"Le premier mai tomba la dernière neige" devrait être le signe d'un renouveau, d'un beau printemps, d'une autre lumière . L'éclipse devrait être derrière , que vienne la lumière. Mais non . Est-ce que c'est une lecture triste ? Je ne dirais pas. Je dirais mélancolique et teintée à gros traits de sombres abattements. La chronique de vie de 4 personnages, incluant le commissaire Joentaa, qui bien sûr, nous le devinons, auront un lien qui finira par se révéler à la fin du récit. C'est le ton employé qui est dérangeant, étonnant, absolu pour nous raconter des personnages qui m'ont semblé dissociés, dissolus. Des personnages habités d'une fatalité acceptée. Un déséquilibre, un mal... Pour moi, pour rester dans le ton,une certaine lassitude.
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Le premier mai tomba la dernière neige de Jan Costin Wagner est en lice pour le prix SNCF polar 2019, voilà pour le choix de cette lecture.
Jan Costin Wagner est un auteur de langue allemande vivant la plupart du temps en Finlande. J'avoue avoir été un peu déboussolée par la construction de ce roman . Trois fils de narration, trois histoires, bien sur je savais qu'à un moment donné cela aurait un sens mais j'ai trouvé cette attente fastidieuse.
Turku, un accident de la route inexpliqué, une fillette de onze ans est tuée sur le coup.
Ostende des banquiers finlandais y arrivent pour une fusion avec une banque belge.
Un lieu inconnu dans un autre temps un jeune homme déséquilibré rêve de passer à l'action.
L'enquête puisqu'il y a enquête est menée en partie par le commissaire Kimmo Joentaa. Malgré son talent arrivera t'il à temps, pourra t'il éviter le pire? Un roman sombre , la tristesse affleure à chaque page ou presque , la vie, la mort, le deuil , la survie , le monde , la misère la maladie reste il un peu d'amour au fond du verre ?
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Ce livre est écrit d'une façon tout à fait originale avec de courts chapitres présentant chacun une partie de l'histoire relative aux personnages principaux, dont les fils de vie se croisent et s'entrecroisent sans qu'ils connaissent ou se reconnaissent.
La trame du récit évolue et petit à petit, l'intrigue se resserre mais en laissant toujours le lecteur dans une grande attente, en ne lui distillant que petit à petit quelques éléments qui peuvent éventuellement l'aider à imaginer le dénouement.
Un livre très bien écrit, des sentiments profonds, l'amour, le deuil, exprimés avec beaucoup de pudeur et de justesse.
Malgré ces récits qui se déroulent en parallèle pour plusieurs personnages que nous ne découvrons que par petites touches, l'histoire se lit bien et avec avidité.
Très bon roman.
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Au début, on ne comprend rien ; enfin si, on comprend que l'histoire se passe en Finlande, que Lasse Ekholm a eu un accident de voiture et que sa fille d'une dizaine d'années, Anna, est morte sur le coup. Mais que viennent faire ici trois hommes qui travaillent dans une banque, avec pas mal de problèmes d'ailleurs, dans leur boulot ou personnels ? Présentés dans des chapitres intercalés avec la suite de l'histoire des parents d'Anna et l'enquête de leur ami flic Kimmo Joentaa, chapitres dont les titres sont "Deux mois plus tôt - mars" ou "Mars" ou "Avril" on se demande quel rapport il peut bien y avoir...
Et il y a d'autres chapitres intercalés, titrés "Dans un autre temps, à un autre endroit" ; ceux-ci, assez inquiétants, parlent d'un garçon nommé Unto et de sa soeur Mari. Unto semble communiquer sur le net avec des admirateurs de ABB autrement dit Anders Behring Breivik. Alors là, le lecteur est complètement perdu et il se demande s'il a été assez attentif à l'histoire et s'il ne devrait pas recommencer au début... !
Il y aura encore deux morts, une enquête incertaine, mais Kimmo est un bon policier qui ne lâche rien ; et tout ce qu'on peut imaginer en se disant "Ah, ça y est, je sais ce qui va arriver" est totalement à côté de ce que l'auteur a prévu.
Ecriture un peu "décalée", personnages dans un certain brouillard, tout est flou au départ mais devient de plus en plus net au fur et à mesure que l'histoire approche de sa fin ; l'ensemble est plutôt réussi et laisse une profonde impression d'originalité et de mélancolie. Ce livre, comme souvent, n'est pas un "simple roman policier" ; réflexion sur la vie et la mort, la famille et le couple, c'est aussi un livre d'atmosphère où le climat et les paysages sont importants.
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Ce qu’on retient d’abord de cette intrigue, c’est la force d’une atmosphère ouatée et la belle humanité d’un héros qui apprivoise la mort sans chercher à la dominer.
Lire la critique sur le site : Telerama
Il y a de la folie du cinéaste mexicain Alejandro González Iñárritu dans ces récits éclatés que l’absence rassemble. Et aussi beaucoup de poésie.
Lire la critique sur le site : Liberation
Joentaa regarda l’hôpital, ce bâtiment carré aux innombrables fenêtres qu’il avait voulu compter, les jours qui avaient précédé la mort de Sanna, mais il s'était interrompu et était retourné auprès de Sanna qui se trouvait dans une de ces nombreuses chambres, derrière une de ces fenêtres, et en le voyant entrer, Sanna avait souri.
Au bout d'un moment, le sommeil vint, le submergea comme une grande vague et juste avant, il pensa que c'était bon de penser cela.
Bon de penser que cette nuit-là, il ne devrait pas s'endormir seul.
Jan Costin Wagner, nous livrait lors des Quais du Polar 2019 son interview à coeur ouvert ! Main armée ou main nue ? Poudre noire ou Poudre blanche ? Enquête ou Action ? On veut tout savoir sur l'auteur allemand de "Sakari traverse les nuages" (aux éditions Actes Sud)