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"Ca grinçait, et c'était rassurant."

Un livre que j'ai reçu à Noël 2012 et que j'ai lu très vite.

C'est un coup de coeur. L'écriture est à plusieurs niveaux et l'on peut rire, pleurer, compatir ou maudire suivant les moments.

On découvre le Groenland à travers les yeux de Martin. Instituteur qui a demandé sa mutation au Groenland, province Danoise. Dans les années 70, on est encore à une époque où il faut civiliser ces cultures. En parallèle un jeune garçon qui était parti vivre un an au Danemark rentre au pays.

Le choc est rude pour les deux. Les instructions sont de ne par parler la langue locale et de ne pas s'assimiler... Pour le jeune garçon le retour au pays n'est pas du tout ce qu'il espérait.

Le destin de ces deux personnages va se mêler, s'en mêler et suivre des trajectoires différentes. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise.

C'est une découverte d'une culture martyrisée, d'un peuple décimé par l'alcool mais qui essaie de faire face. Ce sont les abus et les méfaits de certains blancs.. Cet homme qui vit avec une femme ne connaissant pas son nom.... Cet autre qui vend ses manuels scolaires sous prétexte de développement (surtout le sien!)

Bref c'est un livre très touchant. J'ai ri et pleuré. Que demander de plus...
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Entre ce livre et moi, on peut dire que l'entreprise s'est révélée laborieuse. Commencé puis abandonné, repris à la faveur d'une situation qui m'empêchait d'aller faire un tour à la librairie, la deuxième tentative s'est étirée en longueur. J'ai, en effet, eu bien des difficultés pour me familiariser avec la syntaxe que j'ai trouvée un peu bancale par moment, à vrai dire. Quelques longueurs à mon goût également dans le déroulé de l'histoire. Et pourtant, c'est un livre que je ne regrette pas d'avoir lu car les thématiques abordées sont très intéressantes.
J'avais déjà eu un aperçu de l'univers arctique grâce à la lecture de Une vie de racontars de Jorn Riel (auteur invité par ma librairie : un moment exceptionnel !).
Imaqa a donc retenu mon attention car je souhaitais prolonger ma découverte de la culture groenlandaise. Et puis, la couverture du livre est juste magnifique (celle de l'édition Gaïa). J'ai beau dire que j'aime les couvertures sobres, celle-ci m'a attirée comme un aimant. Plantons le décor rapidement : Martin, instituteur danois, qui vit un moment de creux dans sa vie personnelle, demande sa mutation pour le Groenland et choisit volontairement un comptoir isolé, Nunaqarfik (oui, parce que même au Groenland, il y a des centres et des périphéries, pour reprendre un concept qui faisait florès du temps de mes années estudiantines). L'histoire se passe au début des années 70, cela a son importance pour comprendre la nature des relations dano-groenlandaises. Bien prévenu qu'il ne doit s'adresser à ses élèves qu'en danois, Martin se rend vite compte de l'ineptie de cette demande. Curieux de la culture des autres, doué pour les langues, l'instituteur a tôt fait d'apprendre quelques rudiments de Groenlandais et la connaissance progressive de la langue va lui permettre de mieux comprendre le mode de pensée des habitants de la petite bourgade.
Je ne suis pas linguiste mais ce rapport entre les deux m'intéresse beaucoup : est-ce que la langue façonne la manière de penser ou est-ce l'inverse ? Pour y réfléchir, un indice : la locution "parce que" n'existe pas en Groenlandais, nous révèle l'auteur. On lui préfère "Imaqa" : "peut-être"...
L'autre grand intérêt de ce livre réside dans son éclairage sur les risques d'acculturation des Groenlandais menacés par diverses formes de colonisation moderne : la consommation de nourritures non chassées ou non pêchées, l'introduction de produits jusque-là inconnus et qui se révèlent vite indispensables (le papier toilette...), l'exploitation de ressources minières par une société étrangère et bien sûr l'école où le Danois est de mise et où les manuels scolaires relaient le modèle culturel de l'Etat tutélaire. Est-ce que les choses ont évolué depuis l'autonomie renforcée accordée au Groenland en 2009 ? Je pense que je vais aller lire un peu de ce côté pour en apprendre davantage.
Pour en revenir à Imaqa, les amateurs de nature arctique y trouveront leur compte puisque le roman contient son lot de montagnes enneigées, de lacs gelés et bien sûr, de périples en traîneau.
Enfin, le roman est teinté d'une forme d'humour qui n'est pas sans me rappeler le ton que pouvait prendre parfois un autre auteur scandinave, Arto Paasilinna et si vous lui devez, comme moi, de bons moments de lecture, vous tirerez sans doute profit de la lecture de ce roman. Enfin, "imaqa"...

Lien : https://leschroniquesdepetit..
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Très beau voyage au Groenland avec Martin, un instituteur danois envoyé dans une petite bourgade où il découvre un peuple très différent de ce qu'il a connu jusque là.

Son supérieur lui avait conseillé de ne pas apprendre le groenlandais. Inutile selon lui car l'enseignement devant être dispensé en danois. Au début, Martin obtempère puis il sent bien qu'il ne pourra pas vivre à Nunaqarfik sans en comprendre ses habitants. C'est la moindre des choses. Evidemment, la belle Naja la motive et l'y aide considérablement. Et puis il s'attache à tous ces habitants, il ne veut pas vivre différemment d'eux. Il ne sent pas supérieur. Naturellement, ce ne sera pas toujours facile de se comprendre.

De très belles descriptions de la nature, du froid, du monde des chiens et des traineaux, de la pêche... J'y ai un peu retrouvé la magie de Jack London.

Une belle leçon d'humanité, de respect des autres, de la nature. Une ode à la sagesse, ou comment vivre au rythme des saisons, loin de la course moderne à acquérir toujours plus. Un bon moment de lecture.
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Une très chouette lecture !

J'ai adoré la première partie, pleine d'humour, de légèreté et de dépaysement
Je crois que j'ai rarement autant rigolé et souri en lisant un livre ^^

Le ton utilisé dans la seconde partie est beaucoup plus grave, tout se bouscule, les vies et les destins s'entremêlent, les conflits enflent et éclatent... Certains moments sont très douloureux mais le récit parvient tout de même à laisser entrevoir des touches d'espoir
Au final, j'ai refermé ce livre le coeur un peu plus léger

Un roman que je n'oublierai pas de sitôt !

Merci à Laura de chez Kube pour ce très beau choix =)
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Roman tendre et engagé.
Années 70's. Martin, instituteur danois, part enseigner au Groenland. Il choisit un endroit très reculé pour exercer cette mission.
Très rapidement, Martin s'interroge.
Est-il vraiment pertinent de vouloir à tout prix enseigner en danois à ce peuple qui possède sa propre langue, ses propres coutumes ?
Martin observe, apprend, alors que c'est tout à fait interdit, à parler groenlandais. Il veut comprendre et vivre comme ceux devenus ses nouveaux amis.
Si le début du roman, consacré aux premiers pas de Martin dans ce petit village est drôle, petit à petit le propos devient plus engagé.
L'auteur dénonce les « progrès » qui n'en sont pas vraiment, la main mise, souvent stupide, parfois violente du Danemark sur ce peuple d'autochtones.
Les personnages sont tous loin d'être parfaits, mais tous très touchants. Martin est parfait dans son rôle de candide puis de rebelle.
Un très bon roman sur cette terre du bout du monde, si convoitée, si belle.
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Voici une lecture très dépaysante à plus d'un titre.

D'abord, bien évidemment, parce que l'histoire se déroule au Groenland, pendant toute une année. Nous allons donc apprendre avec Martin, instituteur ayant demandé sa mutation là-bas, les habitudes de vie des habitants : la communauté très soudée, l'importance des chiens de traineaux, la gastronomie locale, les spécificités linguistiques (comment répondre par oui ou non à une question) … Quand tout ou presque est une question de survie au jour le jour, on ne se préoccupe pas du lendemain et on apprend à profiter de chaque instant. Carpe diem est une évidence, le rire une thérapie largement pratiquée. On oublie trop souvent que loin de notre quotidien et du monde dont nous maîtrisons parfaitement les codes, d'autres gens vivent un quotidien très différent du nôtre.

Ensuite, parce que ce roman déborde d'humanité. Malgré l'immanquable conflit qu'on peut à peine imaginer entre deux cultures, dont une se veut supérieure à l'autre, tout est bienveillance dans ce roman. Il faut dire que la gentillesse et la naïveté de Martin font sourire et lui ouvre grand les portes de la communauté de Nunaqarfik. Parti du Danemark pour vivre un peu d'aventures et se sortir de son quotidien, Martin tombe sous le charme des Groenlandais et de leur façon d'approcher la vie. L'arrivée de Martin est plus vécue comme une occasion que comme une agression colonialiste. D'autant que l'instituteur se rend vite compte de l'absurdité des exigences du Ministère de l'Éducation et n'hésite pas à s'en éloigner. Il découvre l'importance des traditions locales et celle de les préserver autant que possible.

Les personnages sont tous attachants et l'humour est au rendez-vous. Alors n'hésitez pas à découvrir ce roman intelligent et très agréable !
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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c'est une belle découverte que ce roman dédié à la culture inuit, un peu son chant du cygne aussi...
C'est l'histoire de la colonisation impérialiste danoise qui touche à l'absurde,
c'est l'histoire des déboires et de l'acculturation d'un expatrié,
c'est une histoire d'amour entre deux êtres de cultures différentes,
c'est un hommage à une vie qui s'accorde au rythme de la nature,
c'est l'histoire d'une philosophie de vie : la solidarité, la conscience du présent, de la lenteur, du refus des questions profondes inutiles ...
c'est l'histoire d'un système éducatif colonial et détaché du terrain et des réalités locales (toute ressemblance avec ....)
J'ai aimé faire ce voyage, je me suis laissée guider dans cet univers qui m'était totalement inconnu. Rien de rapide, rien de trépident, mais une jolie fresque, de beaux portraits ... à lire !
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Imaqa signifie « peut-être » en groenlandais. Dans cette culture, rien n'est figé, tout est possible. Martin en fait l'expérience. A 38 ans, sa vie patine ; l'instituteur décide de se faire muter au Groenland. Il découvre alors une société, certes un peu « primitive » par rapport à sa culture occidentale, mais fondée sur des valeurs qui ne sont pas dévoyées : la solidarité, le partage, la valeur du produit que l'on fait de ses mains, la jouissance de l'instant présent.
Après l'achat d'une vingtaine de chiens de traîneau, dudit traîneau et d'un bateau, le voilà pleinement intégré à son petit village. Mais les difficultés sont multiples : malgré l'opposition de sa hiérarchie, essayer de faire la classe au enfants en se basant sur leur culture groenlandaise et non sur la culture danoise, faire des cours de qualité avec son assistant alcoolique, ne pas se faire rouler par son nouvel ami, retrouver la sympathie d'un jeune garçon traumatisé par son année obligatoire passée au Danemark, perdu dans sa culture natale, qui en veut à la terre entière…

Avec une narration fluide et beaucoup d'humour, Flemmig Jensen nous décrit le quotidien dans un village groenlandais dans les années 70. Un peu d'action survient vers la fin, un peu de drame vient déranger le quotidien, mais le reste du roman, sans être addictif, est très tranquille à lire. Cela ne m'a pas du tout dérangée, j'y étais très à l'aise ! On s'immerge pleinement dans l'histoire et on se prend d'amitié pour tous les protagonistes, sauf l'affreux inspecteur danois.

Je recommande totalement ce roman, tant pour découvrir le Groenland que le Danemark !
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Imaqa est une immersion dans le quotidien d'une petite communauté groenlandaise dans les années soixante-dix.

Dès le premier chapitre, le ton est donné et quel plaisir de cheminer avec cette narration humoristique. Martin arrive au ministère du Groenland pour s'y voir confirmer,en tant qu'instituteur, sa mutation à Nunaqarfik, petite bourgade de cent cinquante âmes. Sa rencontre avec M. Gudmansen, virtuose du déplacement en fauteuil de bureau à roulettes, est très comique.

Arrivé là-bas, Martin est reçu par Gert, fin manipulateur pour lui faire acheter des chiens, des traineaux, prendre une femme de ménage et danser aux innombrables fêtes.
Là-bas, les aléas et les difficultés de la vie sont perçues de façon positive. Tout est prétexte à rire pour pouvoir avancer.

Cette lecture nous ouvre les yeux sur les revers de la modernité dans ces contrées longtemps préservées, sur le chamboulement des valeurs et des modes de vie.
Martin, dont la vie était insipide au Danemark a décidé d'y trouver l'aventure et il y a découvert beaucoup plus que ça.
Imaqa est une lecture très intéressante, portée tout du long par l'humour, même en abordant des sujets profonds. Une belle découverte !
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Epais roman agréable à lire, plein d'ironie. Dans les années 70, un instituteur Danois débarque au fin fond du Groenland. Ses aventures improbables et cocasses questionnent sur l'absurdité de la colonisation danoise : le "progrès" face à la culture groenlandais ancestrale. Une jolie découverte du Groenland et de ses habitants.
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