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3,58

sur 1298 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Tour d'Écrou (1898) a été publié sous forme de feuilleton dans un magazine populaire américain et aurait été qualifié par l'auteur d'"amusette", d'oeuvre alimentaire, mais en 1898 lorsque paraît le livre, la presse se déchaîne et qualifie cette histoire de dépravée voire pire. Il faut dire que Monsieur James a eu le toupet de sortir un brûlot d'allure psychanalytique avant même la sortie du brûlot freudien de 1905 (Trois essais sur la théorie sexuelle).

Le Tour d'Écrou est une oeuvre à part, une histoire de fantômes, un récit fantastique narré à la première personne par la préceptrice de deux enfants qui est la seule à percevoir des choses étranges au manoir et le lecteur vient à douter assez vite sur l'état mental de cette jeune personne quelque peu "exaltée » : fabulation? hystérie?, folie?, poids des responsabilités?, burn-out syndrome?(pour faire moderne), perturbation de l'histoire précédente sur un psychisme fragile? Ce n'est pas une histoire banale de fantômes mais plutôt une histoire de fantasmes très personnels, une histoire menée avec maitrise par James car elle abonde en non-dits et c'est au lecteur de se creuser les méninges pour interpréter ce texte qui aurait plusieurs niveaux de lecture.

LA TRAME :Un riche propriétaire paye les services d'une jeune institutrice pour s'occuper de l'éducation d'un neveu (10 ans) et d'une nièce (5 ans) dont les parents sont décédés en Inde deux ans auparavant. Il installe ce petit monde dans un magnifique manoir, isolé à souhait où ils seront servis et choyés mais où rapidement la préceptrice aura des visions étranges. Il faut dire que la précédente éducatrice ainsi qu'un serviteur du manoir ont eu une affaire qualifiée de « perverse » et que les enfants en ont subi probablement quelques retombées. le lecteur ne saura jamais le fond de l'affaire et le doute surgit même sur l'innocence des enfants.

C'est un livre sournoisement ambigu, d'une noirceur certaine sous des aspects de digressions sans fin de la part de la narratrice. Aussi j'ai trouvé que le langage tenu par Miles, le garçon de 10 ans, dépasse largement le cadre de l'enfance, notamment vers la fin de l'histoire, lorsqu'il donne du « ma chère » à sa préceptrice. Quant à sa soeur, Flora, elle est si parfaitement angélique que le lecteur a des doutes.

Ce livre est considéré pour certains comme le chef d'oeuvre d'Henry James.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Ce court roman a été écrit en 1898 par Henry James, un de mes auteurs préférés. Il n'aborde pas les thèmes habituels de cet auteur (nouveaux-riches américains versus vieilles familles Anglaises) mais fait une incursion dans le fantastique.

En effet, le roman est hanté par deux fantômes, deux personnes décédées de très mauvaise réputation. Ils apparaissent à l'institutrice et à ses deux petits élèves qu'ils souhaitent attirer dans leur monde. le récit de l'institutrice raconte comment elle a lutté pour sauver les enfants du mal à l'oeuvre.

Le roman est extrêmement bien écrit, tout en subtilité, et on en a des frissons.
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Le tour d'écrou est un classique étrange et fascinant, une fable fantastique dotée d'un charme désuet.

Le récit fait la part belle à l'ambiance faite de silence et de mouvements mystérieux, et c'est cette atmosphère oppressante qui se fait l'âme du roman.
Les personnages évoluent dans un décor très visuel qui fait travailler l'imagination et on entendrait presque en tournant les pages le carillon inquiétant d'une horloge de salon.

Une lecture qui ne laisse pas indifférent mais exige une certaine implication puisqu'elle laisse au lecteur le soin d'en définir le sens.
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Étant un grand fan de maison hantées, c'est avec plaisir que je me suis lancé dans la lecture du "Tour d'écrou".
L'auteur a un certain talent pour parler de ce qu'il fait exprès d'omettre, laissant ainsi le lecteur dans le flou constant d'une relation tendue entre une gouvernante et les enfants à sa charge.
le génie d'Henry James intervient en ce qu'il arrive à déranger le lecteur avec ... des enfants parfaits!
à Bly Manor (la maison en question), on ne trouve pas de monstre marécageux ou de momie maléfique, mais des enfants et des fantômes silencieux qui tournent lentement et sûrement ce fameux écrou, symbole d'une réalité qui se déforme peu à peu.
Lecture complexe mais pas compliquée!
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Henry James nous propose ici un court récit digne des romans gothiques, tels que les Mystères d'Udolphe ou le Cousin Sylas.

En effet, nous suivons une jeune femme qui prend ses quartiers comme gouvernante dans une vieille demeure anglaise pour s'occuper de deux enfants. Leur oncle la paye pour s'en occuper mais il ne veut surtout pas avoir à faire ni à elle, ni aux enfants.

Mais voilà qu'après plusieurs semaines dans cette maison, la jeune femme (dont on ne connaîtra jamais le nom) sent des présences rôder et se rend compte que les anciens employés morts reviennent hanter les lieux.
Mais pire encore, elle est persuadée qu'ils s'en prennent aux enfants et que sans son intervention, ils seront perdus.

Pendant toute la lecture du récit, Henry James joue avec le lecteur, le laissant se débattre avec ses propres impressions: cette femme voit-elle vraiment ces fantômes et nuisent-ils véritablement les enfants? ou bien n'est-ce que le fruit de son imagination dérangée et son besoin inébranlable de protéger coûte que coûte la pureté des enfants? Jamais personne d'autre qu'elle ne verra les fantômes et même si la gouvernante se trouve une alliée en Mrs Grose, jamais nous n'avons le preuve tangible que tout cela peut avoir un fond de vrai.

J'ai beaucoup aimé cette atmosphère incertaine, et ce retour constant sur nos propres impressions concernant la narratrice. Mais il m'a été parfois difficile de comprendre vraiment toutes les choses car le style est assez précieux et les circonvolutions gâchent parfois le fond, me laissant dans l'idée que j'ai laissé passer certaines choses dans ma lecture.
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Une institutrice à la recherche d'emploi est dépêchée à la garde de deux orphelins au Bly Manor, après la disparition de sa prédécesseure. Les enfants s'avèrent adorables, trop sages et parfaits pour être honnêtes, pourrait-on dire. Et il ne faudra pas longtemps pour que quelques visions inquiétantes viennent troubler le calme champêtre de ce manoir...

Sans le savoir au préalable, je me suis rendu compte que ce court roman avait servi de base à la mini-série Netflix "the Haunting of Bly Manor", que je n'avais heureusement pas encore vue (mais je recommande chaudement la première saison, "the Haunting of Hill House", basée, elle, sur le roman "la Maison Hantée", de Shirley Jackson). Vous savez tout.

Moi, je sais que je me suis laissé emporter par cette histoire avec plaisir et frissons. Les enfants et les histoires d'horreur, c'est un cocktail qui marche terriblement bien, de Damien au Village des Damnés. le style daté mais élégant d'Henry James ajoute une touche gothique à l'ensemble, même si, par moments, certaines tournures semblent exagérément alambiquées pour le lecteur du XXI° siècle.
Démonstration avec ce passage lu 10 fois en vain: "Il était assez évident que, au moyen de petites astuces tacites où, plus que moi-même, il témoignait de son souci de ma dignité, j'avais dû le supplier de me dispenser de m'échiner à la suivre sur le terrain de ses capacités réelles".
Alors, évidemment, sans le contexte, c'est difficilement compréhensible, mais je vous rassure: connaître celui-ci n'arrange rien.

Mais cela n'enlève rien à la qualité générale de ce roman intrigant.
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Voici un roman gothique comme je les aime. Tout est dans l'atmosphère, l'intrigue étant distillée petit à petit, sans jamais fournir tous les outils ni toutes les réponses.
Le lecteur ne peut que se perdre avec ravissement dans cette histoire flirtant avec la folie ou le surnaturel... au choix et au final, qui pourra nous donner la réponse...?
Mention spéciale pour cette dernière édition commentée avec une re-contextualisation de l'époque bien utile et de nombreux liens avec d'autres ouvrages contemporains à l'auteur.
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Une histoire de fantôme écrite par un des grands écrivains anglo-saxons (dont la rénommée outre-manche et outre-atlantique est comparable à celle De Maupassant chez nous). Cette histoire a fourni la trame d'un opéra de Benjamin Britten (que j'ai eu la chance d'aller écouter à l'Opera de Lyon en 2014 sous la direction de Kazushi Ono). Même si le style en est un peu compassé, un peu alambiqué, j'ai été captivé par cette histoire et la chute est magistrale.
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Le Tour d'écrou d'Henry James a été adapté sur Netflix dans une série qui s'appelle The Hauting of Bly Manor. Ayant regardé la série bien avant d'avoir lu le livre, j'avais trouvé l'ambiance de la série très lente. L'adaptation n'étant pas une copie conforme du livre, certains détails ont été rajoutés pour accrocher le téléspectateur.
Dans ce classique de l'horreur, Henry James nous raconte l'arrivée d'une institutrice dans la grande demeure de Bly pour s'occuper de deux orphelins. Deux orphelins très intelligents, vifs d'esprit, et très agréables à vivre. Pourtant, au fil des pages, des apparitions vont se succéder et l'institutrice en charge des deux enfants va se rendre compte que la maison est hantée. Les visions fantomatiques sont toutes deux d'anciens occupants de la demeure, Peter Quint le valet de chambre et Miss Jessel, l'ancienne institutrice. Elle apprendra qu'ils sont morts dans des circonstances douteuses et la narratrice va se rendre compte qu'elle n'est pas la seule à voir ces entités.
Le tour de force d'Henry James est de nous laisser imaginer l'angoisse et l'horreur à chaque page. C'est un roman ou les détails sont lâchés sporadiquement, nous laissant seulement notre imagination pour essayer de comprendre et d'analyser les diverses situations.
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Il plane sur Bly comme sur ce livre, un mystère qui vous maintiendra sur le qui-vive jusqu'à la fin du roman.
L'auteur instaure la tension dès le départ et soigne l'atmosphère en distillant la peur de-ci de-là. Les ombres grandissent en même temps que monte l'angoisse.
Il réussit le tour de force de maintenir le lecteur dans une ambivalence constante. C'est brillant ! On oscille entre réalité ou surnaturel, une histoire de fantômes ou de folie. Qu'en est-il vraiment ? Je vous laisserai le découvrir.

Il y a très peu d'action et pourtant je vous assure que ce livre est prenant. L'auteur nous en dévoile très peu, il suggère plutôt qu'il ne montre. Il brouille les pistes en multipliant les ellipses. Il joue avec nos nerfs en faisant travailler notre imagination.

Comme toujours avec les classiques, il faut remettre les choses dans le contexte de l'époque. L'horreur et l'épouvante étaient différentes. de nos jours, habitués aux livres et films d'horreur, nous avons mis la barre très haut.
Il en va de même pour le style. L'écriture est certes un peu surannée et exigeante, mais au fil des pages, on s'y fait.

On se pose des questions tout le long du roman et elles resteront, pour la plupart, sans réponse. C'est frustrant, mais à la fois fascinant. Chaque lecteur peut échafauder ses propres hypothèses et choisir l'interprétation qui lui convient le mieux. La fin quant à elle m'a laissée sans voix.
Je pense qu'une deuxième lecture serait nécessaire pour voir toute l'étendue du travail d'Henry James. Il a pensé à tout et n'a rien laissé au hasard. Je suis certaine d'avoir loupé quelques pistes.

Un livre qui m'a agréablement surprise et m'aura bien fait cogiter. Je ne vais pas vous dire que ce livre m'a effrayée, mais il réussit tout de même à m'inquiéter. Je vais pouvoir reprendre le visionnage de la série sur Netflix et découvrir l'interprétation qu'en aura fait Flanagan.

Une merveille de roman gothique. Un petit bijou d'ambiguïté, déroutant et troublant. Un livre dans lequel le lecteur cesse d'être spectateur et s'implique dans l'histoire. Une expérience que je vous conseille de tenter.
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