J'ai choisi d'emprunter cette bande dessinée à la médiathèque parce que le graphisme m'a beaucoup intrigué :
On navigue dans un monde aux couleurs vibrantes, avec des tons aquarellés, des teintes pastels aux fines nuances, on sent la texture cotonneuse du papier, les aplats sont tactiles et sensuels. Les traits sont réalistes, et participent aussi à l'ambiance colorée, pas de traits noirs, mais chaque ligne est colorisée de façon nuancée, s'effaçant parfois au dépend des surfaces. le graphisme est réaliste et joue entre les formes naturelles, celles du corps humain, des mains, et la présence de l'architecture. La mise en page est moderne et originale, les cadrages sont déstructurés, les images se présentent en pleine page ou en toutes petites vignettes, allant du gaufrier à la mise en page éclatée, en passant par le grand panoramique imposant. La lecture se fait en labyrinthes tel des circuits imprimés, la mise en page est inspirée de l'informatique, les textes sont positionnés en réseau. La mise en page s'articule autour des structures architecturales, les angles de vues sont très variés, les images s'enchevêtrent, se superposent avec des effets de transparence, d'effacement et d'imbrication, tels des palimpsestes technologiques. Les auteurs ont fait le choix d'une typo moderne, filaire, manuelle et géométrique à la fois. Ce sont des images d'aujourd'hui, ancrées dans les années 2020. de la double page, au petit détail, tout est magnifique.
Mais le texte est difficile à déchiffrer, la largeur des lettres et l'espacement est en fonction de la justification, d'une mise en place géométrique, favorisant l'effet de mise en page au dépend de la lisibilité. La colorisation de l'écriture est aussi très nuancée, parfois on ne trouve pas le phylactère dans la page par à cause des effets de transparence. On trouve différentes tailles d'écriture dans une même phrase, pour un presbyte, c'est une souffrance. Les textes sont éparpillés, en petites phrases perdues dans la page, de petites phrases que si on ne les relie pas, n'apportent aucun éclaircissement. le suivi n'est pas naturel, après 50 pages de souffrance, je me suis cantonné à apprécier les illustrations. C'est du cyberpunk pur et dur, un récit sur les technologie de réseau, d'identité informatique… Enfin, il me semble, parce que je n'ai absolument rien compris.
Du coup, il en ressort un aspect un peu sectaire : si tu es trop vieux pour comprendre l'univers des technologies, si tu es presbyte, va voir ailleurs…
C'est beau, mais c'est illisible… Et je ne suis pas loin de penser que c'est assez prétentieux.
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Ce roman graphique interpelle au premier regard. Un format carré, épais, au graphisme peu commun. Et c'est d'ailleurs ces illustrations qui font toute la richesse de cette œuvre. Très fournies et détaillées, elles nous transportent dans des mondes parfois en noir et blanc, parfois saturés de couleurs, mais aussi dans des mondes superposés, dans des mondes hyper connectés. Ça foisonne dans tous les sens, c'est bluffant de complexité et de maîtrise ! Ce dessin vient accompagner un scénario teinté de science fiction, qui questionne sur nos rapports aux autres et au numérique. le récit est dense, parfois questionnant et intrigant. Il y a des moments où l'on ne comprends plus vraiment, mais on ne peut pas s'empêcher de continuer à tourner les pages, comme captivés. Une œuvre qui déroute autant qu'elle nous fascine !
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Chambardement des genres par un album de forme carré… mais qui ne l’est pas !
Lire la critique sur le site : Bedeo
je suis finalement de retour en ville. maintenant que je suis libre meme cette puanteur est grisante. comme si elle s'imprégnait en moi.
et si ça ne marchait pas ? j'en ai besoin. tout mon travail. mes contacts.
rafraichir.
toujours rien.
comme si je n'existais plus.