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« On dit que lorsqu'on nage dans la mer et que l'on voit des coraux, on tombe amoureux de cette richesse de couleurs et de cette multitude de formes. Et on est tenté d'en casser un morceau, vous comprenez, et de le ramener chez soi. Mais alors il se produit un phénomène étrange : au bout d'un certain temps, le morceau de corail perd toutes ses couleurs et devient gris et triste. Il meurt. Et le banc de corail ne supporte pas de perdre même ce petit bout. Si cela arrive trop souvent, il meurt lui aussi ».


Martin, instituteur de 38 ans, demande à partir au Groenland, où il fera fi des instructions de l'amer Ministère qui lui interdit d'apprendre le Groenlandais. « Pas de place pour la sentimentalité » « S'ils veulent quelque chose de vous, ça se passe en danois ».

Il tombe amoureux de Naja (« Seul un amour authentique résiste à autant de couches de vêtements »), de ce pays, de cette culture. « Il tenait à rester dans le monde conceptuel des enfants groenlandais. Il ne servait à rien de leur apprendre à la fois une toute nouvelle langue et un tout nouveau monde, rempli d'autobus et de forêts de hêtres ».


Jakob, 15 ans, revient du Danemark où il a passé un an. Il regrette sa chambre, les hamburgers, la modernité… « Est- cela que nous leur apprenons en les envoyant passer un an au Danemark ? A manger des conserves et à faire la grimace en revenant ? » « ça devrait être une richesse d'avoir les pieds plantés dans deux cultures au lieu d'une seule, un avantage. Et pas quelque chose de destructif. Ce doit être possible »


Le père de Jakob, chasseur respecté, part loin, dans une mine, où il devient salarié (en réalité, il fait le ménage). Il déchante, revient aigri, violent, surtout sous l'emprise de l'alcool.


Autour du drame qui va suivre, que l'on tente de surmonter sur un traineau, sur un terrain de foot, en écoutant un chanteur danois… envoyé pour (selon le Ministère) interpréter des "chansons tirées du trésor culturel danois, une des pierres angulaires de nos efforts pour garder notre identité danoise », se nouent des amitiés profondes. La glace des fjords n'atteint pas les coeurs.


Que dire de cet homme d'affaires danois marié à une Groenlandaise dont il ignore le prénom : depuis 25 ans, il l'appelle Nulia, ce qui veut dire épouse, en groenlandais.
En groenlandais, Inuit veut dire « les êtres humains » au sens large.
Voilà un terme général, devenu soudainement restrictif dans un autre pays.
Comme « Vahiné » qui désigne une tahitienne chez nous, alors qu'en tahitien Vahine veut simplement dire « femme »…

Imaqa signifie peut-être…
« Peut-être » que les Danois ont plus à apprendre des Groenlandais que le contraire…
« Peut-être » qu'un peu de modestie s'impose.
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C'est superbe ! Une plongée vertigineuse et glaciale dans le Groenland des années 70. On suit un instit' danois, Martin, venu trouver une nouvelle vie à Nunaqarfik, en plein pôle Nord, où le bonheur tient a peu de chose : la pêche du jour et le stock de papier toilette dans l'épicerie. Il découvre avec un enthousiasme débordant, une naiveté feinte, cette nouvelle vie qui s'offre à lui, mais aussi le destin des hommes et des femmes qui peuplent la banquise depuis des générations.
C'est à la fois tendre et violent, drôle et profondément tragique. On pense forcément aux livres de Jorn Riel, grace à qui j'ai exploré le Groenland il y a déjà quelques années.
Au delà de l'aventure humaine du roman, le propos est aussi anticolonialiste, il dénonce les dangers de la course à la "civilisation" qui se fait dans le mépris des traditions et cultures des peuples autochtones. (A ce titre, j'aimerais mentionner le film L'étreinte du serpent, 2015, qui avec beaucoup de poésie, fait échos à ces mêmes problèmes, mais en Amazonie). Et Flemming Jensen ne manque ni de poésie ni d'humour, pour partager cette rocambolesque histoire.
C'est rafraichissant, ça ne laisse pas indifférent et en plus on apprend des choses sur le Groenland ! Mais oui, il le faut lire, absolument !
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Une rafraîchissante incursion au Groenland dans laquelle l'auteur s'attache a démontrer les méfaits de la mondialisation, de la colonisation et... de l'alcool ! J'ai apprécié le passage portant sur le massacre des bébés phoques, qui ouvre les yeux sur la médiatisation à tout va d'épisodes indignes mais non significatifs !
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Belle découverte que ce roman danois.
Martin,instituteur danois, est nommé à sa demande dans un hameau du Groënland, à la recherche d'aventure et d'authenticité. Il va être confronté au choc des cultures et aux aberrations du système éducatif du pays colonisateur. Lui-même ne parle pas un mot de groënlandais.
Jakunguaq est un adolescent groënlandais revenant chez lui après une année scolaire passée au Danemark où il avait mis sa culture à distance.
Ce roman pose de nombreux problèmes liés à la colonisation, aux systèmes bureaucratiques bien loin des réalités de terrain. le tout traité avec un ton ironique qui prime sur tous les sujets. le rire est une règle au Groënland. On rit de tout et de son contraire. Nous suivons les difficultés de Martin pour s'adapter malgré toute sa bonne volonté.
Une lecture très agréable sur un sujet grave servi par une écriture plaisante.
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Martin, instituteur rêve de changer de vie et demande sa mutation dans un hameau perdu dans le nord du Groenland. Il est rapidement confronté à la culture locale et revisite rapidement son approche pédagogique pour la mettre plus en adéquation avec la réalité à laquelle il est confronté. Cette attitude est interprétée comme une remise en question du modèle éducatif Danois qui va chercher à le déstabiliser pour qu'il se conforme au cadre qu'impose son administration.
Dans le village il est vite accepté par les habitants mais le choc culturel est inévitable malgré sa volonté de s'intégrer en apprenant le groenlandais pour passer au dessus de la barrière de la langue. Une démarche qui s'avère tout à fait originale comparativement aux autres ressortissants Danois. En effet, une anecdote explique comment Martin apprend à un homme marié depuis 25 ans à une groenlandaise quel est le véritable nom de sa femme...
Rapidement mêlé à la vie du village il l'est aussi aux conflits entre les habitants, aux drames et aux évènements et finit par faire partie de la vie du hameau par son implication et en tombant amoureux d'une groenlandaise.
Ce livre relate la rencontre entre un monde plongé dans la vie au jour le jour à un monde en mouvement permanent et plein de belles promesses et de changements qui s'insinue dans ce fragile équilibre. Celui-ci est rompu lorsqu'un homme du village chasseur depuis toujours décide d'aller travailler à la mine bouleversant les valeurs établies depuis toujours.
Face à cela Martin fait office de passeur de monde, il est le lien et en subit invariablement les conséquences.
L'auteur décrit ce choc des cultures à travers les relations qui s'établissent entre Martin et les groenlandais. Il analyse avec beaucoup d'humour et d'émotions les aberrations qui découlent cette rencontre.
Un livre prenant qui relate à petite échelle se qui se joue au niveau mondial et qui nous encourage magnifiquement à cultiver la différence.
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J'ai lu ce livre « Imaqa : Une aventure au Groenland » pour deux raisons : tout d'abord j'aime beaucoup les peuples autochtones des grands espaces arctiques, les Inuits au Canada, les Groenlandais… et d'autre part parce qu'il avait énormément plu à deux amies lectrices et dont les critiques m'avaient enthousiasmée. du coup, dès que j'en ai eu la possibilité, j'ai entamé cette lecture passionnante, drôle parfois, douce et dure en même temps, très instructive et pleine d'humanité. J'aime découvrir des communautés humaines différentes de la mienne, leur façon de vivre, de penser. Ça ouvre mes pensées, mon coeur et ma vision de la vie. Ce n'est pas le premier livre que je lis qui se déroule dans ces contrées glacées. A chaque fois, j'en apprends un peu plus sur les « esquimaux » comme on les appelait avant. Là c'est avec Martin, instituteur danois, que l'on part vivre l'aventure dans un hameau de cent cinquante âmes : Nunaqarfik, à plus de cinq cents kilomètres au nord du cercle polaire. Martin a presque quarante ans et il s'ennuie dans sa vie. Il aspire à l'aventure pour donner du sens à son existence. Il demande donc à être muté dans le Grand Nord. le Groenland étant colonisé par le Danemark, ce sont donc des instituteurs danois qui viennent y enseigner la bonne culture, la seule, l'unique, la vraie, la culture danoise. Martin n'est pas très à l'aise avec ce concept mais à priori il n'a pas forcément l'âme d'un rebelle. Il va donc tenter d'appliquer ce que sa hiérarchie lui demande : inculquer aux petits Groenlandais la langue danoise et sa culture sociétale. Cependant, très vite, les grands principes qu'on lui a inculqués se fracassent sur la réalité de la vie au sein d'une communauté accueillante et bienveillante. Martin est vite tourmenté, troublé par sa culpabilité de colonisateur. Peu à peu il s'intègre parmi ses nouveaux amis et découvre enthousiaste la beauté de la nature et des hommes et des femmes qui vivent ici. Il apprend à tenir sur un traineau, à nourrir ses chiens, à pêcher, à chasser (sans grande réussite d'ailleurs), et surtout il découvre incrédule la mentalité groenlandaise qui ne cherche pas le conflit, prend les choses comme elles viennent avec humour malgré les conditions très difficiles de vie et dont la devise est « imaqa »… peut-être. Il trouve aussi l'amour avec Naja, une jeune et belle Groenlandaise. Petit à petit, il commence à se sentir vraiment très bien dans cette communauté et cela va avoir d'importants retentissements sur sa façon de voir la vie, sur sa vie professionnelle et personnelle. Ce livre est à la fois délicieux d'humour, de tendresse, de beauté et d'humanité mais aussi dur dans la réalité de la colonisation des Danois sur le peuple groenlandais, sur la dualité que cette colonisation engendre chez les jeunes, surtout, qui partent une année complète au Danemark durant leur scolarité, la perte d'identité que cela peut générer… La mentalité dédaigneuse et stéréotypée de l'administration danoise, cette supériorité danoise supposée sur les Groenlandais, m'ont été insupportables. Cela m'a renvoyé bien évidemment à d'autres colonisations, à d'autres peuples qui se croyaient supérieurs à d'autres. Abject ! Oui j'ai aimé ce roman qui dénonce tout cela, tranquillement, au fil des pages. C'est un livre vraiment intéressant, bien écrit et de lecture agréable que je vous recommande.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Flemming Jensen est davantage connu pour ses one-man-shows et ses sketches radio ou télé. Il a ruminé 25 ans avant d'accoucher de ce chef-d'oeuvre en 1999.

Martin est un instituteur danois légèrement désabusé qui demande sa mutation au Groenland et atterrira dans un hameau de 150 âmes et 500 chiens.

Il va vite s'intégrer, même s'il sera grugé par certains filous. Il découvrira une communauté très solidaire et beaucoup plus riche de valeurs qu'on ne lui avait dit. Il parlera le groenlandais, contrairement aux prescrits de l'Administration.

Martin s'installe doucement dans cette société traditionnelle, dans le froid, dans l'humour, mais découvre aussi le colonialisme.

L'auteur s'enflamme, sans exagérer, et on peut ressentir son amour, communicatif, pour ce peuple.

Un de mes 5 coups de coeur de 2015.
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Un enseignant danois part chercher l'aventure dans un hameau du Groenland dont il ne connait rien en même temps qu'un adolescent de retour chez lui après un an d'apprentissage linguistique et culturel au Danemark. Et, dans l'écriture tendre, drôle et piquante de Flemming Jensen qui m'avait enchantée dans le blues du braqueur de banque, c'est toute la difficulté d'une double culture contradictoire censée être du même pays : la chasse et la pêche dans un territoire de glaces vivantes face à une société de consommation et de problèmes/solutions que l'auteur ne se prive pas de questionner. Et deux langues si différentes qui cohabitent si peu (en tout cas pas à l'époque décrite, au moment où la cause animale décide de sauver les phoques)... de l'humour, du drame, de l'amour, de l'amitié, et de grandes questions sociétales, bref, une très bonne lecture.
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Martin rêve d'aller au Groenland. Instituteur danois, il demande sa mutation et atterrit à Nunaqarfik, un petit village de 150 habitants. Choc culturel ! Envoyé par le ministère pour enseigner le danois, il ne peut s'y résoudre et ira à l'encontre de sa mission. Imaqa : un mot ou une autre façon de vivre ! Cette lecture a été une vraie bouffée d'air frais-froid ! J'ai eu un peu de mal avec les noms mais passée cette "petite" difficulté, j'ai adoré l'humour subtile de l'auteur... A découvrir !
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Le grand nord dans une version tragi-comique, où l'on peut constater les dégâts dus à la mondialisation, qui fait disparaître les originalités de peuples dont la vie quotidienne s'est adaptée aux conditions géographiques et climatiques. Une soudaine irruption de la modernité ne peut qu'être délétère du fait de son inadéquation aux besoins locaux .



C'est très bien écrit, drôle, réfléchi. Un bon moment dans la nuit polaire, réchauffée par la chaleur humaine
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