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Il ne suffit pas d'avoir une idée accrocheuse pour faire un bon roman à suspense. Il faut savoir raconter une histoire, proposer des personnages forts et développer une écriture qui a de la personnalité. Alexandra Julhiet réunit tous ces ingrédients dans Car un jour de vengeance.

J'ai de plus en plus l'impression d'avoir tout lu, tout vu dans ce qu'on catégorise en thriller psychologique. Voilà un roman épatant qui me prouve le contraire. L'autrice n'invente rien, mais son talent et l'humanité touchante avec laquelle elle raconte ses protagonistes font vibrer ces pages.

C'est vrai que le pitch titille sacrément la curiosité. Lilas découvre par hasard en librairie un livre qui se révèle être le récit de son passé adolescent, celui qu'elle fuit depuis des décennies. Et il prophétise sa mort prochaine. C'est tout bonnement impossible ! Nombre d'événements relatés ne sont connus que d'une poignée de personnes, et certains seulement d'elle-seule.

Un livre qui entre au plus profond de l'intime d'un groupe de jeunes au sein d'un pensionnat suisse. L'endroit qui a changé leur vie, une période à la fois la plus belle et la plus trouble de l'existence de Lilas. Au point qu'elle vit cachée à fuir ce passé.

Quatre gamins plutôt introvertis, un brin asociaux, qui se trouvent et ne se quittent plus. Liés à la vie à la mort, comme on le pense naïvement à cet âge-là. Les circonstances terribles vécues dans ce pensionnat vont pourtant faire que leurs vies seront imbriquées à jamais. Ce livre va les réunir à nouveau, du moins ceux qui sont encore là…

Ces ados pensaient s'être tout dit, mais chacun porte le poids de lourds secrets.

Le récit est l'occasion de développer cette amitié, mais aussi des sujets puissants comme la manipulation jusqu'à des dérives quasi sectaires. Psychologiquement parlant, le roman va loin, sans surjouer, sans en faire des tonnes, au point qu'on s'attache à ces personnages malgré leurs failles et leurs défauts.

Alors oui, quand on est habitué à ce genre d'intrigue, le fin mot de l'histoire peut se deviner, mais ça ne gâche en rien la lecture tant on se retrouve impliqué.

C'est un roman qui joue magnifiquement avec l'atmosphère, qui happe le lecteur. Jusqu'à un final dans une tout autre ambiance, violent et terrifiant.

Alexandra Julhiet est une scénariste connue pour son travail à pour la télévision et ça se sent. Sa construction narrative est un modèle, alliant avec bonheur rebondissements et émotions, toujours au plus près de personnages sacrément bien campés.

Son idée d'alterner les pans de la vie actuelle de Lilas (et des autres) avec des chapitres du livre est bien menée, servant toujours ce récit sombre, terrible mais sensible et subtil.

Car un jour de vengeance, comme une prophétie ? On ne fuit pas son passé aussi facilement. Alexandra Julhiet a beaucoup de talent pour développer des personnages et des émotions à travers ce thriller psychologique qui sait marquer sa différence. Une belle réussite.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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« Ce qu'il y a de bien avec là où j'habite, c'est que, le temps que j'y arrive, j'ai l'impression d'avoir traversé plein de fuseaux horaires. Il y a le train, le Paris-Clermont-Ferrand, quatre heures au compteur. Puis le TER jusqu'à Issoire, et la voiture laissée sur le parking désert, une vieille Renault quasi hors d'usage avec encore un mange-cassettes, et sur le parking les mêmes jeunes qui, génération après génération, fument des joints en attendant un avenir incertain. Enfin, quarante-cinq minutes de routes sinueuses au milieu des sapins et des anciens volcans, des vaches et des prés vallonnés, parfois interrompues par un hameau aux volets fermés. Jusqu'au petit chemin de terre presque invisible, les cahots des nids-de-poule jamais réparés et la maison, tapie dans l'ombre au milieu de la végétation, seule, avec ses pierres noires et son toit d'ardoise, qui semble tourner le dos au visiteur pour l'obliger à repartir. LA maison. Ma maison. Chez moi. »

Lilas avait encore trente-cinq minutes d'attente pour prendre la micheline, elle décida d'aller dire bonjour à Chloé, la propriétaire de sa librairie préférée. Elle déambula, entre les piles de livres. Entre des gros best-sellers, des essais, des autobiographies, des romans à la jaquette jaune pâle, une pile de livres, attira son attention, le titre : Ils n'étaient qu'un. Un éditeur inconnu, une couverture quelconque, type manoir hanté un soir de pleine lune, avec des flammes dévorant l'endroit. Elle pensait à un livre insignifiant, juste pour attirer le lecteur sauf que….

Incrusté sur la couverture, un symbole, simple, noir, se fondant avec les branches des arbres et les feux de l'enfer, un C traversé d'une croix.

Bouleversée, elle achète le livre et commence par la fin, horrifiée, elle apprend qu'elle va mourir, elle reprend au début et découvre, sa vie, ses petits secrets, ses chagrins, ainsi que ceux de Lazare, Olivier, Alice, ses meilleurs amis, avec qui elle a passé plusieurs années dans le pensionnat de Chevrière, en Suisse. Affolée, elle s'aperçoit avec effroi, que toutes leurs émotions, leurs blessures, ce qu'ils ont fait, il y a vingt ans, tout est décrit avec exactitude. L'auteur Lola Bouscat, l'acronyme de leur prénom, leur précise, qu'il les attend.

Lilas, sait qu'il faut qu'elle sorte de son terrier et qu'elle aille à la recherche de ses amis, si elle veut comprendre.

Une histoire intense, entre présent et passé, l'amitié, l'emprise, l'amour. Un récit qui ne vous laissera pas respirer jusqu'à la dernière page, du suspens, des personnages marquants, rebondissements et émotions sont au rendez-vous.

Un thriller psychologique, parfaitement réussie, original, Alexandra Julhiet a une écriture très agréable. J'ai beaucoup aimé et je vous le recommande. Bonne lecture à tous.
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« Car un jour de vengeance », de Alexandra Julhiet, publié en Mai 2023, aux éditions Calmann-Lévy
Bienvenue sur ma première critique du mois d'Octobre. #Phoenix
« Car un jour de vengeance était dans mon coeur. »
Ésaïe 63:4
On commence donc avec une citation Biblique !! (Enfin… « Ésaïe » ça semble assez Biblique pour moi… A moins que ce ne soit « Essaye » mal orthographié ?)…
La plume est sympa, ça se passe vers chez moi (l'auteure semble aimer le « coin » !!), et il y a des expressions que je connaissais pas.
Quand soudain un souvenir d'enfance lui saute à la gueule !! Elle en perd tous ses moyens… Aurait-elle retrouvé quelque chose de précieux de sa jeunesse aux détours d'un Livre ?! …
Page 8 on découvre les premières lignes de dialogues !! Ouf ! ça n'a pas l'air d'être un Taiseux. (nb : je confirme !).
J'imagine que peut-être un jour je surprendrais quelqu'un avec un Livre de cette façon !! : -) Ce serait probablement un ex… Quelqu'un qui m'a marqué en tout cas. (nb « de cette façon » peut-être pas !).
Bon bin c'est carrément super !! le Puy-en-Velay est cité : -) …Peut-être serais-je amené à parler à cette Alexandra ? ; ) …
Moi, dans « Uriane » j'ai aussi parlé de Clermont et le Puy, mais pas mal de Coubon, aussi.
Page 13 commence le Livre Intra Livresque « Ils n'étaient qu'un » parfois je saute ce genre de passages épistolaires mais là j'ai bien accroché…
Ca ressemble à de la poésie… Mais ça n'en est pas… C'est seulement du vocabulaire.
C'est l'histoire d'un groupe de jeunes qui entèrent un cadavre et croient s'en tirer easy, mais le mal finit toujours par nous rattraper… Ça se termine en pendaison ! ; )… Mais c'est pas plus glauque que ça !! Encore une fois, tout est question de plume.
« J'ai posé le livre sur mes genoux, sous le choc. L'auteur : Lola Bouscat. « Lazare, Olivier, Lilas, Alice » et le Bouscat, le lieu où nous avions enterré le corps. Mais c'était quoi ce truc ? »
Cela fait très « Destination Finale » !
Je vois qu'on alterne «Narration de Lilas »/ Lecture du Livre « Lola » … Je trouve cette alternance des points de vue est un succès et rafraichissante.
Mais c'est une Queer !! En couple avec une certain « Marguerite » ça a l'air d'être une relation saine.
J'aime bien le fait que l'action se déroule sans temps mort, y'a pas de « Allons nous coucher on verra demain » ; )…
« — … M'en servir, oui. Mais je ne l'emporterai pas. Quand on a une arme, on finit toujours par l'utiliser. Il vient d'où ? »
« J'ai fermé le livre. C'était fou, tout y était, nos actes mais aussi nos pensées intimes, nos bonheurs, nos hontes et nos chagrins. Complètement fou. Félix continuait à regarder la route, précis, attentif. »
Un petit bémol ; peut-être les gentils sont un peu trop « Oh non je suis trop innocent » et les méchants trop assumés dans leur rôle de méchant. Mais cette remarque ne veut pas dire grand-chose…
Il manque l'aspect « sexy » du délire et c'est bien dommage !!:/
Finalement un peu déçu par le manque d'intrigue, même si l'enquête est séduisante. En gros, il a un livre sur le passé de Lilas qui sort, où il est écrit qu'elle se pend à la fin, et Lilas part seule à Paris à la recherche de l'auteur… Un peu maigre comme concept non ?
Comme c'est la première du mois je précise que tout ce que j'écris est uniquement mon ressenti. Ni plus ni moins.
… Mais vers la page 137 on a quelques retournements de situations.
N'empêche … Suivant le rythme de lecture de Lilas le cours des événements aurait bien changé !
Au final je n'ai compris le délire en entier que vers la page 181…
Ça manque un peu de Fantasy… Parfois cela est compensé par l'humour ou par le sexe mais pas là pas granch.
Une fresque sur l'ignomie particulièrement mâle.
L'histoire sur les Bonesman était plus en relief.
Même si ici on a des passages qui créent bien la surprise.
Page 207 un peu d'angoisse…
Finalement. Compliqué. Tordu. Riche. Détaillé.
Intéressant… Mais légèrement laborieux. J'avoue que je me suis dit « enfin fini » enfin je pourrais déblatérer ad eternam sur la teneur de la qualité du bouquin donc pour dire une chiffre parlant je mettrais 3.25/5 mais je ne vais pas le noter sur Babelio car les auteurs Auvergnats doivent être encouragés…
Si tu t'abonnes, je Follow Back ; ).
(...)
Phoenix
@++++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Avant toute chose autant que je vous l'avoue tout de suite j'ai adoré cette lecture. 🖤
Je ne m'attendais à rien en débutant le lire d'Alexandra Julhiet, je pensais même que c'était le premier polar que je lisais de cette autrice. Aussi je l'ai lu comme un premier roman
Mais alors que nous raconte ce « Car un jour de vengeance »
Lilas, 37 ans, découvre qu'un roman raconte sa vie intime et révèle un évènement de sa vie qu'elle cache depuis vingt ans. Un secret qu'elle partage avec 3 anciens amis. Car à l'époque…Ils étaient quatre. Quatre adolescents dans un pensionnat suisse, liés à la vie… à la mort surtout…Et voilà que vingt ans plus tard, un livre raconte tous leurs secrets.
Lilas va tenter de confronter ses anciens comparses, Olivier et Lazare, et comprendre qui peut bien être la personne qui se cache derrière le pseudo de Lola Bouscat l'auteur du livre « Ils n'étaient qu'un ». Un alias un peu particulier qui sonne comme un acronyme LOLA pour Lazare, Olivier, Lilas et Alice, Bouscat pour le lieu de leur forfait et le tout pour ce roman qui les incriminent.
D'entrée notre autrice nous tient en haleine
Moi qui pensais avoir tout lu, tout vu en matière de thriller, là je me suis faire surprendre.
Par la construction astucieuse du roman d'abords. Cette mise en abyme du roman dans le roman. C'est malin, ainsi on vit à la fois le présent et le passé des protagonistes de cette histoire.
Par cette histoire justement, j'ai tout de suite été en empathie avec Lilas, J'ai tout de suite voulu la suivre et partir avec elle à la recherche de l'auteur du roman, qui a le pouvoir de détruire sa vie.
Par les personnages aussi. Ici comme dans tout bon thriller psychologique tout repose justement sur la psychologie et le caractère des héros et héroïnes. Là on découvre tout le talent de notre auteure pour les camper avec une sacrée belle humanité.
Car c'est cela aussi que j'ai adoré dans ce polar, c'est l'humanité qui s'en dégage. Alexandra ne juge pas, elle nous montre simplement jusqu'où des jeunes adolescents cabossés par la vie peuvent être amener à aller. Elle nous parle de manipulation et d'emprise aussi.
Elle crée aussi une parfaite atmosphère autour du lieu de vie de ce groupe de jeunes gens en construction. L'écriture est très visuelle, on imagine facilement ce fameux pensionnat dans la montagne helvète. On se le représente facilement cette grande bâtisse fantôme au milieu de l'hiver et de ses brumes.
Elle nous propose ici tout en subtilité et délicatesse un récit terrible et sombre.
Bref voilà une sacrée belle découverte. Et…
Foi de Porte Flingue, vous allez être happer par cette histoire singulière et sensible
Alors ne résistez pas et laissez-vous faire. On va replonger avec Lilas dans les souvenirs de l'horrible pensionnat suisse de Chevrière. Et le pire c'est que l'on va adorer ça.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Bonsoir les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 278 pages sur ma liseuse.
Bien que n'étant pas un adepte de livre ou il est question de passé/présent et bien la j'ai été bluffé. Un thriller psychologique avec une très bonne histoire que j'ai eu du mal à lâcher (après faut bien dormir aussi!!!).
de l'amour, de l'amitié, de l'emprise, des mensonges et tout ça dans une atmosphère intense et jusqu'au final. Et l'auteure nous offre un petit bonus avec un Qr code que j'ai bien aimé aussi.
Mais comme je dit toujours ceci 'est que personnel
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Nous sommes en Auvergne au fin fond de la campagne; Lilas, 37 ans, traductrice, qui semble se cacher, tombe par hasard sur un roman "Ils n'étaient qu'un" qui non seulement raconte sa vie au pensionnat de Chevrières ainsi que celle de ses trois amis inséparables, Alice, Olivier et Lazare mais dévoile des secrets que chacun a soigneusement cachés aux autres et surtout annonce sa mort par pendaison.
Elle décide d'en avoir le coeur net, part à la recherche de ses anciens amis pour essayer de comprendre qui leur en veut à ce point. Pourront-ils accepter de voir leur passé, qu'ils avaient soigneusement enfoui, ressurgir brusquement et les mettre en danger vingt ans après?
Le roman alterne des passages du roman qui retrace le passé et la vie présente des personnages, dans une sorte de jeu de miroirs, où le passé explique petit à petit le présent. le thème de l'emprise d'un adulte brillant et pervers sur des adolescents perdus, en demande d'attention et d'amour et la destruction psychologique qui en résulte est central dans le roman.
On est largué comme les protagonistes, on envisage toutes les hypothèses possibles même une hypothétique résurrection mais la fin inattendue nous prend quand même par surprise.
Pas de temps mort, du rythme, du suspense, de la perversité, de la violence mais aussi de l'amitié, de l'amour qui font de ce roman un très bon thriller à dévorer sans retenue.
#Carunjourdevengeance #NetGalleyFrance
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Dans une librairie, Lilas s'arrête devant une pile de livres en équilibre. La couverture de l'ouvrage présenté n'est pas belle : un manoir hanté, en flammes. Pourtant, le sang de Lilas se glace. Dans l'image, un symbole est incrusté : « simple, noir, se fondant avec les branches des arbres et le feu de l'enfer. Un C traversé d'une croix. » (p. 12) le même symbole que celui gravé dans sa chair. Elle prend un exemplaire d'Ils n'étaient qu'un. Elle décrypte le nom de l'auteur : Lola Bouscat, l'acronyme de Lazare-Olivier-Lilas-Alice. La dédicace indique qu'il les attend…


Dans le train qui la ramène chez elle, la jeune femme décide de commencer par la fin de l'histoire : sa mort est décrite. Effrayée, elle la reprend au début. C'est sa vie passée qui est déroulée et celle de ses amis d'alors : Lazare, Olivier et Alice. Cela commence par leur arrivée au pensionnat de Chevrière, en Suisse. Leurs pensées, leurs traumatismes, et même l'acte terrible qu'ils ont commis, vingt ans plus tôt, sont détaillés. Lilas comprend qu'elle doit sortir de sa cachette. Elle perçoit que les indices se situent dans ce qui n'est pas dit.


Le suspense alterne entre les investigations de Lilas et le passé relaté dans Ils n'étaient qu'un. le récit de celui-ci est glaçant. Les évènements sont livrés avec parcimonie, mais je ressentais l'atmosphère oppressante du pensionnat et entendais l'espoir, puis le mal-être des élèves. Les murs du pensionnat renferment des secrets terrifiants. Malgré le peu d'informations dont je disposais, le rythme était palpitant, frénétique. Je peinais à reprendre mon souffle : chaque fin de chapitre attisait mon envie de poursuivre. Je voulais découvrir l'identité et les intentions de la personne cachée derrière le pseudonyme mystérieux ; je souhaitais connaître les faits anciens et futurs et appréhendais le présent. J'ai aimé naviguer entre les différentes temporalités. Seul le dénouement m'a semblé un peu long à venir. J'ai eu l'impression que l'accumulation des rebondissements cassait un peu le rythme. Cependant, je dois avouer que je ne l'avais pas deviné. Malgré une fin moins haletante que la majeure partie du livre, j'ai adoré Car un jour de vengeance.


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C'est un thriller psychologique à l'idée originale que j'ai dévoré et beaucoup apprécié. le récit, dont le thème central est l'emprise, se déroule en Auvergne. Il alterne des passages au présent et au passé, c'est intense et addictif et je ne me suis pas ennuyée une seule minute, pressée de découvrir les secrets que renferment ce pensionnat à l'atmosphère pesante. Des secrets que l'autrice nous délivre au compte goutte, le lecteur en appréciant davantage l'intrigue. On s'attache aussi à Lilas, le personnage principal, une femme déterminée et qui n'a pas froid aux yeux.
Je pensais avoir découvert l'identité du protagoniste mais j'avais tout faux, donc c'est un pari réussi pour l'autrice qui nous livre un roman à la construction intéressante.

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« Car un jour de vengeance » part d'un postulat très intéressant : découvrir les détails de sa propre existence dans un roman que vous n'avez pas écrit et qui renferme tous vos secrets de jeunesse. C'est ce qui arrive à Lilas, 37 ans, ancienne interne au pensionnat de Chevrière en Suisse. Lors d'un déplacement professionnel et d'un arrêt à Clermont-Ferrand, elle s'arrête dans une librairie de la gare qu'elle connaît bien. En flânant dans les différentes sections, elle tombe sur une petite pile de livres à la couverture jaune pâle. le titre, « Ils n'étaient qu'un » attire son attention. C'est surtout le symbole incrusté sur la couverture qui lui donne la chair de poule : un C traversé d'une croix… Identique à celui qu'elle porte au creux de son coude. Dans le train qui la ramène chez elle, elle entreprend la lecture de cet ouvrage en commençant par la fin, une fin qui l'horrifie.


« Car un jour de vengeance » alterne plusieurs temporalités. Parfois, le présent, puis le passé, le vécu dans le pensionnat, et également la lecture du fameux « Ils n'étaient qu'un ». Autant dire que cette façon judicieuse de procéder donne un rythme formidable à l'histoire, que le lecteur a tendance à vouloir dévorer pour en connaître les secrets, les rebondissements, les attitudes/habitudes étranges de vie de Lilas, et l'identité de cet auteur anonyme. Excellents premiers points : Alexandra Julhiet ne ménage pas ses efforts. Il est vrai qu'elle a été scénariste, et même si cela confère quelques qualités d'imagination, encore faut-il que l'intrigue suive et que l'écriture embarque. C'est le cas. Et cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un roman de genre où je ne m'endorme pas plusieurs fois sur l'ouvrage. Et oui, à force d'en avoir lu beaucoup, on devient plus exigeante.


Il n'était pas aisé de jongler ainsi avec plusieurs espaces-temps sans se prendre les pieds dans le tapis. Alexandra Julhiet est aérienne de virtuosité. Tout d'abord, j'aimerais dire à quel point j'ai apprécié de lire un roman dans le roman. J'attendais avec une certaine fébrilité ces passages afin de savoir ce qui s'était passé dans les jeunes années des quatre adolescents inséparables : Lilas, Lazare, Alice et Olivier. Les révélations se méritent, et sont données au compte goutte, il faut être attentif pour ne pas les laisser passer. Les indices, les concordances ont été savamment étudiés pour qu'ils coulent dans le récit avec une évidence méthodique. « Car un jour de vengeance » s'apprécie vraiment à ce prix là.


À mon sens, il ne suffit pas d'une bonne intrigue pour faire un bon thriller, cela serait trop simple. Pour moi, pas de bonnes histoires sans bons personnages. Et là, comment vous dire que Alexandra Julhiet a mis le paquet. « Car un jour de vengeance » se base sur un quatuor d'inséparables issu des années passées au pensionnat. Impossible de ne pas les aimer. Impossible de ne ressentir aucune empathie. Ces quatre-là, au-delà d'avoir tous un C avec une croix gravée dans leur chair sont absolument sublimes de confiance, de soutien réciproque, de complicité, de respect de la parole donnée. Ensemble, ils ont développé de magnifiques relations humaines, même si leur vécu commun les a considérablement marqués au fer rouge. Je ne fais pas facilement de compliments, mais il m'a semblé retrouver ici, la bande de « Nous rêvions juste de liberté », ou encore celle de certains romans de Stephen King, comme « Ça ».


Les thématiques centrales de « Car un jour de vengeance » peuvent être considérées comme très actuelles, dans le sens, dans l'air du temps. Pour minimiser les révélations, je parlerais simplement d'emprise, même s'il s'agit d'un peu plus que cela, mais je vous laisse l'occasion de le découvrir par vous-même. J'ai vraiment apprécié le fait que l'écrivaine n'en fasse pas des tonnes en donnant moult détails, sur les choses subies par le quatuor dans ce pensionnat. C'est inutile, un lecteur habitué au genre sait lire entre les lignes, et il n'a pas besoin de descriptions détaillées au point d'avoir envie de vomir. Dans « Car un jour de vengeance », on comprend très bien ce qui s'est passé… Donc merci, Alexandra Julhiet de nous avoir épargné cette surenchère de précisions scabreuses. le texte est écrit avec beaucoup de finesse, et en fait donc un thriller psychologique remarquablement bien pensé. Dans la seconde partie du roman, j'ai été fort surprise par certaines révélations, et le chemin que prenait le récit, chemin que je n'avais pas du tout anticipé. le personnage de Lilas prend donc énormément de profondeur, de densité et c'est très appréciable.


Pour finir, « Car un jour de vengeance » m'a touchée par son humanité, par les valeurs qui y sont véhiculées et par le travail remarquable de construction qui a été imaginé par Alexandra Julhiet. D'aucuns diraient « c'est de la belle ouvrage » et ils auraient raison. Irai-je jusqu'à dire qu'elle m'a un peu réconciliée avec le genre du thriller psychologique ? Oui, sans aucun doute. Actuellement, il n'est pas facile de sortir du lot dans ce genre-là, mais cette fille-là, elle est terrible ! N'hésitez vraiment pas à la découvrir, vous risqueriez d'être fort surpris (agréablement !).
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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J'ai essayé, je me suis appliquée, mais entre Alexandra Julhiet et moi, ça ne l'a pas fait ! Mais alors, pas du tout... Rien ne m'a plu dans Car un jour de vengeance. Je note d'abord la personnalité condescendante de l'héroïne, qui n'a pas froid aux yeux : « J'aurais adoré être écrivain, mais c'était trop risqué. Les auteurs mettent toujours un peu d'eux-mêmes dans leurs oeuvres et je ne pouvais pas me le permettre ». Elle ne remet pas en doute son talent, elle en a, c'est juste qu'elle a mieux à faire que de gribouiller des chefs-d'oeuvres. Je n'aime pas non plus la manière dont elle parle d'ados « J'avais l'air d'une black block ou d'une ado gothique attardée ». Attardée ? Pourquoi une ado gothique serait-elle attardée ? Plus loin, en parlant de sa meilleure amie : « Elle était une anarcho-punk assumée... ». Assumée ?


Je passe au style, ce sera fait : parfois emprunté, mais essentiellement plat. Aucun relief, pas d'originalité, truffé de lieux communs tels que « ivres de liberté »... On sent dans l'écriture mécanique de l'auteure sa formation à sciences po, dépourvue d'affect ... On lui prête également dans sa bio une bonne connaissance des milieux musicaux. And so what ? Ecouter les Sex-pistols ou Punish yourself suffit à étoffer un curriculum-vitae et à produire un bon roman ? Qu'on me donne le prix Nobel.


Il reste à évoquer l'intrigue... Lilas découvre dans une librairie un roman qui raconte son passé de pensionnaire dans une école suisse pour élèves friqués et décadents, dont l'épilogue annonce son funeste avenir. Or, depuis la commission d'un petit meurtre entre amis, Lilas a tout fait pour se volatiliser. Elle se cache au fin fonds de l'Auvergne, où toute seule dans son trou, elle a fait le nécessaire pour devenir traductrice indépendante, ce qui laisse entendre que cette compétence est vraiment simple à obtenir ; et discrète. Apparemment, son nom n'apparaît pas sur les couvertures des livres traduits et tenez-vous bien : elle travaille sans internet... Alexandra Julhiet invente le télétravail sans internet.


J'aurais pu m'intéresser à l'histoire en dépit de son aspect réchauffé, tout étant dans l'art et la manière de la raconter. J'aurais pu, s'il y avait eu un semblant de vraisemblance dans son déroulement. Tout sonne faux, tout est plaqué à la truelle dans ce gloubi-goulba saupoudré de Pensées de Pascal, de Liaisons dangereuses, de l'anthologie du Marquis de Sade ou du suicide de Socrate. Les faits d'armes de ces ados sont sans intérêt, comme la génèse tirée par les cheveux des évènements. J'aurais pu si un détail ne m'avait pas heurtée : c'est la manière dont l'élève de sciences po évoque le personnage atteint d'un cancer des poumons métastasé aux os. Dès sa première visite médicale, on lui aurait annoncé l'incurabilité du mal et la quasi-date de sa mort. Qui peut encore croire que des médecins fixent la date des obsèques de leurs patients ? Même dans les services de soins palliatifs, personne n'oserait ; sinon il y en aurait des procès... Cet ami s'aventure à pieds dans un immeuble qui compte plus de 30 étages... Ce n'est qu'à partir du 28ème qu'il commence à fatiguer... Non, là, ça ne va pas, l'invraisemblance a ses limites. Copie à revoir intégralement. Et puis, pourquoi Marina Carrère-d'Encausse vend-elle son avis élogieux sur le bandeau qui encercle le roman ? Personne d'autre n'était disponible ?
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