Je suis un fan inconditionnel des Beatles depuis que je les ai découverts, précisément lors de la sortie du 45 tours « Michelle » en janvier 1966.
Je possède la discographie complète du groupe (vinyles, CD, DVD, les rééditions et remix, bravo le marketing d'Apple !) et de très nombreux ouvrages, biographies, bandes dessines les concernant.
Et pour les fêtes, il m'a été offert le livre de
Lesley-Ann Jones.
Bon, je me suis dit, un de plus.
Pas du tout !
L'auteur (je préfère à auteure (laid) et encore plus à autrice (très laid)), qui a baigné depuis son enfance dans le milieu pop-rock britannique et international, qui détient un carnet d'adresses fantastique, qui a déjà beaucoup écrit sur le sujet, a choisi de prendre le contrepied des biographies souvent couleur guimauve consacrées aux Beatles en général et à
John Lennon en particulier.
Rappelez-vous : les gentils Beatles et les méchants Rolling Stones (là encore, quelle belle leçon de marketing !)
Oui, je connaissais l'enfance et l'adolescence de
John Lennon, mais l'analyse introspective, détaillée et recoupée par de nombreux témoignages, de
Lesley-Ann Jones permet de mieux comprendre le cynisme, la cruauté, l'immaturité et la fragilité du personnage.
Oui, j'avais décelé que
John Lennon était mal dans sa peau (évoquons seulement « I'm a loser » ou « Help »), à la recherche de son passé (« In my life » ou « Julia »), trop enfermé dans son costume de Beatle « façon gendre idéal » (ce rôle convenait tellement mieux à Paul).
Oui, comme tout le monde, j'avais détesté Yoko, fouteuse de merde (pardon pour la grossièreté), artiste bidon à mes yeux. Je crois la détester encore.
Oui, les prises de position, souvent contradictoires de
John Lennon (souvenons-nous du « count me in » / « count me out » de « Revolution » !), m'avaient déconcerté tant elles étaient dictées par les actualités dominantes (en vrac l'Irlande, la condition féminine, la classe ouvrière, les prisonniers politiques, …). J'ai seulement ressenti une réelle sincérité pour la cause de la paix dans le monde (« Give peace a chance », « Imagine » ou « Merry Xmas (War is over) »).
Oui, le « lost weekend », puis la naissance de Sean et enfin cette étrange équipée en bateau à destination des Bermudes auraient pu amorcer autre chose, mais M.D. Chapman en a décidé autrement.
« Vies et morts d'une légende » : tel est le sous-titre de ce livre. Et il me semble particulièrement éloquent.
Oserai-je exprimer que je termine la lecture de « Ce qui a tué
John Lennon » par une interrogation ? Livre à charge ou à décharge ? Si
John Lennon est reconnu pour son talent et l'extraordinaire alchimie créatrice développée avec les Beatles, quels sont les sentiments réels de l'auteur vis-à-vis l'homme ? Fascination ou détestation ? Les deux peut-être …