monologue crié, revendications, un discours cru plutôt qu'érotique, mêlant une charge contre les mâles, l'aliénation par le travail, un peu aussi par les diktats de la presse féminine, et des féministes. La voix, à travers cela, d'une femme avec ses désirs (pas uniquement physiques), ses limites, sa part d'animalité revendiquée. Un humour dru, goûteux
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Je veux bien m’accommoder des conditions matérielles de mon existence, mais l’orgasme n’est
pas négociable, c’est un droit et un devoir à la fois, si je ne l’atteins pas au-delà du médiocre je serai
coupable moi aussi et je continuerai à développer des maladies opportunistes dont mon apparence fera un jour les frais au risque de repousser les derniers amants susceptibles de me grimper comme n’importe quelle jument sauvage, n’importe quelle chatte de gouttière, n’importe quelle humaine en somme, puisque nous sommes pourvues des mêmes organes sensibles comme les boyaux tendus à l’extrême d’un Stradivarius
Donnez-moi l’orgasme, le mien, celui qui convient à la femme, je deviendrai alors l’égale de la grande explosion qui a mis au monde l’univers, et peu m’importera alors mon plan de carrière réduit depuis longtemps à l’encéphalogramme plat des accidentés, je m’engage à vivre de rien, me contentant d’un repas de sucres lents, de l’eau plombée d’un immeuble vétuste où j’occuperai le cagibi de l’appartement d’un vieux ménage qui me logera presque à l’œil pour agrémenter sa fin de la compagnie d’une femelle encore assez jeune pour faire retentir la jouissance comme si son corps tout entier était une sirène,
Apaisées, nous ne perdrions plus notre existence à chercher à nous mettre dans tous nos états pour éprouver autre chose que la joie modeste et suffisante de se sentir vivante, nous n’habiterions
alors plus que notre cerveau, redécouvrant cet organe délaissé, en ruine, et pourtant si riche en cellules, en possibilités de connexions, nous nous adonnerions avec délices à la pensée, à la réflexion, à l’invention de mondes nouveaux si nombreux, si incalculables, que nous les oublierions au fur et à mesure de leur apparition,
afin de faire de moi un vrai mâle, un de ces êtres qui n’a d’ordinaire guère de problème d’orgasme, et qui par rapport à la femme est bien fruste, bien tranquille dans son cerveau tiré au cordeau, avec ses fantasmes répertoriés, au nombre de douze, treize dans le cas bien rare où il est un phénix,
Augustin Trapenard accueille Tatiana de Rosnay pour "Poussière blonde", roman qui raconte la rencontre entre une femme de chambre et Marilyn Monroe, paru chez Albin Michel. A ses côtés, Sonia Kronlund présente "L'Homme aux mille visages", l'histoire d'une extraordinaire imposture éditée chez Grasset, François Garde évoque "Mon oncle d'Australie", paru chez Grasset. Régis Jauffret publie, lui, "Dans le ventre de Klara", aux éditions Récamier, et Julia Malye, âgée d'à peine 18 ans, présente son premier roman, "La Louisiane", paru chez Stock.