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sur 1032 notes
C'est l'histoire d'un vieil homme qui paye pour le privilège de dormir ensemble avec des jeunes femmes. Normalement, ce serait une affaire de prostitution peu remarquable, mais dans ce cas, l'histoire prend un tour inattendu. Les femmes avec lesquelles il dort sont droguées, alors elles dorment toute la nuit. Elles « dorment » déjà quand l'homme entre la chambre et elles « dorment » encore le lendemain quand il part. L'homme n'est pas censé faire autre chose avec elles que les regarder et s'endormir lui-même. C'est aussi pour ça que ce privilège est disponible seulement pour des vieillards… Pendant le temps que le vieil homme est couché à côté aux femmes inconscientes, il les regarde en se réfléchissant à sa vie.

Bien que l'histoire et les mémoires du vieil homme soient assez intéressantes, je n'ai pas aimé ce livre. C'est une pensée dégoûtante qu'un vieil homme pourrait payer pour rester ensemble avec une jeune femme droguée. Les descriptions des façons de toucher leurs visages et de sentir leurs odeurs, je les trouve désagréables. Encore une fois, peut-être le récit n'est pas sans goût, mais c'est seulement l'idée qu'on pourrait vendre ou remettre une jeune fille sans connaissance à un vieil homme pour une nuit, qui m'a gâché la lecture. Malgré cette aversion, j'ai terminé le livre quand même, bien que j'aie lu la deuxième moitié du livre un peu plus globalement et plus vite.

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Kawabata nous livre un des ces romans le plus troublant et très certainement controversé selon les principes actuels.
Eguchi découvre une nouvelle et confidentielle maison des plaisirs "Les Belles endormies": les jeunes filles sont non seulement profondément endormies de façon chimique, mais les messieurs doivent être aussi "de tout repos". Entre dégoût de lui-même (du fait de sa vieillesse) et attirance trouble pour ces jeunes filles interdites, Egushi se remémore les différentes femmes de sa vie ses relations passées. Souvenirs de famille ou amante passionnée, chaque femme a imprimé en lui des sentiments particuliers.

Ce roman est une ode à la femme, fille, mère ou amante mais il faut être honnête, ce roman serait aujourd'hui condamné pour pédopornographie au vu de l'âge des belles endormies et des conditions de ces rencontres (relations sous emprises). L'érotisme fait partie de la culture japonaise et celui-ci est trés présent mais il ne s'agit pas que de cela: la vieillesse est aussi trés souvent évoqué. Le"vieillard" est confronté à la solitude, la perte des proches et la décrépitude physique ou psychologique. Les belles endormies sont donc non seulement un moyen d 'assouvir queques plaisirs, mais permettent surtout à ces vieillards de retrouver une certaine vitalité sans culpabilité, gêne ou honte. Il est à noter que Kawabata est âgé de soixante ans environ lors de l'écriture de ce roman.

Kawabata est décrit comme le maitre du clair obscur est ce roman en est encore un bel exemple. Ode à la femme sublime et à la jeunesse éclatante, il est aussi un critique acerbe de la vieillesse et de ses déviances. L'ecriture est sensible et trés réaliste, la sensualité de ces jeunes filles est décrite avec beaucoup de delicatesse et d'émerveillement.

Ce livre peut mettre mettre à l'aise mais sa lecture peut être multiple. Je l'ai beaucoup apprécié de par son érotisme raffiné et par son hymne à la feminité.
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Décidément Kawabata et moi, c'est compliqué. Après avoir lu "Les pissenlits" et "Tristesse et beauté", je me suis dit qu'il fallait que je lise "Les belles endormies", même si le sujet me rebute totalement. Ce fut une lecture en demi-teinte.
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Eguchi est un homme d'une soixantaine d'années, qui se rend pour la première fois dans un étrange pavillon de prostituées. En effet, un service bien particulier est proposé : passer la nuit en compagnie de jeunes femmes droguées, qui restent inconscientes jusqu'au départ du client le lendemain matin. La plupart des clients sont de vieux hommes qui estiment ne plus être des hommes à cause de leur impuissance… Eguchi s'allonge donc une première nuit auprès d'une jeune fille, à ses côtés, il laisse ses pensées dériver jusqu'à certains souvenirs, souvent liés aux femmes de sa vie, il pense à la vie et à la mort. Il se nourrit de la jeunesse de ces jeunes femmes et pense souvent à les brutaliser, pour qu'elles se réveillent, il ne supporte pas de rester un inconnu face à ces jeunes filles, de ne pas exister à leurs yeux.
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J'ai apprécié l'écriture de Kawabata, toujours aussi épurée. Par contre, le sujet m'a vraiment agacé. C'est d'un glauque... Ces femmes servent à ces hommes d'objets inertes, censés les rassurer sur leur virilité, qu'ils estiment avoir perdu à cause de leur impuissance. La gérante du pavillon part du principe qu'ils ne pourront pas nuire aux jeunes filles endormies, mais quand on voit jusqu'où les pensées d'Eguchi vont, on peut sérieusement en douter. J'ai donc apprécié le style mais pas l'histoire.
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Les belles endormies/Yasunari Kawabata
Né à Osaka en 1899 Yasunari Kawabata est mort en 1972 après avoir obtenu le prix Nobel de littérature en 1968.
Écrivain majeur du XXé siècle, toujours en quête du beau, il a écrit des récits brefs au style travaillé, concis, épuré de tout mot superflu riche de sensibilités diverses et d'une pudeur suggestive particulière. Son souci du détail qui change tout en fait un esthète de la littérature japonaise.
Dans ce récit très célèbre, il met en scène de pitoyables vieillards en quête de sensations et de rêveries troubles auprès de jeunes filles en principe endormies par un narcotique. Une certaine perversité teintée paradoxalement d'une grande pudeur plane tout au long de ces instants de contacts furtifs avec le corps des jeunes et belles adolescentes.
En principe, seuls des vieillards « de tout repos » fréquentent ce lieu mystérieux de bonne réputation. le fait que les adolescentes soient endormies « épargne aux vieillards la honte du sentiment d'infériorité propre à la décrépitude de l'âge et leur permet de s ‘abandonner sans réserve à leur imagination et à leurs souvenirs relatifs aux femmes. » Incapables de traiter la femme en femme, ils se contentent » de dormir paisiblement aux côtés de jeunes filles, illusoire consolation dans leur poursuite des joies de la vie enfuie. »
« Ce qui montait du fond de leur poitrine quand ils étaient étendus au contact de la nudité d'une jeune femme endormie, peut-être n'était-ce que la terreur de la mort prochaine et le vain regret de leur printemps disparu. »
Eguchi va pour la première fois goûter à ce lamentable divertissement de la vieillesse en se posant moult questions non seulement sur lui-même mais aussi sur la jeune fille nue à ses côtés.
« Soumise à tout et ignorante de tout, étendue là, avec son visage ingénu, plongée dans un sommeil léthargique, elle respirait paisiblement. »
Les sens d'Eguchi vont–ils savoir rester muets alors qu'au premier contact son coeur se met à battre la chamade ?
« L'affreuse décrépitude des lamentables vieillards qui fréquentaient cette maison menaçait de l'atteindre lui-même dans peu d'années. L'immense étendue des désirs, leur insondable profondeur, jusqu'à quel point les avait-il finalement mesurées au cours des soixante-sept années de son passé ? Et puis, autour des vieillards naissent innombrables les filles jolies, à la peau neuve, à la peau jeune. Les désirs rêvés à perte de vue par de misérables vieillards, les regrets des jours perdus à jamais, ne trouvaient-ils pas leur aboutissement dans les forfaits de cette maison mystérieuse ? »
Avec une grande sensualité et une belle maîtrise, Kawabata nous décrit les gestes et les pensées d'Eguchi découvrant ces corps juvéniles endormis.
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Un trés beau texte, une écriture superbe.
Cependant, le sujet peut donner un profond sentiment de malaise.
Il faut recontextualiser l'époque où il a été écrit et compte tenu de la cuture évoquée.
Aujourd'hui, cela ferait probablement scandale.
Même s'il s'agit de Kawabata.
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Ce court roman a pour personnage un homme âgé. Chaque chapitre relate une nuit qu'il passe dans une maison close dont la particularité est que les femmes sont "endormies". L'auteur aborde donc les sujets délicats voire tabous que sont la sexualité des plus âgés et la prostitution. Et surtout ceci est l'occasion pour l'auteur d'évoquer le rapport au corps, les relations hommes-femmes, la vieillesse, la mort. Pour autant, cette lecture ne m'a pas enthousiasmée. Peut-être en raison des répétitions, des descriptions très cliniques des corps... Cela n'a déclenché ni émotion ni réflexion de ma part.
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Un sujet scabreux...qui met mal à l'aise...un vieillard se rend dans une maison où il pourra dormir auprès de jeunes filles parfois juste sorties de l'enfance..au préalable droguées et nues..le postulat est quele client âgé est dans l'incapacité d'avoir un rapport sexuel mais le vieil Egushi répète à plusieurs reprises qu'il est encore vert..s'ensuivent des attouchements qui le conduisent à penser que les endormies sont vierges.. les souvenirs qui affluent à ce moment là sont réellement poétiques mais difficile de s'extirper de l'impression initiale

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Je sors de la lecture de ce livre mythique en étant très mitigé... le style de l'écriture ne m'a pas séduit (je me demandais régulièrement s'il n'y avait pas des erreurs d'impression ou des problèmes avec les négations). L'histoire de ce vieux et de ces gamines endormies me semble pathétique, pour ne pas dire sinistre. Si cela se veut être de la philosophie japonaise qui se penche sur le sens de la vie ou la course folle de l'existence ou le désir et la beauté... Eh bien je suis passé à côté et reste terriblement hermétique à cette approche éventuellement culturelle. Mais peut-être que même des japonais ne s'y retrouveraient pas plus que moi devant ce bouquin bien triste.
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Les premières pages de ce court roman m'ont intriguée car je voulais voir ce qui allait advenir de ces jeunes femmes endormies dont une fois la nuit venue, les corps frôlent des corps d'hommes plutôt âgés sans qu'elles n'en sachent jamais rien puisqu'elles sont endormies. Elles ne sauraient d'ailleurs pas plus qu'un homme a touché leurs cheveux, leurs lèvres, leurs dents. Endormies à l'arrivée d'un homme âgé, toujours endormies lorsque celui-ci doit quitter la maison. Eguchi, 61 ans, s'octroie le droit de passer une nuit auprès d'une jeune fille puis revient régulièrement dans cette chambre où l'attend une jeune fille différente. Aucun échange verbal. de la contemplation, des souvenirs de jeunesse qui reviennent.


Que dire d'autre que je me suis plutôt ennuyée en lisant ce livre et que je n'y ai pas vu d'intérêts. Quant à la fin, je l'ai cherchée.

Lien : http://uneribambelle.over-bl..
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L'action se déroule entièrement dans une maison étrange dont la réputation est assurée par le bouche-à-oreille. Sur rendez-vous, les vieux messieurs viennent y passer la nuit avec des jeunes femmes préalablement endormies à l'aide d'un puissant somnifère: quoi que fassent les clients, elles ne sortiront pas de leur sommeil. le lecteur comprend bien que, en contrepartie de leur prestation, ces jeunes femmes sont rétribuées. Mais ce sont des prostituées très spéciales: leurs clients sont « de tout repos », c'est-à-dire impuissants; ils tentent surtout de retrouver les sensations érotiques de leur jeunesse. Mais cette expérience les place devant la réalité de leur décrépitude.
Le personnage principal et presque unique est Eguchi, qui ne se sent pas encore tout à fait « décrépi ». Les confrontations avec ses partenaires successives sont décrites d'une manière sobre. Eguchi se contente d'explorer (assez timidement !) le corps des belles endormies. En leur présence, des souvenirs reviennent inopinément à son esprit: des images inattendues, mais surtout la mémoire de rencontres - plus ou moins heureuses - avec d'autres femmes, mariées ou prostituées, quand il était plus jeune. Dans le récit, il n'y a aucun "suspense", c'est seulement l'itinéraire mental du héros qui compte. Mais ses visites nocturnes s'interrompront d'une manière inopinée: la quatrième de ces nuits, passée avec deux jeunes femmes en même temps, finit très mal. Avertie par Egichi, la tenancière de la maison fait le nécessaire pour éviter le scandale…

Avec un sujet aussi scabreux, l'auteur de ce curieux roman devait absolument éviter les écueils de la grivoiserie, du voyeurisme, du mauvais goût, mais aussi du moralisme. Il y parvient: en particulier, il n'y a pas de connotation morale dans le livre. le héros est placé face à lui-même et échappe au jugement extérieur. Un équilibre est trouvé entre la réalité d'un érotisme vague et triste, et l'imaginaire d'un homme qui commence à deviner l'approche de la mort.

Dans le récit, tout est évoqué avec précision, sobriété et simplicité. La langue est fort simple. C'est un court roman "à l'ancienne", qui prend le temps de bien décrire les lieux, les personnages, les comportements - mais sans s'étendre inutilement et sans effet de style. Il n'intéressera ni les lecteurs pressés, ni les amateurs d'émotions fortes.
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