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Martin, jeune instituteur danois, part enseigner dans un hameau de 150 habitants situé au Groenland. Outre le climat hostile, il est confronté à l'isolement et à des difficultés pour communiquer, puisque seulement deux personnes y parlent le danois.
Mais Martin n'est pas venu là par hasard : il a l'intention de travailler du mieux qu'il pourra pour se faire accepter par la population locale et donner à sa jeunesse un enseignement utile. Y parviendra-t-il ?

Dans ce roman, la rencontre entre les cultures danoise et groenlandaise fait naître des situations cocasses, mais aussi des drames (liés à l'alcoolisme notamment). le ton humoristique n'empêche pas de faire réfléchir à l'absence d'universalité des principales valeurs de nos sociétés occidentales - valeurs inadaptées à certains environnements et à certaines circonstances.

Ce livre m'a souvent fait penser à certains romans d'Arto Paasilinna, notamment par son ton humoristique et par quelques unes de ses thématiques centrales : la place et les effets de l'alcool, les rapports entre hommes et femmes, mais aussi entre les humains et leur environnement naturel (de cet autre auteur - finlandais lui - je recommande les excellents romans "Le meunier hurlant" et "Le lièvre de Vatanen" mais j'ai été déçu par ses ouvrages moins anciens dont "Prisonniers du paradis" et "La douce empoisonneuse").

En bref, 'Imaqa' est un bon roman, agréable à lire malgré quelques petites longueurs.
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Une très chouette lecture! Une vraie immersion dans une communauté de chasseurs du Groenland, ponctuée de nombreuses notes d'humour et de personnages truculents. L'histoire est un peu lente, mais la réflexion sur la préservation des traditions face au capitalisme moderne est bien présente et donne un intérêt universel au récit.
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Bienvenue dans le Groenland. Nous sommes dans les années 1970. Martin, instituteur danois, avait envie d'aventure — aussi a-t-il demandé sa mutation dans ce grand bout de terre gelée, ce pays constitutif du royaume de Danemark. Et pas n'importe où, il demande à être dans un hameau et non en ville. Arrivée sur place, il découvre la violence d'un système éducatif pensé par et pour des Danois, qui marche avec plusieurs présuposés (les Groenlandais sont trop stupides pour s'adapter au monde moderne, et s'adapter est uniquement envisagé comme s'adapter au monde de l'entreprise). Violence dont, en tant que prof, il se retrouve à être le premier vecteur. Heureusement MArtin est homme de changement. Il rencontrera également un jeune homme, Groenlandais qui revient après avoir fait ses études au Danemark, et dont le mélange des cultures cause beaucoup de difficultés dans sa famille.

Ce roman, aux sujets qui sont donc tout à fait sérieux - et souvent assez tristes -, est en permanence écrit avec une jolie ironie, un humour léger qui en rend très agréable la lecture. J'ai beaucoup apprécié ce texte, aussi bien pour ce qu'il nous fait découvrir des petits villages groenlandais, sur la violence d'une Education nationale finalement assez "colonisatrice", et pour la finesse des analyses sur les relations interpersonnelles.

Une belle lecture qui donne envie de voyage au pays des glaces — tant qu'il reste encore quelques glaciers.
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"Les premiers temps furent merveilleux. au bout de sept jours, Martin était allé à sept fêtes et avait acheté sept chiens. Que demander de plus ? Au bout de quinze jours, il était sûr de connaître tous les habitants - cent cinquante en tout et pour tout. Jamais il n'en avait connu autant à Lyngby, où il avait résidé durant toute sa vie d'adulte. Il circulait, heureux, dans le hameau, environné de sourires gentils, de saluts joyeux..." (p 56)

Martin Willumsen, 38 ans, est un instituteur danois qui a besoin de changer de vie et a envie d'aventure ; il demande à être muté au Groenland à un certain Bjorn Gudmandsen, employé au ministère du Groenland - département de l'éducation, qui le lui accorde, non sans lui avoir expliqué qu'il a lui-même passé vingt-sept ans sur place et recommandé de ne jamais apprendre le groenlandais, l'important étant de "faire de ces braves gens là-haut des Danois" et sûrement pas de préserver leur propre culture !

Nommé à Nunaqarfik, dans le district d'Umanaq, "le plus bel endroit du monde", il se retrouve alors bien au-delà du cercle polaire qui marque au Groenland la frontière canine, c'est à dire le droit d'élever des chiens de traîneaux et la frontière entre la société des pêcheurs et celle de chasseurs (au nord), dans une communauté accueillante, joyeuse et fraternelle.

Outre les icebergs, une montagne en forme de coeur et des conditions climatiques extrêmes, Martin va vivre avec un certain nombre de personnages, assez hauts en couleur : le jeune Jakob, 14 ans, revenant de son année d'études au Danemark, Abala son père qui va devenir mineur pour gagner de l'argent, le chasseur Gert Malakiassen roublard et blagueur, qui lui a vendu des chiens dès son arrivée et qui parle un peu le danois ; il y a aussi Pavia le catéchiste instituteur associé et prêtre de la petite communauté qui a si peur des tupilaks (fantômes) et qui boit trop de bière, le médecin du district Jorgen Andersen qui déconseille à ses patients toute fréquentation du mot "principe", et puis Naja bien sûr, la belle et mince Naja dont Martin tombe amoureux dès qu'il la voit...

Qui dit chiens dit traîneau, mais aussi harnais, ici confectionnés sur mesure en peau de phoque barbu et puis... nourriture pour lesdits chiens qui doit être pêchée (des flétans), donc matériel de pêche et bateau, et vêtements adaptés, fusil pour chasser le phoque... Voilà Martin très vite emporté dans le quotidien de l'habitant du Grand Nord, qui se glisse facilement et plaisamment dans la peau d'un inuit et se sent entièrement chez lui.

Dans l'ensemble plutôt tolérants et indulgents, rieurs, évitant si possible les conflits, les Groenlandais semblent prendre la vie comme elle vient : "Est-ce que tu ne peux pas tout simplement... vivre ici ? c'est ce que nous faisons, nous autres. Nous ne sommes pas comme des dingues à essayer tout le temps de comprendre." (p 78)
Mais un peu trop de bières, l'hiver sans lumière trop longtemps, l'isolement et parfois le manque de PQ posent des soucis aux habitants ; même s'il y a des projections régulières de films, des tournées de chanteurs, des danses festives à la moindre occasion...
Et puis le Groenland, en partie du fait de son appartenance au Danemark, est pris entre vie traditionnelle adaptée aux terrain et climat si particuliers du Grand Nord et vie moderne représentée par les Danois ; on assiste à une incompréhension grandissante entre un père (Abala) resté au Groenland et son fils (Jakob) parti un an apprendre le danois et que manger du phoque écoeure maintenant qu'il a gouté aux hamburgers frites.
Abala, celui qui va aller travailler dans les nouvelles mines de zinc, provoque aussi des réflexions amères : "...Des normes de valeur qui étaient peut-être en train de changer. Toute la société reposait sur le fait qu'être chasseur était la fonction la plus digne - porteuse de toute la culture. Qu'allait-il se passer maintenant si le chasseur était supplanté par le salarié ?" (p214)

Imaqa veut dire peut-être, parce que rien n'est sûr et que rien n'est vraiment sérieux :

"Au Groenland, pépins et tracasseries sont interprétés positivement - et, si c'est vraiment grave, avec humour." (p 36)
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Petite plongée au coeur de la culture groenlandaise où l'humour et l'amusement sont de rigueur. On assiste également aux conséquences (positives et négatives) que peut avoir l'introduction d'une culture occidentale au sein d'un peuple très lié et dépendant de la nature et pour lequel la "société", l'entraide et la sincérité semblent encore réelles.
Très instructif, dépaysant et plaisant à lire! Excellent livre.
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J'ai lu ce roman après une série de lectures moyennes et c'est peut-être pourquoi il m'a tant plu ... mas je ne crois pas ! Ce livre est réellement magnifique et fait partie des livres qu'on aimerait ne pas quitter parce qu'on s'y sent bien.
Tout est dans le titre, y compris le dépaysement du nom, sauf que l'aventure est avant tout humaine c'est à dire la découverte hasardeuse d'humains par d'autres humains. Et le héros, instituteur, a toutes les qualités pour réussir son aventure ; il est curieux, humble et persévérant. Qualités qui lui permettront, lui le Danois, de devenir un membre à part entière du village groenlandais et de s'opposer à la rigidité coloniale de l'administration danoise mais aussi de tomber amoureux de sa compagne et de ce pays si différent. J'aime la complexité des histoires mais j'avoue que cette simplicité du récit fait du bien tant on est en totale empathie avec le héros et ses proches ; on les soutient, on les encourage, on s'imagine à leur place, on a froid avec eux (et je préfère avoir froid que chaud !). Au risque d'utiliser une locution galvaudée, c'est un roman qui fait du bien.
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La quatrième de couverture résume parfaitement ce que j'ai ressenti en lisant ce livre: beaucoup d'humanité, la découverte de contrées si lointaines que je n'en avais jamais entendu parler, ni même des habitudes de vie des habitants, la division et le chaos que peut créer l'entrée en conflit de deux cultures chez un être, et maints autres sujets encore. Ce livre est éblouissant et rafraîchissant. Martin part avec en tête une envie d'aventure banale. Il est rempli de bonnes intentions et d'idéaux. Il se rend compte que la vie qu'il a choisi est bien celle qui correspondait à ses attentes, mais il reste malgré tout un danois qui fait de son mieux pour devenir un Groenlandais "amateur". Il réussit à vivre heureux, à rencontrer celle qui devient sa compagne, et l'école profite de ses bonnes idées. Nous découvrons ce qu'est le Groenland, cette terre au delà de tout, où le rire est pratiqué à haute dose pour réussir à survivre parfois, à bien vivre la plupart du temps. En refermant les dernières pages, je me suis dit, c'est incroyable, au moment où j'écris ces lignes il se passe tant de choses là-bas, tant d'ailleurs, d'ailleurs. J'ai aussi apprécié lire un peu autre chose que des histoires de tueurs et de meurtres. J'aime les thrillers, mais cela fait du bien de lire des bistres toutes simples sur les problèmes quotidiens d'une communauté groenlandaise. Bref, un grand coup de coeur, que je conseille vivement! Une petite note, juste pour ce faire une idée: un bon 9.5/10 je dirais! Bonne lecture à tous!
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Sur le fond, pas grand chose à dire, tout est dit et bien dit dans la quatrième de couverture.
Pour une fois celle-si est honnête et ne surenchérit pas, à une réserve près : l'humour irrésistible. Peut-être s'agit-il d'un humour groenlendais dont je ne sais pas les finesses tant chez eux le rire est un moyen de se sortir des situations difficiles.
La description du héros colle parfaitement au récit ainsi que l'exposé des problèmes soulevés.
L'exactitude de cette quatrième de couverture est suffisamment rare pour être soulignée.
Pour la forme, je ne sais trop que penser. J'ai trouvé l'ouvrage un peu long à terminer. Ce n'étais pas une lassitude des personnages, ce ne sont pas des longueurs car je ne vois pas ce qui pourrait être supprimé. J'en viens à penser que cela provient du style d'écriture qui, à mes yeux, a manqué de fluidité. J'ai dû, à plusieurs reprises reprendre la phrase, voire le paragraphe pour comprendre où l'auteur voulait en venir.
Les noms n'aident pas non plus à s'y retrouver très facilement mais cela n'est nullement un reproche juste une recherche de justification au fait qu'une centaine de pages en moins m'aurait convenu.
Je n'ai pas non plus compris le choix de l'illustration de couverture. Elle n'est pas en rapport direct avec le récit, hormis le paysage.

En conclusion, un roman intéressant nous immergeant dans un univers totalement autre que celui que nous côtoyons et soulevant de réels problèmes sociétaux.
Ma note est, là aussi, difficile à trouver.
Sur le plan de l'intérêt je vais aisément jusque 4* alors que sur le plan agrément de lecture de reste en dessous de 3* mais les personnages m'ont beaucoup plu.
Ne passez pas à côté de cet ouvrage, faites-vous votre opinion. Quoiqu'il en soit vous en ressortirez enrichi.

PS : en reprenant ce livre, j'ai pris conscience des situations humoristiques et je reconnais que celles-ci sont assez nombreuses.
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Imaqa, mot groenlandais qui exprime l'âme du Groenland et de ses habitants . Martin, instituteur danois, part enseigner dans ce grand nord et contrevient à l'ordre de son ministère de ne pas parler groenlandais. Il découvre avec douleur parfois, avec humour toujours, un autre mode de pensée et un mode de vie en harmonie avec une nature âpre. Il tente de se fondre dans cet univers au lieu d'y apporter une bonne parole qui ne sert à rien, il adapte son enseignement au rythme de vie des Groenlandais. Les ravages de la colonisation danoise sont symbolisées par le personnage d'Abala au destin tragique. Un peu forcé, Martin acquiert un chien, puis possède autant de chiens qu'il en faut pour un attelage. Il tombe amoureux de Naja, une très belle Groenlandaise et chacun apprend la langue de l'autre. Les épreuves viennent forger les êtres qu'ils soient du dedans ou du dehors et sont nécessaires à la poursuite de l'existence. le lecteur est plongé dans un monde qui, en ce qui me concerne, m'était étranger, dont la langue révèle la civilisation et la pensée et dont les personnages ont une profondeur qu'on découvre peu à peu et nous touchent.
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Martin est un jeune instituteur qui part s'installer au Groenland, dans un petit village où tous le monde est solidaire. La vie y est rude et il est difficile pour lui de mettre en place le programme imposer par ses supérieurs. Mais malgré tout le jeune homme est bien décidé à s'intégrer.

Dans l'ensemble j'ai bien aimé ce roman, la description des paysages, les personnages, j'ai aimé la volonté des habitants de ne pas ses laisser happés par les diktats du Danemark, j'ai aimé Martin qui est pleins de bonnes volontés pour apprendre à pêcher, à faire du chien de traineau...C'était drôle parfois, frais et comme un voyage que j'aurais fait sans prendre l'avion. Une lecture sympa mais que je vais rapidement oublier quand même parce que pas de grand waouh non plus.
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