait donc un bel essai d'histoire locale, mettant à profit le peu de documentation sur papyrus qui nous est parvenu.

Mais Ravenne ne peut être seulement un objet d'histoire locale : comme la cité fut un grand centre politique, Judith Herrin doit aussi étudier les relations entre un pouvoir civil romain ou goth encore vigoureux, et la puissance episcopale, qui partout ailleurs, en Occident, finissait par gouverner seule les cités qui restaient, en l'absence d'une réelle administration temporelle. C'est donc à une autre Antiquité tardive, à un autre Haut Moyen-Age, que nous sommes conviés ici : byzantin pour une part (à savoir, collaboration du temporel fort et du spirituel), occidental pour une autre, où les évêques sont des seigneurs, des potentats et des maîtres. Entre Ravenne et Rome naît le catholicisme tel que nous le connaissons, à savoir une religion dont le chef spirituel est un prince temporel.

Enfin, les échos de la grande Histoire internationale résonnent à Ravenne : guerres contre la Perse, controverses théologiques (c'est l'activité idéologique principale du temps), conquête arabe, perte de la moitié de l'empire, émergence de pouvoirs locaux barbares, tout cela se marque et s'écrit non seulement dans l'histoire de la ville, mais aussi dans ses monuments et ses représentations. La ville est un centre d'art, un pôle de créativité et d'études gréco-latines jusqu'à Charlemagne. On en vient à se demander si la dénomination de "siècles obscurs" est bien exacte, au fond, à lire les belles pages d'histoire de l'art de cet ouvrage.

Ce livre fouillé, détaillé et bien structuré, hélas, est desservi par une traduction souvent fautive et maladroite. Mieux vaudrait le lire en anglais...
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J'avais tout juste quatorze ans (dans les années 60 ...) quand j'ai pu admirer pour la première fois les merveilleuses mosaïques de Ravenne, en voyage touristique avec mes parents. Bien des années plus tard, je les ai faites découvrir à mon mari, avec toujours plus d'enthousiasme. Aussi n'ai-je pas hésité à me procurer ce livre d'histoire récemment traduit et publié dans une collection que j'apprécie.

Cependant, je dois confesser mes plus grandes difficultés à progresser dans cet ouvrage foisonnant, qui suit un parcours chronologique mais avec de multiples retours en arrière, qui entremêle des notions politiques et religieuses avec le détail minutieux de personnages figurant sur les rares documents de l'époque : testaments, inventaires, contrats de vente, notes de réunions …

Une foule de détails qui passionneront les érudits mais qui rendent la lecture parfois difficile, d'autant plus que la traduction n'est pas d'une grande fluidité. En revanche, l'iconographie est splendide. Et les explications des images tout à fait étonnantes.

Ravenne, capitale de l'empire romain d'Occident, base de départ de César en 49 avant Jésus Christ pour franchir le Rubicon, cité-Etat cheville ouvrière reliant Constantinople, l'Italie et l'Europe du Nord, avec le contrôle de l'Adriatique, garante du contact avec la Sicile pour la fourniture de blé …

Car c'est sa situation privilégiée au bord des marais du delta du Pô – qui lui servent de douves - avec ses murailles qui la font imprenable, le port de Classe qui peut accueillir plus de 200 vaisseaux, ce pourquoi elle est choisie pour capitale mieux défendable que Rome mise à sac par les hordes barbares à plusieurs reprises.

Ravenne, avec sa société hétérogène mais tolérante, forte de ses familles patriciennes et de ses fonctionnaires impériaux, ses juristes et ses scribes publics, ses professions libérales au haut degré de compétences, sublime de ses édifices religieux insurpassés.

Ravenne avec la toute puissance de sa hiérarchie catholique, mais aussi en coexistence avec ses rois wisigoths qui eux sont minoritaires mais ariens. Mais Ravenne aussi, rivale à la fois de Rome et de Constantinople, résistante aux poussées successives des tribus barbares mais soumise à

On apprend les vies compliquées de ses dirigeants, seigneurs de guerre et princes ecclésiastiques : Galla Placidia, Honorius, Théodoric, la reine Alamasonte, Justinien et Théodora, Liutprand, Charlemagne, le général Bélisaire, les archevêques Ours, Maximien, Agnellus, Marinien, Maur, Damien, Martin …

C'est ici un travail d'universitaire qui fera référence pour les chercheurs travaillant sur cette période qualifiée de « dark ages », qui fut extraordinairement jalonnée de violences.

L'étude se termine au VIIIème siècle, lorsque Ravenne n'est plus le fidèle bastion de la puissance impériale byzantine en Italie, qu'elle compte des éléments favorables à une allégeance au pape et dont l'indépendance chancèle devant les assauts de Arabes, tandis qu'elle se préoccupe autant de savoir quelle est la nature du Christ et si la consécration de ses évêques doit être obtenue à Rome ou sur place par ses évêques suffragants alors que les Lombards déjà installés à Milan ainsi que les Perses sont à ses portes.
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La ville de Ravenne longtemps capitale retranchée de l'empire (Rome ne l'était plus) sert de faire-valoir à l'histoire romaine dans son ensemble. L'auteure associe élégamment les grands événements qui touchent le déclin occidental et la longue agonie orientale avec les édifices de la ville. On retrouve la veine des ouvrages anciens sur la même ville. Les illustrations flamboyantes et variées sont un plus certain. Mais il est inutile d'y trouver une conception du déclin d'une civilisation, des éclaircissements sur les nombreuses hérésies, bien décrites par ailleurs, ou encore les raisons incrémentales du schisme annoncé. L'auteure y ajoute à l'occasion le vécu d'un testament ou d'une donation tels qu'elle a pu les étudier, sans que les incises enrichissent réellement la narration. Bref, ce guide complet qui se lit bien demeure scolaire.
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Au Ve siècle, en raison de l'invasion des peuples « barbares » en Italie et notamment à Rome, l'empereur Honorius décide de déplacer la capitale de l'Empire romain d'Occident à Ravenne où elle restera jusqu'en 751.
Durant cette période, la ville fut confrontée à différentes gouvernances, à des débats religieux, notamment entre les ariens et le dogme catholique, et au contrôle de plus en plus prépondérant de Byzance qui influença le gouvernement et les oeuvres d'art de Ravenne.
Ce livre est une très belle découverte puisque la période invoquée est peu étudiée, elle constitue en général un creux historique, une période dite de transition, appelée Antiquité Tardive. Pourtant, personnellement, je trouve que c'est une des plus intéressantes puisqu'elle voit l'expansion du christianisme et la primauté de l'Orient sur l'Occident.
Judith Herrin, en choisissant d'étudier ces années par le prisme d'une ville majeure, montre tous ces changements, les différents enjeux auxquels les contemporains sont confrontés dans cette société en mouvement. On découvre ainsi les différentes invasions des Goths, des Ostrogoths et des Lombards, les luttes acharnées au sein du christianisme, la naissance de l'Islam et les diverses actions entreprises par Byzance pour garder sa primauté, cela forme tout un ensemble d'histoires qui ont été à l'origine de l'Occident.
Je vous conseille sans hésiter cet ouvrage riche, dense et bien sourcé, qualifié de chef d'oeuvre par Peter Frankopan!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (3)
LaCroix
09 octobre 2023
L’historienne Judith Herrin fait découvrir une ville qui, entre le Ve et le VIIIe siècle, fut à la croisée des mutations de l’Europe.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
07 septembre 2023
À travers l’histoire de la ville de Romagne du Ve au VIIIe siècle, un portrait fascinant des racines d’une Europe en pleine ébullition.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
05 septembre 2023
Voilà en tout cas une rareté à ne pas manquer : un ouvrage érudit, intelligent, et accessible à tous.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque, en 1943, les Alliés s'apprêtèrent à envahir et à occuper l'Italie, les services de renseignements de la marine britannique (British Naval Intelligence Division) préparèrent quatre manuels « exclusivement réservés à l'usage des agents de Sa Majesté ». Il s'agissait de rapports présentant toutes les facettes du pays. Le premier volume - six cents pages de texte - fut publié en 1944, cinq mois après les premiers débarquements. Avec ses nombreux schémas et cartes à déplier, il décrit la côte italienne et la topographie de la région. Les deuxième et troisième manuels couvrent l'intégralité de l'histoire du pays, sa population, ses routes et chemins de fer, son agriculture et son industrie. Le dernier, sept cent cinquante pages publiées en décembre 1945, passe en revue, dans une prose assez sèche et détaillée, soixante-dix villes de l'intérieur et quarante-huit situées sur la côte. La description de Ravenne, petite ville d'Italie du Nord en bordure de l'Adriatique, s'ouvre sur un constat lapidaire : « En tant que centre de l'art chrétien primitif, Ravenne ne connaît pas d'équivalent. »

Cependant, à l'époque de la publication de ce quatrième ouvrage, de nombreux quartiers de la ville étaient en ruines et une partie de cet art paléochrétien sans équivalent détruit par cinquante-deux bombardements alliés. En août 1944, la basilique Saint-Jean-l'Évangéliste fut pulvérisée par des bombes qui ciblaient la gare et ses environs. Cette église, qui datait du milieu du Ve siècle, était décorée de mosaïques. Celles qui recouvraient le sol avaient déjà disparu lors de travaux de modernisation au XVIIe siècle. En 1944, l'édifice fut entièrement ravagé.

Celui ou celle qui n'a jamais visité Ravenne se prive d'une expérience incroyable, d'un ravissement extraordinaire que par le présent ouvrage je voudrais recréer, Si je commence mon récit sur le rôle et l'importance unique de cette ville par le triste rappel de ces récentes destructions, c'est parce qu'elles ont tissé la toile qui m'a amenée à écrire ce livre.

(INCIPIT)
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Pour Constantinople, l'émergence de l'islam marqua un changement décisif, mais l'impact global des conquêtes arabes fait l'objet de nombreuses controverses. La thèse émise par l'historien belge Henri Pirenne voilà déjà un siècle, selon laquelle "Sans Mahomet, Charlemagne n'est pas concevable", continue de déclencher des débats sur le déclin du commerce méditerranéen. Toutefois, les preuves accumulées sur l'existence d'un transport côtier à petite échelle, d'après les naufrages et rapports de piraterie, ainsi que sur la coopération des marchands chrétiens et musulmans (et des souverains chypriotes) permettent de penser que des échanges commerciaux se sont poursuivis [...] A Constantinople, les régions occidentales de l'Empire prirent une importance beaucoup plus grande, à la fois comme ressource susceptible d'aider l'Orient assiégé et comme refuge pour échapper à la pression continuelle s'exerçant désormais le long de la chaîne des Taurus. L'importance des pertes de l'Empire, notamment du contrôle de l'Egypte et des réserves de céréales qu'elle fournissait et dont la capitale orientale dépendait depuis des siècles, aboutit à l'usage de produits alternatifs plus proches de Constantinople, qui entraînèrent probablement un changement d'habitudes alimentaires.

p. 282
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Pendant l'épiscopat d'Agnellus à Ravenne, probablement entre 557 et 565, un jeune homme originaire de Venise, Venance Fortunat, se présenta en ville, où il reçut une formation en littérature latine classique. Il étudia Virgile, Ovide, Horace, Statius [sic, Stace] et Martial, et acquit de solides connaissances sur les auteurs chrétiens, comme Arator et Sedulius... Vers l'an 566, Venance était parti [sic, partit] vivre à la cour des Mérovingiens de la région, à Metz [?]

[...]

A travers la carrière de Venance, nous commençons à entrevoir le rôle capital que jouerait [sic] Ravenne au VII° et au VIII°s dans l'évolution de l'Occident. Bras italien du gouvernement impérial de Constantinople, la cité se trouvait à la charnière de l'Orient et de l'Occident, vecteur d'influence dans les deux sens. C'était le port par lequel transitaient de nombreux ambassadeurs, chefs militaires et marchands, le lien entre l'Italie du Nord, l'Europe transalpine et la capitale byzantine à l'est de la Méditerranée. En conséquence, l'Adriatique devint une mer très animée, et les ports de sa rive orientale, en Istrie, Croatie et Dalmatie, se développèrent par rapport à l'itinéraire occidental, de Ravenne jusqu'au sud, en Sicile et au-delà. Si la Sicile conserva son administration indépendante, et si d'autres ports devinrent les rivaux de Ravenne, il reste qu'à partir de 554 la cité accrut ses contacts internationaux, consolidés par la création de l'exarchat.

pp. 232-233
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Au cours de ces vingt-et-un ans, sept empereurs se
succédèrent, certains pour un an seulement, d’autres pour
quatre à cinq années, mais jamais assez longtemps pour
s’attaquer vraiment aux faiblesses profondes de l’Occident...
Certains de ces empereurs symboliques tentèrent d’obtenir le
soutien du Sénat romain, tandis que d’autres allèrent à Ravenne,
la capitale où la plus grande partie de l’administration impériale
fonctionnait encore et où la législation adoptée par les
empereurs avait toujours cours. Cette compétition entre Rome
et Ravenne pour le statut de « capitale » contribua à réduire
encore l’existence formelle de l’empire romain d’Occident.
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L’échec de Constantinople à inverser le cours des conquêtes arabes et à regagner les provinces du Proche-Orient est en partie dû à cette obsession théologique et aux schismes déclenchés par le monothélisme. Alors que les divergences doctrinales restaient pour l’Empire un sujet de préoccupation constant, les Arabes eurent tout loisir de consolider leur autorité sur Jérusalem et Damas, accentuant la difficulté d’envisager la possibilité d’une reconquête.
Dans ce tourbillon cataclysmique, Ravenne fut le centre d’où les exarques nommèrent les ducs régnant sur Rome et tentèrent d’obliger les papes à accepter les définitions théologiques orientales. La cité demeurait l’axe de connexion essentiel entre l’Adriatique et Constantinople, mais elle n’avait pas les ressources nécessaires pour retrouver son rôle de capitale alternative de l’Occident, comme sous Théodoric.
À travers le prisme ravennate, nous pouvons donc assister à l’évanescence de l’influence de Constantinople et à la montée de la défiance envers Rome, au cours d’un processus qui scinda le monde méditerranéen en trois secteurs distincts sous l’impact de l’islam, laissant l’empire d’Orient s’adapter à sa forme médiévale, que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Byzance.
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Videos de Judith Herrin (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Judith Herrin
À l'occasion du 26ème "Rendez-vous de l'Histoire" à Blois, Judith Herrin vous présente son ouvrage "Ravenne : capitale de l'Empire, creuset de l'Europe" aux éditions Passés composés.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2891895/judith-herrin-ravenne-capitale-de-l-empire-creuset-de-l-europe
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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