Marc Décimo, critique d'art : «
Christian Jamet,
André Robillard : l'art brut pour tuer la misère »
André Robillard (né en 1931) réalise son premier fusil de guerre en 1964 pour tuer le temps. Ce qui l'amène par l'intermédiaire d'un psychiatre qui le soignait à rencontrer
Jean Dubuffet. Une dizaine d'années plus tard,
Michel Thévoz (à la Collection de
l'Art brut, Lausanne) le sollicite puis
Madeleine Lommel (qui constituait la collection de l'Aracine, alors sise à Neuilly-sur-Marne). André Robillard y gagne une notoriété qui lui permet de survivre.
Très illustré et en couleurs, ce court ouvrage a ce mérite de représenter l'environnement de cet homme qui parfois n'hésite pas à parler le martien. Dirigé sous la forme d'un entretien, André Robillard évoque sa vie, un parcours depuis l'enfance difficultueux, ses traitements psychiatriques, l'hôpital de Fleury-les-Aubrais (Loiret), le père garde-chasse qui tente d'occire sa femme, ses accordéons, son harmonica, le seau à cartouches – un instrument de son invention, sa chance. S'ensuivent quelques considérations générales autour de l'émergence de la notion d'art « brut ».
[En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 01 mai 2015, consulté le 24 septembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/13246 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.13246