AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 540 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Invité dans une petite ville entre Nièvre et Morvan, Serge, écrivain modeste et peu connu, y arrive alors qu'un drame vient juste d'avoir lieu : le Commodore, personnage puissant et riche de la commune a disparu. Est-il mort ? L'enquête est en cours et les soupçons pèsent sur un jeune couple marginal dont la photo est à la une dans le journal local. Notre écrivain est tout de suite attiré par le regard de la jeune femme et il fera tout pour la rencontrer...

Mais les embûches parsèment son chemin. Notre héros est touchant de maladresse, il se perd dans la forêt, arrive en retard aux rendez-vous, perd son ordinateur, se laisse apostropher par une lectrice vipérine... Non, ce n'est pas un distrait mais il est continuellement à côté de la plaque. Pourtant face à la suspicion des habitants, notre écrivain national (sobriquet lancé par le maire du village) tient la barre et ira jusqu'au bout de son enquête.

Serge Joncour décrit à merveille la vie dans une petite commune rurale où tous les faits et gestes des habitants sont connus, décortiqués, commentés et analysés. Il pointe les défauts de cette communauté, tant du côté des paysans ou autres forestiers que du côté des édiles. L'écologie, l'appât du gain sont également au centre de son roman.

Il nous parle aussi du travail d'écrivain et de ses activités collatérales (dommages collatéraux parfois !) : rencontres avec des lecteurs, des élèves, atelier d'écriture... Ses réflexions sont tout à la fois drôles et acerbes et sûrement autobiographiques. Et si on souhaite en connaître un peu plus sur ce drôle de métier, ce livre-ci vous comblera.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
Commenter  J’apprécie          270
Serge, écrivain, est pour un mois l'invité d'honneur d'une petite ville du Morvan.
Il envisage d'y être au calme, mais c'est sans compter sur un fait divers local auquel il va se trouver mêlé.
Le vieux Commodore a disparu. Un suspect est sous les verrous Serge tombe sous le charme de Dora, la petite amie de ce dernier.
Il commence sa propre enquête, à la manière d'un romancier, sous l'oeil défiant des habitants. Il avance à tâtons dans cette société de forestiers qui s'épient les uns les autres. Il suit son instinct en soutenant Dora contre l'avis général.
Et Dieu sait si les langues sont vipérines dans les provinces reculées.
C'est très prenant et rudement bien mené. Un talent d'écriture qui nous fait vivre au milieu de ces forêts du Morvan, dans cette petite ville parmi les habitants aux personnalités finement décrites.
Un petit brin d'écologie, des odeurs de sous-bois automnal, un racisme persistant pour tout ce qui vient d'ailleurs, des ragots ordinaires, la part de soi mise dans un roman…. Une belle tranche de vie que nous offre ce livre.
Mais dommage, la fin m'a laissée un peu inassouvie.
Commenter  J’apprécie          230
Tout corps plongé dans un environnement inconnu connait des réactions étranges et imprévisibles. Ceci n'est pas une variante de la théorie d'Archimède mais un principe largement utilisé en littérature et qui donne d'excellents résultats pour peu que l'auteur soit à la ... hauteur. Et Serge Joncour l'est, de par son style, narquois et précis, et de par son expérience de romancier qui ne se cantonne pas aux salons parisiens. L'écrivain national se déroule dans la France dite profonde, dans les forêts du Morvan, personnage à part entière du livre. Celui-ci possède plusieurs motifs, comme on le dit d'une tapisserie : une enquête policière peu banale, une histoire d'amour impossible, une évocation de la vie provinciale croquignolette (chabrolienne), une réflexion sur le métier d'auteur. Tout se confond avec grâce et ironie au fil d'un récit qui passe de la légèreté à une certaine inquiétude. le narrateur, qui est un peu beaucoup Joncour, est un candide égaré dans un fait divers qui le dépasse et qu'il a la naïveté de vouloir approfondir. Pourquoi ? Lui-même ne saurait le dire quoique les yeux d'une certaine jeune femme n'y sont pas étrangers. Il ne faut pas en dire davantage et laisser au lecteur le bonheur de découvrir cette équipée parfois sauvage et souvent drôle entre les petits fours d'une réception à la mairie, un atelier de lecture à la médiathèque locale, des balades hallucinantes dans les bois, des conversations avec des autochtones secrets et frustes, et des repas roboratifs à l'auberge du coin suivis d'une eau de vie traîtresse. L'écrivain national, c'est du nanan.
Commenter  J’apprécie          231
Décidément j'aime beaucoup Serge Joncour, ses personnages sont attachants, les histoires qu'il raconte originales - le tout agrémenté d'humour.
Cet écrivain national, invité dans une petite ville du centre de la France par deux libraires, va vite être happé par un fait divers local : la disparition du vieux Commodore qui fait la une des quotidiens locaux. C'est la photo des assassins présumés qui retient son attention et surtout celle de Dora, jeune femme aussi séduisante que mystérieuse. Notre écrivain n'aura de cesse de l'approcher, quitte à se mettre dans des situations bien compliquées.
Alors que les villageois l'attendent pour un atelier d'écriture ou une conférence, lui parcourt la forêt - en voiture, en vélo - se perd, se fait rouer de coups par des inconnus, interrogé par la police qui trouve ses comportements suspects. Malgré la désapprobation de tous, il poursuit sa quête de la vérité et sa conquête de Dora, et prend le risque de faire de drôles de découvertes.
On sourit à le voir s'enfoncer, on s'inquiète aussi du danger qu'il pourrait courir (la forêt est tout sauf amicale, dans ce roman, elle est sombre et menaçante), on est embêté qu'il loupe ses rencontres avec ses lecteurs - bref, on est pris par ses aventures. Mi-détective, mi-amoureux, mi-grand blond à la chaussure noire (trois mi, c'est n'existe pas mais bon...), on se régale d'autant que l'écriture est fluide et les dialogues vivants. Un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          221
Le narrateur, Serge, est écrivain. Il est invité pendant un mois dans une petite ville de province pour présenter ses livres et son travail d'auteur, discuter avec des libraires, des bibliothécaires et des lecteurs, animer des ateliers d'écriture et rédiger un feuilleton dans la presse locale. Pour le maire, cette visite d'un « écrivain national » est une aubaine : l'occasion de faire de la publicité pour sa commune et pour son projet industriel. L'écrivain, quant à lui, semble résigné à se mettre au vert et à trouver des sources d'inspiration dans ce petit coin perdu.
Un fait divers local récent bouleverse le programme : un vieux marginal a disparu. Un suspect est arrêté mais faute de cadavre les spéculations vont bon train, d'autant plus que le vieillard était propriétaire d'un terrain prévu pour l'implantation de l'usine. La présence de l'écrivain ne risque-t-elle pas de perturber ce microcosme ? Les relations de Serge avec la plupart des habitants semblent en tout cas très vite affectées par sa curiosité...

L'écriture de Joncour est agréable. Ce Serge (en partie ?) fictif est sympathique mais parfois agaçant, à cause de sa naïveté et de son côté loser. J'ai beaucoup aimé la plupart des dialogues, qui expriment bien les personnalités de chacun et qui sont souvent empreints d'humour. C'est particulièrement le cas pour la discussion entre Serge et un gendarme, la confrontation de leurs logiques respectives étant plutôt comique (sur le schéma de l'hilarant interrogatoire subi par Wilt dans le 'Wilt 1' deTom Sharpe). le ton m'a également rappelé celui de JB Pouy.

Dommage que ce roman comporte tant de longueurs autour des états d'âmes et réflexions du narrateur, qui, malgré la pertinence des propos, cassent un peu le rythme de la lecture.
Commenter  J’apprécie          200

Serge Joncour, L'écrivain Décalé

Serge Joncour, dans « L'écrivain national » se met en scène en résidence (...surveillée!) dans un bourg de campagne. Maladroit, il devient l'observateur de la population locale mais en fait il est encore plus observé par elle… Lui-même a l'air d'avoir toujours un peu peur des mystères du bourg, attiré mais paniqué par une sombre histoire dont tout le monde parle. Mais les gens qu'il rencontre, (même ceux qui le chouchoutent : les libraires bienveillants ou l'hôtelière maternelle), sont eux aussi complètement apeurés par le potentiel scandale qu'il pourrait appeler sur eux, comme si l'écrivain était une sorte d'agent trouble du malheur – alors qu'en fait, ils l'ignorent, mais c'est plutôt un preux chevalier, dans le fond, même s'il n'en a pas le look. Car il a vraiment un aspect comique, ce romancier, il arrive tout boueux et systématiquement en retard à toutes les rencontres qu'on lui propose, il ne sait jamais trop comment se comporter, sent bien qu'il ne correspond pas à ce qu'on attend de lui, alors qu'il fait preuve de bonne volonté : il est en effet très docilement guidé par un emploi du temps qu'on a fixé pour lui. C'est un grand enfant, on lui laisse le droit de faire du vélo, par exemple… Comme les marginaux du village, il est celui qui vient d'ailleurs, et ce n'est jamais une bonne chose pour se faire bien voir. C'est un peu l'albatros de Baudelaire, le poète gauche qui n'arrête pas de se casser la gueule dans la boue et crée des mini-catastrophes en chaîne. La scène avec le gendarme qui l'arrête m'a fait franchement rire, surtout la perquisition avec les livres… on passe un bon moment!

La boue de ce coin de France, je la connais bien, justement, car je suis originaire de par là. Son Donzières fait penser à Donzy. Et il y a plus d'un an, au mariage de mon cousin, agriculteur, les gens du Morvan qui étaient mes voisins de table ont justement essayé de m'expliquer ce projet de scierie géante productrice d'énergie – exactement celui dont il est question dans le roman. J'ai eu l'impression de revivre cette conversation dans le livre de Serge Joncour, et d'être comme l'écrivain : en écoutant les gens autour de moi, je n'y comprenais rien, je n'arrivais pas à savoir si c'était une chose qui allait faire du bien à la région par les emplois qu'elle allait créer, un projet tout de même écologique, ou si c'était au contraire une catastrophe (forêt défigurée, camions, pollution…) Il paraît qu'en ce moment, on n'en parle plus, me disent mes parents.


Le côté thriller campagnard, ces histoires de jerricans, de Commodore, tout ça m'a semblé être un simple prétexte: ce mystère qui a un côté "club des cinq" sert surtout à installer la peur, une atmophère qui a gagné tout le village aux esprits timorés et l'écrivain lui-même… L'histoire d'amour est un peu paradoxale: notre héros écrivain avec son côté "Pierre Richard" qui se prend les pieds dans le tapis est finalement celui qui réussit à séduire la fille la plus sexy du canton. Ce qui donne lieu d'ailleurs à une scène d'amour physique pas mal écrite du tout, où les choses sont présentées à la façon dont tout arrive au romancier dans le livre. C'est en effet un "enchaînement de circonstances", dans lequel il y a une ambiguïté un peu comique: est-ce que tout lui arrive par hasard? ou bien est-ce que finalement il dirige très bien tout ce qui lui arrive sans se l'avouer? .J'ai vu dans toute cette intrigue le prétexte de développer de façon assez drôle un personnage d'écrivain en décalage avec le monde qui l'entoure pour raconter son rapport à la fois aux lecteurs et à ses personnages, à la fois au coeur et à côté du monde. A la fin, le romancier, mine de rien, se métamorphose presque en prêtre, celui qui reçoit une confession, et sacralise la parole. Et ça, c'était vraiment intéressant.

Bref, lisez ce roman, il n'en a pas forcément l'air comme ça, mais il est drôle et subtil en même temps.
Lien : http://effleurer.une.ombre.o..
Commenter  J’apprécie          170
Les lectures, comme la vie, révèlent parfois de belles surprises, inattendues. Cet écrivain national m'est tombé entre les mains par le plus pur des hasards, qui n'a pas trahi sa réputation et a bien fait les choses.
Un écrivain part en immersion un mois dans une bourgade du Morvan. Peu de contraintes: des rencontres à la bibliothèque, des ateliers d'écriture, une saga en cinq parties à écrire dans le canard local.
Pourtant dès son arrivée, un fait divers relaté dans le susdit canard va faire basculer cette visite.
L'écrivain national est certes très divertissant avec des locaux un peu caricaturaux mais c'est aussi une belle histoire d'Amour, celle d'une " sommité "qui s'éprend d'une marginale et qui va bouleverser les codes convenus.
Il y a aussi la question environnementale qui est abordée , sans prétention: emploi, progrès, écologie , intérêts personnels peuvent ils cohabiter ?
On peut reprocher au livre de ne se dérouler que sur la première semaine de l'auteur à la campagne et l'on aimerait poursuivre un peu plus longtemps ce voyage.
A part cela, ce roman est tout à fait divertissant et restera une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          160
Ambiance provinciale pour cet écrivain parisien, Serge, débarqué à Donzières, petite ville nichée entre Nièvre et Morvan, pour une résidence d'auteur d'un mois. Dès son arrivée, il s'intéresse à un fait divers s'étant déroulé à côté de Donzières. Ce dernier va virer à une quasi obsession, le conduisant à négliger ses obligations...

Autant j'avais été séduit par "Nature humaine", autant je ressors de "L'écrivain national" avec un sentiment plus mitigé. L'écriture reste de qualité, rien à dire. Les rencontres avec les lecteurs constituent de bons moments (il y a du vécu, certainement). Mais je n'ai pas vraiment accroché à cette histoire, et notamment à cette fascination peu compréhensible de Serge pour Dora, une jeune marginale au centre du fait divers.

En dépit de cet impression moins favorable, je conserve vraiment l'envie de découvrir les autres romans de Serge Joncour...
Commenter  J’apprécie          150
j'a passé un excellent moment, attendant la fin de cette histoire chahutée !!!! une fin qui nous laisse imaginer plein de choses à venir !!
Commenter  J’apprécie          150
Autofiction ? On peut le penser puisque le narrateur-"héros" de l'histoire est écrivain et s'appelle Serge (bien que son prénom ne soit prononcé qu'une seule fois dans tout le livre). J'accole des guillemets au mot héros car lui-même ne se dépeint pas sous un jour très flatteur, mais on peut au moins lui reconnaître une qualité : la franchise. Invité en résidence pour un mois dans une petite commune de la France profonde, dans le Morvan plus précisément, il tombe, avant même d'arriver à destination, sur un article du journal local relatant un fait divers qui vient de se produire tout près de là : un vieil original, riche et asocial, a disparu. Et il tombe également sous le charme de la fille qu'on voit sur la photo illustrant l'article, qui serait indirectement impliquée dans cette disparition. C'est bien ce mot "charme" qu'il convient d'employer car le narrateur, dès lors, totalement obnubilé par le regard de cette fille, Dora, n'aura de cesse de la rencontrer, au point de négliger ses devoirs d'auteur invité : rencontres avec des lectrices ou des élèves de collèges et de lycées, animation d'ateliers d'écriture... Son image à lui ressort quelque peu écornée de cette quête obsessionnelle, qu'il croit discrète alors que tous les autochtones semble-t-il sont au courant, y compris les gendarmes. Car Dora, elle, n'est pas une autochtone, et autour d'elle gravitent des individus regardés d'un mauvais oeil par les habitants : ils pourraient bien en effet devenir des "zadistes" opposés au projet d'une usine de transformation du bois qui fait presque l'unanimité.
La forêt joue un rôle important dans ce roman, elle symbolise les forces à la fois sombres et primitives qui, dans la tête du narrateur, bataillent contre les remparts derrière lesquels s'abritent la culture et le savoir-vivre qu'un écrivain est censé personnifier.
Commenter  J’apprécie          150





Lecteurs (932) Voir plus



Quiz Voir plus

Nature humaine : Serge Joncour

Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

VRAI
FAUX

10 questions
29 lecteurs ont répondu
Thème : Nature humaine de Serge JoncourCréer un quiz sur ce livre

{* *}